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Critique de Paola93130


« …Non abbiate paura…. » 22 octobre 1978. J'avais 7 ans et, au risque de passer pour une bigote, je me souviens très bien de la voix douce de Jean-Paul II, lorsqu'il a proféré cette petite phrase, lors de sa cérémonie d'intronisation. Il s'adressait aux jeunes. J'y reviendrai…
Je ne lis pas souvent de poésie. Je trouve que je n'ai pas assez de sensibilité littéraire pour en comprendre toute la beauté, tous les sens cachés, tous les messages subjacents. Bref, c'est trop beau pour moi. Pourtant, depuis que j'ai lu mon premier Gilles La Carbona, « Mathilde », je m'y essaye et j'apprécie ma découverte. Non pas que notre ami écrive en vers, mais « Mathilde » est poème et roman. En me plongeant dans son dernier récit, « L'Ami Perdu », je savais retrouver la prose lyrique qui caractérise sa plume. Je m'attendais à un texte métaphorique…mais c'est bien plus que ça. « L'Ami Perdu » est images, tableaux, parfums, senteurs, sons, bruits… saveurs et bouquets …textures et trames. Explosion et révélations. « L'Ami Perdu est vies. Ou plutôt Vie…
Images de la Provence que l'auteur chéri tant. Tableaux colorés qui m'ont fait découvrir de très beaux paysages. L'écriture est tellement juste que j'ai senti les parfums de son coin de France, les senteurs ensoleillées des lieux qu'il raconte si bien. J'ai entendu le chant des oiseaux et le souffle du vent dans les branches.
Deux amis ont grandi ensembles en communion avec la nature. Dès les premières pages, leur enfance campagnarde m'a fait terriblement envie. Les premiers chapitres défilent en doux souvenirs qui sont des diamants, comparés aux enfances d'aujourd'hui, souvent devenues trop « techniques ». Gilles en profite d'ailleurs pour pousser quelques « coups de gueules » légitimes, très bien argumentés, pleins de clairvoyance.
Adultes, les deux copains sont devenus deux couples qui arrivent à l'automne de leur vie. Poursuivant mon voyage sensoriel, ils m'ont fait partager leurs repas en famille, si amoureusement mijotés. J'ai bu de leurs excellents crus, à la longueur fascinante, à la finesse soyeuse et subtile. J'ai ressenti leurs émotions et leurs doutes, je me suis posé les mêmes questions. Un tissu de sentiments parfois justes, souvent contradictoires. Un patchwork d'interrogations sur le temps qui passe, les buts, atteints ou non, de nos vies. Et soudain, les voiles rompus apportent les réponses, ouvrent les yeux aveuglés d'inquiétude, d'incertitude…L'un se perd, l'autre se retrouve. Des secrets se découvrent, se dévoilent…
« Non abbiate paura… ». Maintenant, cette phrase pourrait être adressée à d'autres « jeunes ». Plus « mûrs ».
N'ayons pas peur. de vieillir, de vivre, d'assumer que nous n'avons peut-être pas tout réussi, mais que nous avons fait de notre mieux. Autrement, nous risquerions de perdre. Perdre du temps. le Temps. le bien le plus précieux du monde. Pas la peine qu'IL soit parfait pour que l'on soit heureux, pour que l'on soit bien dans sa peau et dans son âme. À ce propos, j'ai vu, il y a quelques jours, au court de mes déambulations sur Youtube, une annonce publicitaire. Isabella Rossellini pébliscitait une crème de jour d'une marque quelconque. Elle n'a pas succombé à la chirurgie esthétique, elle a assumé les poches sous les yeux, l'ovale du visage imparfait. Elle a gardé un sourire doux et franc. Elle est belle, bien. Malgré le temps qui est passé depuis qu'elle crevait l'écran aux côtés de Mikhail Baryshnikov, dans « White Nights ». Bien sûr, elle a eu une vie facile….Sans doute. Mais le temps est passé quand même. Pour elle aussi. Et si nous cessions d'avoir peur ? Pour bien profiter du temps. Quand on a la chance de vivre en paix… Tant que la santé le permet…Tant que la tête y est….Tant que le coeur nous permet d'apprécier des textes comme ceux de Gilles La Carbona….
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