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François Ricard (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782070306107
240 pages
Gallimard (10/02/2005)
3.84/5   703 notes
Résumé :
La parution d'un nouveau roman de Milan Kundera demeure toujours un événement littéraire. À plus d'un titre. Celui-ci n'échappe pas à cette réalité. Écrit en français, traduit en plusieurs langues, L'Ignorance a déjà connu un succès hors de l'Hexagone. Renouant avec le roman à multiples facettes, à multiples entrées, il s'appuie sur le déracinement et l'exil, imprégné des fragrances subtiles de la Bohême. Entre mélancolie et vin doux. Avec des personnages qui vont, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (51) Voir plus Ajouter une critique
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sur 703 notes
Milan Kundera a fait la douloureuse expérience de l'exil lorsqu'il a quitté son pays natal, la Tchécoslovaquie, pour la France en 1975. le roman « L'ignorance » raconte à travers une brochette de personnages ce déracinement et les conséquences du retour aux sources vingt ans après. le contexte politique a changé, la société a muté, leurs familles et amis les ont oubliés. Cette idée qu'ils se faisaient de leur Odyssée, la nostalgie des temps anciens qui les a poussés dans ce pèlerinage décevant les laissera sur leur faim. Ils se pensaient des héros regagnant ce qui avait été un foyer pour eux, accueillis en vainqueur. L'action corrosive du temps a eu raison du souvenir qu'ils pensaient avoir laissé. Ils ne trouvent que rancoeur ou ignorance.
« Mais quand les gens se voient souvent, ils supposent qu'ils se connaissent. Ils ne se posent pas de questions et n'en sont pas frustrés. S'ils ne s'intéressent pas les uns aux autres, c'est en toute innocence… Les gens ne s'intéressent pas les uns aux autres et c'est normal. »
le retour après l'exil ne fait qu'exacerber cet état de fait, que nous ne sommes que spectres.
Milan Kundera a cette phrase magique :
« Et puis un jour on sait et on comprend beaucoup de choses, mais il est trop tard, car toute la vie aura été décidée à une époque où on ne savait rien. »
« L'ignorance » est un petit roman par la taille, mais immensément riche par les idées qu'il véhicule sur le rapport des uns aux autres, la valeur toute relative de chacun et sur l'oubli.
Postface de François Ricard.
Editions Gallimard, Folio, 237 pages.
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Je relis par épisodes toute l'oeuvre de Milan Kundera, romans, théâtre, essais. Une oeuvre peu abondante, mais d'une exceptionnelle qualité.

Quand je reviens à un texte de lui, j'ai le sentiment de retrouver un ami; peu d'autrices et d'auteurs me donnent cette sensation, Duras, Woolf, Auster, Modiano, et plus loin dans le passé Tolstoï.

Mais avec Kundera, c'est encore différent, chacun de ses romans me touche au plus profond de moi-même, comme c'est le cas dans d'autres domaines, par exemple avec Brel, ou avec Rembrandt.
Comment l'expliquer? Je ne sais, et celles et ceux qui n'aiment pas Kundera ne pourraient pas comprendre, pourraient se moquer de cet attachement à cet auteur. Si Proust nous dit, et je suis d'accord,
« Chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même », cela doit être cela, chacun des livres de Kundera me permet d'explorer un peu de moi-même, de me révéler à moi-même, comme font les chansons de Brel et les tableaux de Rembrandt.

Ce court roman, L'ignorance, n'a pas pourtant la complexité de construction de L'insoutenable légèreté de l'être ou de l'immortalité, la virtuosité implacable de la valse aux adieux, la puissance de la plaisanterie ou de la vie est ailleurs.
Mais sa beauté bouleversante est autre, et ressentie plus fortement dans cette deuxième lecture, les années ont passé et changé ma perception.

Dans les premiers pages, l'auteur nous évoque l'histoire d'Ulysse, et ce faisant, en vient à cette notion de nostalgie, mot dont la racine en espagnol est l'ignorance. Ainsi, la nostalgie est elle la souffrance de ne pas savoir ce qu'est l'autre, ce que devient l'autre, qu'il s'agisse de son pays, de sa région, sa famille, et même de ses chers disparus.

