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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Education sentimentale, intellectuelle, artistique et politique d'une jeune fille dans le New York des années 70, cette fresque ambitieuse de Rachel Kushner déborde d'énergie.
D'abord parce que la jeune Reno, fan de ski, de moto, de vitesse et d'images en mouvement, va rencontrer des personnages incroyables, des artistes parfois doués, parfois superficiels mais bouillonnants de vitalité, des camés en tous genre , des militants d'extrême-gauche et des aristocrates italiens.
Et l'auteure, comme son héroïne, parle de ces expériences en initiée puisqu'elle partage les mêmes passions.

Elle sera confrontée à des artistes insouciants qui brûlent leur argent en s'achètant 500 tee-shirts et 500 jeans pour ne pas avoir à les laver, à des performeurs fous, à des gangs comme les motherfuckers.

Sa rencontre amoureuse avec Sandro, fils d'industriels italiens, lui permettra de bénéficier d'une magnifique moto avec laquelle elle battra un record féminin de vitesse mais aussi de découvrir l'histoire de cette famille richissime d'exploiteurs qui a fait fortune dans le caoutchouc. Quelques aller-retour dans le passé du grand père ne laissent aucun doute sur les compromissions avec l'Italie de Mussolini.
Le séjour en Italie permet de confronter la jeune femme à la grande bourgeoisie et au mépris de classe, tout en documentant les années de plomb, le développement de la lutte armée et les attentats des Brigades rouges.

De retour à New York, après sa rupture avec Sandro, elle retrouve ces artistes égocentriques et narcissiques qui se servent des femmes et ne leur laissent aucune place. Toujours vulnérable, Reno décide de prendre sa vie en main et conclue: "Je dois fixer une limite arbitraire au coeur de l'attente, l'absence sans limites et m'en arracher. Partir sans réponse. Passer à la question suivante".

Le roman est brillant, intense, généreux et bavard. C'est peut-être son intensité, son éparpillement qui peut parfois perturber le lecteur et l'exclure à certains moments trop discursif... Mais mieux vaut un roman qui a beaucoup a dire et qui le dit au risque de perdre le lecteur qu'un roman bien trop fade qui ne sert qu'un confortable divertissement.
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Hasard de lecture, je lis ce roman juste derrière "John l'enfer" qui se déroulait en 1977 à New-york. Pour celui ci c'est la même date et New-York est un lieu important dans ce roman, (ainsi que le Nevada et l'Italie)

Au départ on suit deux histoires en parallèle : D'un côté, un italien nommé Valera en 1912, de l'autre USA - Nevada 1977- avec un début sur les chapeaux de roues : Une jeune femme artiste (photographie et cinéma) participe à une course de vitesse dans le désert du Nevada : 238 km/heure, la moto part dans le décor ....suspense... on repart en Italie dans les années 30...

On se doute rapidement que les histoires vont se rejoindre : L'italien de 1917 a pour nom de famille Valera et est passionné de moto (il est dans l'armée dans une section de motocyclistes) et la jeune femme a une moto Valera et un ami qui s'appelle Valera également.

Finalement, l'histoire qui a lieu en 1977 prend assez vite le pas sur l'autre histoire «italienne » qui se déroule par " bond " entre les années :  1912,1917,1939, 1950...

On finit par « suivre » seulement Reno (surnom de la jeune femme qui est originaire du Nevada),  elle vient de finir ses études et se rend à New-York dans le but de devenir une artiste reconnue : elle a 21 ans, plein d'illusions et devient rapidement amoureuse de Sandro (Valera), un artiste célèbre d'une quarantaine d'années.

Le milieu de l'art à New-York dans les années 79 m'a à la fois plu et semblé bien vain : être original à tout prix, s'étourdir dans des fêtes,....
Les personnages secondaires m'ont également intéressée (surtout Ronnie Fontaine, l'ami de Sandro : sympathique, ambigu, jeune homme issu d'un milieu pauvre qui se retrouve célèbre du jour au lendemain grâce a son art)

Sandro et Reno partent quelques jours en Italie dans la famille de celui ci : une révélation pour Reno ...la confrontation avec la violence dans l'Italie des années 1970 et la prise de conscience de la différence entre les classes sociales.

