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Critique de jamiK


jamiK
20 septembre 2023
Cette lecture m'a été incitée par la critique de Gill que je remercie au passage, parce que ça en valait vraiment la peine.
Hondo Lane, c'est le prototype même du cowboy taciturne et taiseux, il comprend les indiens, il est malin, fort, costaud, son caractère est dur en surface, parce que dans ce monde, il vaut mieux être bien endurci pour survivre, mais c'est en réalité un tendre et sentimental. Et il y a la belle femme abandonnée par un mari joueur, qui vit dans son ranch avec son fils de sept ans, Johnny, bien isolés dans la steppe alors que les Apaches sont en guerre.
Louis L'amour décrit des personnages justes, touchants, se servant des stéréotypes du western avec une certaine maestria, il faut le reconnaître : le chef indien, magnanime mais révolté, son jeune héritier, fougueux et cruel, les soldats aussi offrent une panoplie de caractères justes mais très variés, on est ébranlé à chaque soldat qui tombe. Les décors ne sont pas en reste, la steppe prend corps. L'intrigue n'est pas linéaire, ni outrageusement manichéenne, même s'il y a des méchants sans nuances comme Silva, l'indien cruel ou Ed Lowe, le mari débauché. Avec ces personnages, Louis L'amour développe une fresque romanesque et profondément romantique, on a la trame d'une oeuvre lyrique transposée dans l'univers du Grand Ouest sauvage : l'homme et la femme tombent amoureux, le mari est toujours vivant, il faudra l'écarter, mais autour d'eux c'est la guerre, le danger les encercle perpetuellement, c'est une histoire de destins qui se croisent, se percutent, maudits ou bénits. C'est aussi ça la force du western et du cinéma hollywoodien en général.
Le style d'écriture ou de narration s'apparente à celui de John Steinbeck, mieux vaut avoir de bonnes références, un style qu'on retrouve souvent dans le western, je pense à Ernest Haycox ou Pierre Pelot par exemple, mais il doit y en avoir d'autres encore : Les descriptions sont nombreuses mais jamais trop pesantes, c'est chargé de détails visuels qui rythment la narration, et les autres sens ne sont pas oubliés, le rythme du récit oscille entre les moments d'action et ceux où tout se pose. Tout ça n'est pas dénué d'élégance et de finesse.
Je l'ai lu dans la version des Éditions du Rocher. Gill, qui l'a lu dans la nouvelle édition de chez Acte-Sud semble avoir trouvé la postface trop orientée John Wayne, la version film de 1955, aux dépens de la série télévisée des années soixante. La préface d'Éric Leguèbe va totalement dans le même sens, il n'y en a que pour John Wayne, et le pauvre Ralph Taeger semble même n'avoir jamais existé. Les éditions Acte Sud dans la collection “L'Ouest le vrai” dirigée par Bertrand Tavernier, ont ajouté la nouvelle “L'offrande de Cochise”, une bonne idée que j'aurais aimé découvrir, c'est en effet la version qui a inspiré le film, le roman "Hondo" étant la réécriture sous forme de roman, une “novellisation” d'après le film, mais pas identique au film, Louis L'Amour garde sa personnalité, sa propre vision de l'histoire.
Je découvre depuis peu le western sous forme de roman, un genre que j'adore depuis toujours en films, séries et bandes dessinées, et bien, sous cette forme aussi j'apprécie beaucoup, c'est toujours du western.
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