C'est par les histoires d'Irina et de Josef, deux tchèques qui ont émigré, l'une en France et l'autre au Danemark, et qui font un séjour dans leur pays d'origine après 1989, que le thème du retour de l'exilé sera le prélude à un grand développement sur la mémoire, l'incommunicabilité et la solitude.

De l'injonction des amies françaises d'Irina à retourner dans sa patrie, de l'indifférence des familles et amis d'Irina et Josef à ce qu'ils sont devenus en exil, du sentiment de ne plus exister aux yeux des autres autrement que comme l'exilé(e) qui revient, qui doit revenir, du sentiment que celles et ceux que vous avez connus il y a vingt ans ne sont plus que des étrangers pour vous, du temps qui efface progressivement de la mémoire le souvenir de l'être cher (la femme décédée de Josef), que l'on n'arrive à maintenir en soi que par la présence d'objets, de rituels du quotidien, de l'histoire de Milada qui tenta autrefois de se suicider par amour pour Josef et qui vit dans la solitude, c'est l'ignorance, voulue ou subie, l'incommunicabilité, ce thème si cher à Kundera, et la désolation du monde, comme le dit si bien François Ricard dans sa postface.
Mais ce tableau pessimiste se termine pourtant par la rencontre sentimentale et intime d'Irina et de Josef, et malgré la découverte par Irina de « l'ignorance » de Josef (il a feint de se souvenir de leur amitié passée, alors qu'il ne se souvient pas du tout d'elle), c'est la rencontre de deux êtres qui se comprennent profondément, qui se découvrent partager la même vision de la vie, de l'âme soeur, « ma soeur » comme l'écrit Josef dans son petit mot. Et donc sur l'idée que, oui, c'est possible de partager avec quelqu'une ou quelqu'un, et d'envisager de vivre le même chemin.

En conclusion, ce roman va bien au-delà du propos de l'histoire de l'exil et du retour au pays.
Et puis, je trouve que c'est un vrai roman , et non comme le trouvent certains, le prétexte à une digression philosophique.
Et enfin, il y a, comme toujours, cette écriture si fluide, si belle.
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Le premier roman me donnant envie d'y revenir, encore et encore, de revenir tout court. Par le biais des pérégrinations (avant tout psychologiques) d'Irena et de tous les protagonistes qu'il construit, Kundera touche l'intimité de chacun lorsqu'il évoque avec tant de justesse l'expérience de l'exil, et sa sensation. Si la nostalgie s'avère être la saveur omniprésente dans les mots de l'auteur, jusque dans ses virgules, l'on comprend d'autant mieux pourquoi l'Ignorance porte ce nom, et l'incarne à merveille. En effet, que serait l'élan nostalgique sinon la conscience de ne pas savoir, de ne plus voir, et d'en souffrir ? Quand Irena revient à Prague, ce ne sont pas seulement les traces de sa jeunesse qu'elle retrouve mais bien celles des possibilités qu'elle n'aura plus jamais et que Kundera nous souffle avec une étonnante intensité. Une tristesse également. Pourtant, l'on ne peut s'empêcher d'admirer avec quelle lucidité l'auteur nous parle du thème de l'émigration (et de l'immigration) alors même qu'il doit susciter en lui bon nombre d'implications morales et sentimentales. Voilà donc les raisons de ce retour sur cet ouvrage, il exhorte au retour (sinon chez soi, vers soi) et dans le cas présent, vers l'expérience d'une (re)lecture réconciliatrice.
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C'est le premier livre de Milan Kundera que je lis…
Je découvre avec surprise que L'Ignorance a d'abord été publié en langue espagnole en 2000, puis en vingt-six autres langues avant d'être publié en français, sa langue originale, en 2003… Pour moi, Milan Kundera est un écrivain d'origine tchèque vivant et écrivant en France. Voilà un paradoxe que je ne m'explique pas.