En conclusion : le portrait passionnant de l'évolution d'une jeune femme (durant deux ans, de 21 à 23 ans) même j'ai trouvé quelques longueurs cependant sur la vie "artistique et nocturne dans le New York de la fin des années 70."
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Âgée d'une vingtaine d'années, cette ancienne championne de ski qui dessinait des traces sur la neige, et que tous appelleront Reno puisqu'elle arrive du Nevada, débarque à New York pour allier ses deux passions que sont l'art et la vitesse. En rencontrant Thurman et Nadine la fofolle, elle plonge dans le milieu artistique et décadent du NewYork des années 70. Très vite, elle s'éprend du meilleur ami de Ronnie, Sandro Valero, sculpteur mais surtout fils de l'industriel italien qui produit les pneus des motos Valera.
Artiste, Sandro a rompu avec sa famille laissant son frère Roberto à la tête des usines italiennes. Il offrira toutefois à Reno le dernier prototype de moto Valera qui lui permettra de dessiner des traces dans les plaines de sel de Bonneville puis d'établir le record de vitesse féminin sur un bolide révolutionnaire.
Avant de partir sur le circuit de Monza, Sandro l'accompagne chez sa mère à Bellagio où elle découvre l'ambiance guindée de la haute société italienne et surtout la cruauté de l'odieuse mère de Sandro.
« Sandro me servait de protection contre cet univers de luxe, de domestique et de coutumes, m'armait contre lui tout en m'y introduisant. »
L'auteur nous immerge alors dans cette Italie en pleine crise contre le fascisme avec l'action de Brigades rouges et les manifestations de la jeunesse gauchiste. Reno plonge dans cette atmosphère de rébellion des exploités contre les nantis et le luxe des riches rues de Rome.
Les lance-flammes est un roman ambitieux qui nous plonge dans le New York des artistes du milieu des années 70 puis dans l'Italie en pleine effervescence sociale.
Dans les deux cas, Rachel Kushner décrit parfaitement l'ambiance des milieux avec la rencontre de plusieurs personnages et la description de nombreuses scènes vivantes et perspicaces. Je peux même regretter que parfois, son ambition aille trop loin au risque de perdre le lecteur. Car elle souhaite nous donner tout ce qui constitue chacun. du passé des Valera, de l'exploitation des indiens pour la récolte du latex, de l'histoire du gang des rues Motherfuckers des années 60, des records de vitesse, de l'insertion des mires sur les bandes cinématographiques, Rachel Kushner nous instruit. Certes, elle aurait pu se concentrer sur le roman d'initiation de cette jeune femme qui découvre l'art, la politique, l'amour et les différences sociales mais nous aurions pu alors lui reprocher le déjà lu.
Ce roman a sa patte grâce à son ambition et le charme de ses personnages avec une Reno adorablement jeune, n'osant dévoiler ni ses passions ni sa jalousie, un Sandro au charisme et charme indéniable, un Ronnie détaché et fragile, une Giddle paumée et extravagante et tant d'autres figures si bien campées.
Un roman ambitieux avec quelques longueurs mais qui mérite le détour.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Un roman bien écrit mais parfois confus, deux narrations s'entrecroisent de façon irrégulière mais la description de l'Italie, du monde des motards et de celui de l'art, est passionnante.
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Reno aime la vitesse. La photographie. le land art*.

Cette ancienne championne de ski a délaissé les pistes enneigées pour les routes de l'Utah, qu'elle parcourt à moto à destination de la plaine de Bonneville.
Cette vaste étendue de sel est chaque année le théâtre d'un concours de vitesse auquel elle a l'intention de participer pour la première fois, et d'y mêler ses trois passions, en filmant les traces que laissera son engin lancé à toute vitesse pour en faire une oeuvre d'art.



