Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je découvris sur Babelio l'absence totale de critiques et plus encore de citations de l'une des
oeuvres les plus emblématiques de la littérature française : Les Caractères de Jean de la Bruyère. Il est donc temps de combler ces lacunes et de rendre justice à un auteur qui laissa à la postérité un ensemble riche d'enseignements historiques d'une part, puisqu'il permet de se faire une idée des moeurs et des codes sociaux du grand siècle de
Louis XIV, mais littéraires d'autre part, avec cet art de la formule brève mais percutante, concise mais mémorable.
Grand défenseur des Anciens,
La Bruyère s'inspira de l'oeuvre du Grec Théophraste, et piocha également chez un autre maître en la matière, contemporain celui-ci : La Rochefoucauld.
C'est parce qu'il s'aperçut de la permanence des caractères des hommes à travers le temps, de l'Antiquité à son époque, que
La Bruyère pressentit l'intérêt pour les générations futures de son oeuvre. Et, en effet, quel plaisir et quel étonnement, à la lecture de portraits d'hommes vains, dissimulés, flatteurs, intéressés, effrontés, importuns, défiants, médisants, querelleurs ou encore superstitieux. Même si les codes ont bien changé, même si la religion n'occupe plus la place centrale qui était la sienne au XVIIe siècle, l'homme n'en reste pas moins constant dans sa bêtise, sa fourberie et sa volonté de puissance. Différents traits mis au jour par
La Bruyère qui inspirèrent l'oeuvre d'un autre adepte de la formule :
Friedrich Nietzsche.