Sur fond d'exil politique, de retour au pays natal, de recherche du temps perdu en quelque sorte, L'Ignorance démontre en phrases sobres que la nostalgie des exilés politiques se heurte, au moment du retour tant espéré, aux ressentis opposés de ceux qui ont fui le régime et de ceux qui sont restés. Ce livre entre idéal et réalité est, en effet, à la limite du roman et de l'essai philosophique.
Les deux héros principaux, Irena et Josef, sont presque des sujets d'expérience que l'auteur a placés dans deux situations d'émigré similaires à quelques variantes près ; de temps en temps, ce même auteur vient commenter les résultats de ses observations en faisant irruption dans la narration à la première personne.
Irena et Josef, chacun à leur manière, vivent la difficulté de réconcilier le présent du retour avec le passé de l'exil et du pays retrouvé. À tous deux, ce retour est imposé par la famille où les amis dès que les évènements historiques le rendent possible. Je m'étonne que Kundera emploie plutôt le terme d'émigré pour ceux qui ont choisi l'exil : c'est peut-être une formulation plus actuelle, plus moderne.
Irena et Josef doivent faire face à des situations qui mettent en avant un profond décalage entre les souvenirs fantasmés de leur pays, de leur famille ou de leurs amis et la réalité des confrontations du retour. Tout devient source de malaise : la langue toujours comprise mais trop longtemps inusitée, la ville de Prague livrée au tourisme, les maisons des émigrés confisquées puis rendues aux parents qui se les sont appropriés comme une sorte de dédommagement d'avoir du subir la honte de la fuite de leurs proches… Et puis surtout, leur expérience d'émigré n'intéresse personne !

Ce malaise semble inéluctable ; en effet la référence à L'Odyssée d'Homère et au personnage d'Ulysse inscrit L'Ignorance dans une filiation littéraire avec un texte mythique et fondateur. Ulysse, libéré par Calypso, reprend son errance et entame son long voyage de retour vers Ithaque ; il raconte des épisodes de son périple à la cour des Phéaciens, où il est particulièrement bien reçu et où sa personnalité intrigue ; par contre, lors de son retour chez lui, personne ne va véritablement s'intéresser à ce qu'il a vécu durant son voyage. de même, Irena et Josef ont suscité une forme d'intérêt en France et au Danemark en qualité d'émigré fuyant le régime tchèque, mais cet intérêt a décru quand leur pays d'origine a retrouvé un meilleur équilibre politique. Comme Ulysse, ils ont du faire preuve d'adaptation au cours de leur exil : par exemple, Irena déclare avoir exercé au moins sept professions différentes. Enfin, ils ont réussi à recréer une forme de bonheur et d'équilibre tout comme Ulysse avait su profiter de son séjour chez Calypso…
Enfin, tout comme le monde homérique à la fois poétique et littéraire peut être lu comme une histoire des représentations collectives car Homère recrée le passé, sans refléter une période en particulier, les expériences vécues par les personnages d'Irena et de Josef ont valeur générale de preuve par l'exemple.

Milan Kundera va très loin dans son étude ; le récit part dans trois directions à travers les deux personnages étudiés d'abord séparément puis ensemble. Mais même le rapprochement entre eux ne fonctionne pas, se réduit à un moment de sexe, entre obscénités et alcool. La fin, que je ne dévoilerai pas ici, est aussi lourde de sens avec deux personnages féminins un moment fusionnés dans l'imaginaire du lecteur puis opposés dans l'ignorance réciproque de leur vécu.
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Partir c'est mourir un peu. Mais est-ce renaître ailleurs ? Est-ce renaître au retour ?

Erina n'avait pas vraiment envisagé de rentrer à Prague. Émigrée à Paris 20 ans plutôt, elle avait fait de sa nouvelle vie une perspective sans retour, même si sa terre d'accueil ne lui avait pas ouvert les bras avec spontanéité. La France était désormais sa terre d'avenir. Aussi a-t-il fallu que son compagnon Gustaf l'incite et prenne l'initiative pour que ce retour aux sources se concrétise.

