L'éducation devient un enjeu pour les réformateurs. Dans les années 1880, le ministre de l'Intérieur plaide qu'il coûte un million de dollars de tuer un Indien au combat contre 1 200 dollars de scolariser un jeune pendant huit ans. Des arguments indiscutables pour les élus de la nation qui considèrent l'école comme le moyen essentiel de l'américanisation. La volonté de moraliser et celle de christianiser vont de pair. [...] Le culte de la Nation se manifeste par la sacralisation des fêtes, telles que Thanksgiving ou le 4 Juillet, jour de l'Indépendance, et l'enseignement de l'histoire américaine.
Les profits considérables réalisés par les compagnies marchandes ont contribué au "décollage" économique de l'Angleterre et de la bourgeoisie parisienne.
Dans la seconde moitié du siècle, la majorité des Américains pensent que les Indiens, vaincus, vont disparaître, abandonnés dans les réserves. Ce destin tragique mobilise religieux et philanthropes ; ils espèrent sauver les derniers Indiens en les américanisant.
" La question indienne " est devenue un problème national. Face aux impérialismes français et anglais, l'Amérique veut démontrer qu'elle réussit mieux que d'autres à assimiler "ses sauvages".
La duplicité des Américains rend les relations délicates, d'où l'expression "langue fourchue" qui résume l'amertume des Indiens.
Le cinéma hollywoodien et l'imagerie populaire ont répandu à travers le monde des clichés des Indiens d'Amérique : à cheval, emplumés, armés de flèches et communiquant par signaux de fumée.
A l'est du Mississippi, la souveraineté indienne est limitée à des réserves, des territoires concédés par le gouvernement où les tribus ont obligation de se regrouper. En fait, les autorités espèrent que les missionnaires vont "civiliser" les Indiens et les convaincre de devenir des Américains. Désespérés, beaucoup d'Indiens de l'Est rejoignent le camp des anglais lors de la guerre de 1812, séduits par Tecumesh, un chef shawnee, et son frère Tenskwatawa, dit "le Prophète", qui promettent une renaissance si les Indiens s'unissent contre les envahisseurs. Mais les Britanniques soutiennent peu l'alliance indienne, Tecumesh meurt au combat en 1813 et avec lui disparaissent les espoirs des Indiens de l'Est.