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Critique de Franswader


Comme d'habitude le style clair et sans ostentation de Kundera est au rendez-vous pour raconter une histoire qui se dévore en quelques heures. Une histoire ou plutôt un récit divisé en courts chapitres qui alternent les anecdotes de vie et les pensées intérieures de divers personnages qui se croisent.
Comme d'habitude, l'auteur nous emporte dans ses méditations philosophiques qui serpentent et nous prennent à rebrousse-poil. Quand il parle des souvenirs, c'est pour s'étonner de leur maigreur sèche et sans émotion (le contraire de Proust). Et quand il évoque l'exil, il renouvelle la lecture de l'Odyssée en y lisant un récit de désillusion et de solitude. L'émotion transmise au fil des pages est une immense mélancolie, celle d'une longue nostalgie finalement déçue par la Tchéquie post-communiste. Si personne ne regrette le régime déchu, les seuls personnages épargnés par l'esprit du temps, cupide et ignorant, semblent être ces communistes qui ont vraiment cru en une chose plus grande qu'eux.
Comme d'habitude, le récit s'érotise pour montrer dans la sexualité des personnages le symbole de leur existence. Anxiété de l'horloge, danse macabre, ou poésie sans sexe.
Mais il y a beaucoup de tendresse et aussi comme une jubilation de Kundera à régler ses comptes avec les bourgeois qui ont encensé ses livres pour les mauvaises raisons (idéologiques).
Il reste que ciel étoilé de la fin est celui d'une Tchéquie vue d'avion, idéale, celle de quelqu'un qui la quitte définitivement en laissant au sol deux corps vieillissants et sans avenir.
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