Il n'y a rien de résolu ni de fermé. On ne passe pas à autre chose, ou par-dessus les choses. Il n'y a pas de solution psychologique en vogue. On peut seulement faire avec le passé. D'une certaine manière, mon père a toujours su cela.
Ma mère tenait mon frère et ma soeur. Elle détourna le regard de ce qui l'attendit et c'est là que je suis sûr qu'elle m'a vu parmi les arbres. Durant une fractio de seconde, j'ai rencontré son regard. Elle m'a reconnu.
Mais qu'est ce que tu fais à Londres?
Mon passé me revient trop rapidement, dit-il d'une voix éteinte. C'est bon de trouver des choses, mais mauvais de se souvenir. Peut-être que c'est comme cela. (p.404)
Je compris que je ne retrouverais jamais mon père tel que je l'avais toujours connu, comme mon papa.
- Tu dois la vie à Monsieur Lobe. Tu as maintenant l'opportunité de le payer de retour. Il n'avait pas à te garder vivant.
- J'étais choqué. J'étais reconnaissant d'être en vie, mais je n'avais jamais imaginé qu'une étiquette avec un prix serait posé sur mon existence. Et je n'avais pas pensé qu'elle puisse l'être aussi crûment.
Je réalisais aujourd'hui qu'une partie de mon père était encore âgée de cinq ans, figée dans le temps à la fraction de seconde même avant qu'il ne soit témoin de l'extermination de sa famille.
Je ne crois pas que la force ait quoi que ce soit à voir avec ça, répondit mon père. C'était la peur, fiston - une peur absolue ! La peur d'être découvert. La peur de dire la chose à ne pas dire.
Je me fourrais trop dans les ennuis à Riga et il valait mieux que je retrouve une situation à laquelle j'étais habitué, aussi horrible qu'elle puisse être.