Au gré d'une chronologie parfois bouleversée -mais jamais déstabilisante, le fil de l'intrigue étant parfaitement maîtrisé-, nous la suivons de Bonneville à Manhattan, des Etats-Unis à l'Italie. Cette jeune étudiante a en effet quitté son Nevada natal -qui lui a valu son surnom- pour la frénésie New-new-yorkaise, et la possibilité d'approcher le monde de l'art. Nous sommes dans les années 70, les jeunes artistes occupent des loft au loyer modique dans le quartier de Soho. Rompant avec les valeurs et le mode de vie de pères riches et puissants, une partie de la jeune génération se plait à mener une existence bohème, et à afficher ses sympathies gauchistes.
La narratrice porte sur cet univers qu'elle découvre un regard à la fois curieux et ouvert, donne le sentiment qu'elle essaie de capter une énergie par laquelle elle pourra se laisser porter.
Mais dans ce milieu qui cultive l'ironie et le second degré permanent, où la plupart des individus semblent se mettre en scène, rares sont les relations sincères et profondes...



Il n'empêche que "Les lance-flammes" est un roman foisonnant, en mouvement permanent, dont l'auteure, à l'image de son héroïne, aime prendre des risques, en multipliant les perspectives. Aussi, elle mène son lecteur d'une époque à l'autre, entrecoupant le récit de l'éducation amoureuse, artistique et intellectuelle de Reno d'épisodes où elle met en scène l'aïeul Valera, du coeur du premier conflit mondial à la jungle sud-américaine où, quelques années plus tard, il supervise la récolte du caoutchouc pour le compte de son empire naissant...
Elle n'hésite pas, de même, à nous faire franchir les frontières culturelles et sociales, tantôt assistant à la dernière exposition de quelque nouveau talent dans une galerie new-yorkaise avant-gardiste, et tantôt plongés au sein des affrontements opposant les forces de l'ordre aux jeunes romains en colère, dans l'Italie des années de plomb.

Reno est le fil conducteur qui, au gré des événements et de ses impulsions, nous entraîne dans un tourbillon dont Rachel Kushner contrôle parfaitement la dynamique.

C'est dense et passionnant...c'est A LIRE !
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Ce livre est indéniablement un des romans américains contemporains à lire cette année : une grande histoire, des protagonistes inoubliables et une écriture unique !

Si je n'ai pas lu le premier livre de cette auteure qui avait déjà été finaliste du National Book Award, je ne pouvais passer à côté de ce second dont je n'avais entendu que le plus grand bien. le gros point fort de ce livre c'est de nous faire voyager dans l'espace et dans le temps : vous verrez l'Italie fasciste, les USA des 70's... Rachel Kushner réussit le défi de nous raconter tant d'histoires différentes, tant de sensations divergentes et cela sans pour autant que le lecteur se perde.

J'ai vraiment aimé le personnage de Reno, une femme pleine de répartie, de ressources, parfois naïve et parfois énigmatique. Au travers d'elle il nous est permis de découvrir tout le monde de l'art new-yorkais : un portrait réaliste, sincère, critique d'un monde si sûr de lui et qui semble si parfait. le plus impressionnant c'est le contraste entre ce protagoniste débarquant du Nevada, jeune motarde encore pleine d'espoir et cet univers rempli de personnes sophistiqués et superficiels.

Une rencontre va tout chambouler, un être va tout changer : Sandro un italien. le lien est ainsi fait entre les deux pays et le lecteur apprend constamment, s'envole d'un paysage à un autre. Tout cela du fait d'une écriture travaillée, sublime et parfois plus forte que le récit. Ainsi la forme prend le pas sur le fond.

J'ai beaucoup aimé ce livre mais il y a deux points qui m'empêchent d'avoir le coup de coeur : d'une part j'étais plus intéressée sur l'univers américain qu'italien -même si j'ai beaucoup appris et que c'est un point fort indéniable dans une lecture- et d'autre part je trouvais que certains passages étaient trop longs, trop lents, comme si l'auteure voulait absolument nous montrer de quoi elle était capable, que son style relevait du virtuose.

En définitive, une excellente lecture à mettre dans toutes les bibliothèques des amoureux de la littérature américaine !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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