Milan Kundera connaît trop bien le sujet de l'exil. Il connaît les effets des forces contrariées de la dictature qui broient les uns, éjectent les autres hors de la funeste centrifugeuse. Avec L'ignorance, il nous livre une réflexion sur le déracinement, la nostalgie qui taraude et leurre, la mémoire trop personnelle et trop ponctuelle pour donner lieu à partage, l'arithmétique du temps qui passe, la modernité qui n'apporte pas son lot de réconfort, autant de notions qui font qu'à la question "quel est ton chez-toi ?", l'exilé restera dans la même tergiversation que celle qui a présidé à son départ.

L'absence est une mort qui pourrait avoir un terme si les liens de l'amour résistaient au temps. Mais la déconvenue de ceux qui restent, la méfiance de ceux qui accueillent détricotent le tissu affectif de celui qui a fait le choix, ou non, de partir. Son avenir sera pavé de solitude. Son chemin sera aussi instable que le fil du funambule. Quand il penchera d'un côté, ce sera la chute.

Avec Milan Kundera, le coeur a toujours une relation au corps. Cette matérialité de l'être humain qui seule révèle le temps qui passe. Avec ses pulsions elle ne fait que chercher des compensations aux frustrations affectives.

L'exil ne restera jamais qu'une condamnation avant l'heure.
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Citations et extraits (131) Voir plus Ajouter une citation
Pendant les vingt ans de son absence, les Ithaquois gardaient beaucoup de souvenirs d’Ulysse, mais ne ressentaient pour lui aucune nostalgie. Tandis qu’Ulysse souffrait de nostalgie et ne se souvenait de presque rien.
On peut comprendre cette curieuse contradiction si on se rend compte que la mémoire, pour qu’elle puisse bien fonctionner, a besoin d’un entrainement incessant : si les souvenirs ne sont pas évoqués, encore et encore, dans les conversations entre amis, ils s’en vont. Les émigrés regroupés dans des colonies de compatriotes se racontent jusqu’à la nausée les mêmes histoires qui, ainsi, deviennent inoubliables. Mais ceux qui ne fréquentent pas leurs compatriotes, comme Irena ou Ulysse, sont inévitablement frappés d’amnésie. Plus leur nostalgie est forte, plus elle se vide de souvenirs. Plus Ulysse languissait, plus il oubliait. Car la nostalgie n’intensifie pas l’activité de la mémoire, elle n’éveille pas de souvenirs, elle se suffit à elle-même, à sa propre émotion, toute absorbée qu’elle est par sa propre souffrance.

[…]

Si j’étais médecin, j’établirais, sur son cas, ce diagnostic : « le malade souffre d’une insuffisance de nostalgie ».
Mais Josef ne se croit pas malade. Il se croit lucide. L’insuffisance de nostalgie est pour lui la preuve du peu de valeur de sa vie passée. Je corrige donc mon diagnostic : « le malade souffre de la déformation masochiste de la mémoire ».

[…]

Qui a raté ses adieux ne peut attendre grand-chose de ses retrouvailles.

[…]

