Citations sur L'ami perdu (73)
Il est étonnant de voir que l'on peut préférer vivre auprès d'un être dont on sait qu'il ne vous aime pas, plutôt que de prendre le risque de la liberté et donc de la vraie rencontre. Curieux phénomène qui pousse certaines personnes à être soulagées par la seule présence, redoutant l'abandon comme une déchéance inacceptable, éloignant de l'esprit le possible renouveau de l'indépendance retrouvée. Les chaînes rassurent, il faut des liens solides pour vaincre la peur du vertige.
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Les larmes des vieillards sont des mots muets, il y a dedans tous les secrets de leur vie, tout ce qu’ils n’ont jamais pu dire.
Pendant que les corps décharnés se tordent douloureusement sur des lits sans amour, les âmes légères se libèrent à travers ces larmes. Ils ne peuvent plus parler, alors ils pleurent, espérant simplement que les vivants que nous sommes, sauront interpréter ce que nous n’avons jamais appris nulle part, le chant terrible de l’existence.
Fin octobre, la chaleur reste soutenue. Une libellule incrédule perce l’azur insolent de ses ailes de cristal. Surprise d’être encore là, elle trace dans la lumière échevelée et douce, des arcs bleus et jaunes. Une sourde excitation l’anime, la rend magnifique et fragile. Les berges de la rivière devraient être endormies à cette époque de l’année, mais elles grouillent de vie, pressées d’atteindre le mystère de novembre.
Comment avouer sa détresse sociale ou sentimentale ? Entre des destinées brisées, du moins dans le sentiment caché et profond d'un tel ressenti, il faut une belle dose d'espérance pour trouver les chemins de la félicité. L'hypocrisie est souvent une arme redoutable pour feindre le bonheur, le pansement idéal pour la survie de couples qui n'auraient jamais l'énergie de renoncer à eux mêmes pour tout recommencer. Cette sève génératrice de renouveau ne coule pas dans toutes les âmes.
Il regarde par la fenêtre, le jardin aussi semble avoir oublié tout ce qui fut là. Les arbres sont grands à présent, les murets sont patinés de leur ombre souveraine. Tout semble si bien à sa place. Les allées chaudes encore, restent vides du rire des enfants. Le mutisme règne sans souffrir de ce changement.
Pourquoi lui ne sait pas où il se trouve ?
L’hypocrisie est souvent une arme redoutable pour feindre le bonheur, le pansement idéal pour la survie de couples qui n’auraient jamais l’énergie de renoncer à eux-mêmes et de tout recommencer.
Voir des contrées ne ressemblant à rien de connu est un puissant rénovateur de la pensée. Les idées se frottent à ces visions nouvelles, s’y enrichissent, transforment l’être.
... aujourd'hui on s'offusque, on essaye de comprendre, on pardonne, pendant ce temps des voitures crament, des personnes sont agressées, mais ça, tout le monde s'en fout! Pardon, des fois on se fâche tout rouge, on fait des marches blanches.
P. 18
Pendant que l'un faisait surgir de ses mains formes et mouvements, l'autre fixait de son oeil de l'heure et la lumière.
P. 130
Le si ne grandit jamais l'auteur, bien au contraire, il le rabaisse à ce qu'il n'a pas pu ou su être ! Le si projeté dans le futur est pire, il entretient l'illusion sans créer les conditions de la réalisation du projet, il enrobe ce qui n'est pas, d'une fausse aura.
P.27