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Citations sur Mais la mer dit non (12)

A propos du silence de la mer de Vercors
L’héroïne sait ce qu’elle perd en disant non. Mais la valeur de résistance ne se discute pas. L’officier allemand fait alors penser à ces éphémères aux longues antennes et aux ailes légères qui volent le soir au-dessus des étangs en effleurant la surface de l’eau. L’eau et l’insecte ne se touchent jamais, mais leur danse se déploie entre l’attrait et l’évitement, comme si l’eau refusait le contact avec l’insecte et comme si l’insecte, ne s’y résignant pas, s’efforçait d’y poser ses longues pattes avec une élégance désespérée.
Ici se révèle la dimension sacrificielle du non. p 65
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Epigraphe
Je pensais à toutes ces choses grandes, pures et magnifiques qui nous disent non. Pourquoi nous diraient-elles oui et tolèreraient-elles nos insipides caresses ? Ceux qui nous disent oui, nous les piétinons, nous les ruinons, nous les quittons et quand nous les avons quittés nous pensons qu'ils nous ont fait du mal. La terre dit oui à nos plans et à notre travail, mais la mer dit non. Et nous, nous aimons la mer.
Karen Blixen (La soirée d’Elseneur dans Sept contes gothiques)
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( A propos du " Baron perché "d'Italo Calvino)

Sa nouvelle vie, exception faite de son refus de toucher terre, est tissée de rapports avec les humains d'en bas.S'il ne descend pas, il trouve toujours le moyen de les faire monter auprès de lui, ou de se rendre depuis là-haut au plus près d'eux.(...)
Au royaume des arbres, le héros de Calvino réinvente la vie matérielle et sociale, dans la nouvelle dimension que lui offre sa situation.Il ne renonce ni au confort, ni à la société, ni à la connaissance, ni à l'amour, mais il les transporte en l'air, décidé à ne plus jamais fouler de ses pieds cette terre où il est soumis aux caprices, à l'inconscience cruelle et aux lubies des adultes. Là-haut, il est le maître de son temps et de son espace. Désormais il vit dans l'amitié des arbres.(p.115)
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Certains personnages inventés par les écrivains ont le don particulier de se glisser dans nos vies et d'y occuper une place d'importance sans qu'on y prenne garde. Ils s'y installent et s'y fondent si bien qu'ils deviennent des amis auxquels se référer dans l'incertitude d'un choix à faire, des repères autour desquels s'organisent nos pensées, des amers dans la nuit océanique sur laquelle vogue notre barque en aveugle à travers l'existence.
(...) Leur trait commun, à part la place qu'ils occupent dans mon esprit, est un refus absolu, intraitable, enragé, de l'oppression qui s'exerce sur eux. p12-13
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Certains personnages inventés par les écrivains ont le don particulier de se glisser dans nos vies et d'y occuper une place d'importance sans qu'on y prenne garde.(...)
Ce sont des amis de choix, d'exquises et discrètes présences dont l'accompagnement procure à l'existence quotidienne une ligne de fuite du côté de l'attention et de la réflexion. Il est bon d'avoir de ces échappées, dispensées par les livres, qui sont des fissures utiles dans nos murailles, grâce auxquelles pénètre un courant d'air ou s'entrevoit un bout de ciel.(p.13)
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Qui sont en réalité ces personnages que nous chérissons de générations en générations ? Sont-ils des " renonçants" ? Des résistants ? Des idiots ? Ou seulement des sages ? Ils ouvrent en tout cas dans la conscience le chemin d'une question.Le simple fait qu'ils existent, même de façon imaginaire, signale que rien n'est acquis, ni le pouvoir, ni la routine du travail, ni les certitudes, ni même le destin, qu'une alternative est toujours possible.Les évidences affectives et sociales cessent de fonctionner comme des machines bien réglées lorsqu'un non, tout petit, tout seul, qu'il soit émis d'une voix imperceptible ou tonitruante, survient et remet tout en cause, rappelant que l'impossible a toujours été le ferment du possible.(p.15)
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( A propos du" Baron perché " d'Italo Calvino )

Les valeurs sont renversées : l'enfant détient la maturité tandis que les adultes sur terre se conduisent comme des gamins cramponnés à leurs jouets que sont les idées d'autorité , d'ordre, de discipline,de titres, d'ancêtres, de rang social, d'obéissance. (...)
Là-haut, en effet, tout cela n'a plus aucune importance. L'enfant dans les arbres renverse les valeurs.( p.116)
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(A propos de "Fahrenheit 451 " de Ray Bradbury )

Mais lui, Montag, au contraire, il veut réfléchir, comprendre ce qu'il fait, il veut toucher du doigt la vie. " Cela fait combien de temps que tu ne t'es pas tourmentée ?" demande-t-il à Mildred." Nous avons besoin de vrais tourments de temps en temps".
Les vrais tourments ne vont pas tarder.Montag souffre de ne plus regarder ni la nature, ni le ciel ni la rosée sur l'herbe, ni la lune, de vivre dans un monde où les regards ne se rencontrent plus.Il ne sait pas qu'il souffre. Et voici qu'un jour, lui qui a tout à fait oublié qu'autrefois les pompiers servaient à éteindre le feu, se voit rappeler cette vérité par une toute jeune fille nommée Clarisse, rencontrée sur le trajet du retour à la maison, une petite philosophe de 17 ans, une fille, comme dit son oncle aussi fou qu'elle.Clarisse lui pose une question toute simple, incongrue: "Êtes- vous heureux ?".La question le frappe d'autant plus qu' il y a une éternité qu' on ne l'a pas interrogé dans cette société où toute question est interdite parce que tout va de soi.( p.83)
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(A propos de Cyrano de Bergerac et de son auteur)

Ses paroles n'ont pas d'âge.Elles s'appliquent à toutes les sociétés, à toutes les histoires depuis la nuit des temps: les flatteurs, les bouffons, les hypocrites, les ambitieux, les littérateurs, tous ont droit à l'attention particulière du poète qui dit non à ceux qui rampent devant le pouvoir de l'argent, à ceux qui se prostituent pour un petit succès. (p.39)
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(A propos de "Fahrenheit 451 "de Ray Bradbury )

Cette idée très commune qu'il n'est pas nécessaire de penser, ni de lire, que la lecture est une activité pour le moins ennuyeuse, parasite et dangereuse, des régimes l'ont mise en pratique, pas plus tard qu'au XXe siècle. L'idée attend toujours à la porte qu' on la laisse se faufiler.
L'homme ne regarde plus le monde, ne parle plus, ne marche plus.Il y a perte du regard, ce regard qui est contact et communication.( p.81)
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