« Le pire, c’est qu’elles me parlaient de choses et de gens dont je ne savais rien. Elles ne voulaient pas comprendre que leur monde, après tout ce temps, s’est évaporé de ma tête. Elles pensaient que, avec mes oublis, je voulais me rendre intéressante. Me démarquer. C’était une conversation bizarre : moi j’avais oublié qui elles avaient été ; et elles ne s’intéressait pas à ce que je suis devenue. Tu te rends compte que personne ici ne m’a posé une seule question sur ma vie là-bas ? Pas une seule question ! Jamais ! J’ai toujours l’impression qu’on veut m’amputer de vingt ans de ma vie. Vraiment, j’ai le sentiment d’une amputation. Je me sens comme raccourcie, diminuée, comme une naine.
[…]
— Les Français, tu sais, ils n’ont pas besoin d’expérience. Les jugements, chez eux, précèdent l’expérience. Quand nous sommes arrivés là-bas, ils n’avaient pas besoin d’information. Ils étaient déjà bien informés que le stalinisme est un mal et que l’émigration est une tragédie. Ils ne s’intéressaient pas à ce nous pensions, ils s’intéressaient à nous en tant que preuves vivantes de ce qu’ils pensaient, eux. C’est pourquoi ils étaient généreux envers nous et fiers de l’être. Quand, un jour, le communisme s’est écroulé, ils m’ont regardée, fixement, d’un regard examinateur. Et alors, quelque chose s’est gâté. Je ne me suis pas comportée comme ils s’y attendaient ».
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J'imagine l’émotion de deux êtres qui se revoient après des années. Jadis, ils se sont fréquentés et pensent donc être liés par la même expérience, par les mêmes souvenirs. Les mêmes souvenirs? C'est là que le malentendu commence : ils n'ont pas les mêmes souvenirs; tous deux gardent leurs rencontres deux ou trois petites situations, mais chacun a les siennes; leurs souvenirs ne se ressemblent pas, ne se recoupent pas; et même quantitativement, ils ne sont pas comparables : l'un se souvient de l'autre plus que celui ne se souvient de lui; d'abord parce que la capacité de mémoire diffère d'un individu à l'autre (ce qui serait encore une explication acceptable pour chacun d'eux) mais aussi (et cela est plus pénible à admettre) parce qu'ils n'ont pas, l'un pour l'autre la même importance. Quand Irena vit Joseph à l'aéroport, elle se rappelait chaque détail de leur aventure passée; Joseph ne se rappelait rien. Dès la première seconde, leur rencontre reposait sur une inégalité injuste et révoltante.
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Il avait passé son baccalauréat en 1951, trois ans après la révolution, et c'est sous l'inspiration du même goût de la provocation qu'il s'était alors décidé à étudier la médecine vétérinaire : guérir des malades, servir l'humanité, c'était la grande fierté de sa famille (son grand-père déjà était médecin), et il avait envie de leur dire à tous qu'il préférait les vaches aux humains.
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De cela, tes amis français ne pouvaient avoir aucune idée. Les Français, tu sais, n'ont pas besoin de l'expérience. Les jugements, chez eux, précedent l'expérience. Quand nous sommes arrivés là-bas, ils n'avaient pas besoin d' informations.Ils étaient déjà bien informés que le stalinisme est un mal, ...ils ne s'intéressaient à ce que nous pensions, ils s'intéressaient à nous en tant que preuves vivantes de ce qu'ils pensaient , eux. ....Quand, un jour, le communisme s'est écroulé, ils m'ont regardé d'un regarde examinateur. Et alors, quelque chose s'est gâté. Je ne me suis pas comportée comme ils s'y attendaient.
Page 194,Edition "de poche", Gallimard, 2000.
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Quand Skacel s'est enfermé pour trois cents ans dans la maison de tristesse, c'était parce qu'il voyait son pays englouti à jamais par l'empire de l'Est. Il se trompait. Sur l'avenir, tout le monde se trompe. L'homme ne peut être sûr que du moment présent. Mais est-ce bien vrai? Peut-il vraiment le connaître, le présent? Est-il capable de le juger? Bien sûr que non. Car comment celui qui ne connaît pas l'avenir pourrait-il comprendre le sens du présent? Si nous ne savons pas vers quel avenir le présent nous mène, comment pourrions-nous dire que ce présent est bon ou mauvais, qu'il mérite notre adhésion, notre méfiance ou notre haine?
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Vidéo de Milan Kundera
Vidéo du 12 juillet 2023, date à laquelle le romancier tchèque naturalisé français, Milan Kundera, s’est éteint à l’âge de 94 ans. La parution en 1984 de son livre "L’Insoutenable légèreté de l’être", considéré comme un chef-d'œuvre, l'a fait connaître dans le monde entier. Milan Kundera s’était réfugié en France en 1975 avec son épouse, Vera, fuyant la Tchécoslovaquie communiste (vidéo RFI)
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