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Citations sur Nos voisines, ces espionnes (16)

Mais en plaçant son chou-fleur dans le compartiment à légumes, elle continua à penser à la jeune femme qui partageait maintenant la vie de son ancien conjoint. Quand ce dernier lui avait appris qu’il fréquentait une poulette de vingt ans et des poussières, elle avait piqué une crise. Leur séparation était encore récente et elle n’en revenait pas qu’il considère sortir avec une jeune femme sans cervelle. Elle s’en était remise avec le temps et ne faisait plus de crises à ce sujet. Depuis un an déjà, son ex voyait Mathilde, et Juliette avait appris à la connaître un peu… au strict minimum, en fait. Elle n’était pas aussi stupide qu’elle le laissait paraître, finalement. Le pire, dans l’histoire, était que Malek aimait bien Mathilde. Dans le cas inverse, Juliette et son fils auraient pu s’amuser à la détester ensemble, mais elle était indubitablement sympathique et attachante. De plus, comme elle avait longtemps travaillé dans les camps de jour, elle avait toujours de nouveaux jeux à présenter à Malek, qui adorait cela. Non, elle était parfaite, et c’était ça son plus gros problème ; une femme dans la trentaine ne pouvait décemment pas entrer en compétition avec elle. Un petit coup à la porte interrompit sa réflexion. La personne qui cognait entra sans attendre d’y être invitée, et Juliette comprit instantanément qu’il s’agissait de son amie et voisine, Anne. De toute façon, le moniteur qui la précédait et qui crachait les pleurs d’un bébé aurait permis à n’importe qui de savoir qui entrait dans la maison.

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Encombrée de son sac à main, de sa mallette de travail, de sa boîte à lunch et tenant, à bout de bras, deux sacs d’épicerie pleins à craquer, Juliette Langevin parvint à ouvrir la porte. Elle laissa tout tomber dans le vestibule et soupira. Elle avait souvent l’impression qu’elle se promenait chargée comme un lama. Même qu’elle soupçonnait parfois l’animal en question d’avoir une meilleure qualité de vie qu’elle. Généralement, au moment où elle franchissait la porte de sa maison en rangée, elle avait quinze minutes top chrono pour ramasser ses affaires, dépaqueter les sacs d’épicerie, préchauffer le four à 350 ˚F, enfourner son souper, qu’elle avait préparé la veille, et mettre la table. Passé ce délai, elle n’avait plus une minute à elle, car son fils arrivait de l’école et il l’accaparait avec les devoirs, le souper, le bain, les jeux et ses questions incessantes sur le quotidien en général. Elle l’adorait, mais parfois il l’épuisait. Comme toutes les mamans monoparentales, elle rêvait de moments de solitude quand son fils sautait dans son lit à six heures du matin le samedi, mais elle pleurait toutes les larmes de son corps lorsqu’il la quittait pour passer deux longues journées avec son père. Ce soir-là, cependant, Juliette n’eut pas à démarrer son chronomètre ni son four parce que, justement, son ex venait chercher le petit Malek pour toute la fin de semaine. Elle espéra que ce serait bien lui qui passerait et non sa copine, beaucoup trop jeune et trop belle à son goût. Elle ressentit un brin d’amertume l’envahir à la pensée de la superbe Mathilde, qui avait presque dix ans de moins qu’elle, et qui n’avait pour seules occupations dans la vie que ses études à mi-temps, le gym, ses amies et les sorties dans les restaurants les plus populaires. Elle ne travaillait même pas, ses parents l’approvisionnant largement en argent comptant.
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— Tu es assise les bras croisés, tu espionnes les voisins et tu bois. Tu ne fais jamais ça quand ton fils est là.
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L’espace d’un instant, elle se sentit seule au monde. La voiture avait disparu depuis un bon moment lorsqu’elle sortit de sa contemplation. Quelque chose avait attiré son attention : un camion de déménagement était stationné de l’autre côté de la rue. Curieuse, Juliette s’écrasa presque le nez dans la fenêtre pour mieux voir. C’était un peu stupide de sa part. Si elle voulait vraiment satisfaire sa curiosité, elle n’avait qu’à sortir sur le perron, d’où elle aurait une bien meilleure vue. Elle fit un crochet par la cuisine pour remplir son verre et s’installa sur son petit balcon, sur la chaise qui restait là en permanence. Juliette aimait bien lire dehors et regarder dans la rue par la même occasion, du moins, quand elle trouvait, un moment pour le faire. Comme rien de spécial ne l’attendait ce soir-là, elle prit le temps d’analyser la situation. Les déménageurs ne s’activaient pas depuis très longtemps, puisque le camion n’était pas là à son arrivée, moins d’une heure plus tôt.
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Fred avait le don de tout gâcher et elle lui en tenait souvent rigueur. Toutefois, sa présence la mettait toujours à l’envers et elle en oubliait malheureusement ce défaut. Il fallait dire que Juliette était tombée amoureuse de lui au premier regard. Ils s’étaient rencontrés à l’université et, dès qu’elle l’avait aperçu dans la classe, elle avait su que c’était lui, l’homme de sa vie. Il semble que sa vie allait être courte, parce que leur idylle n’avait duré que six ans : le temps de se marier, acheter une maison, faire un bébé et bye-bye !
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Elle était bien placée pour le savoir car elle l’espionnait souvent par la fenêtre de son salon. À cette époque, elle faisait fréquemment en sorte que leurs chemins se croisent, se précipitant à l’extérieur pour aller chercher le courrier lorsqu’il sortait, par exemple. Pour elle, toutes les occasions étaient bonnes pour discuter un peu avec lui, même si le moment était très bref. Pendant un temps, elle avait cru qu’elle avait des chances avec lui… jusqu’à ce qu’elle le voie arriver avec Juliette. Pendant plusieurs semaines, Anne avait été jalouse de cette dernière, puis elle avait rencontré Bruce et avait peu à peu oublié Fred, dont la relation avec Juliette évoluait très bien. Le policier avait emménagé avec elle et avait rapidement fraternisé avec son voisin. Les deux couples s’étaient ensuite liés d’amitié ; chose facile, puisque leurs cours étaient séparées par une haie commune. Bien que son amitié avec Juliette fût maintenant beaucoup plus importante que tout ce qu’elle avait déjà ressenti pour Fred, et malgré les nombreuses années qui s’étaient écoulées, son faible pour l’ex de son amie restait enfoui dans un coin de son cerveau. Ainsi, quand elle le croisait, elle s’efforçait toujours – afin d’oublier toutes les pensées qu’elle avait entretenues à son sujet – de se rappeler à quel point il n’avait pas été gentil avec Juliette lors de leur divorce.
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Quand tu auras un bébé qui pleure tout le temps et un mari qui travaille sur les shifts, peut-être que, toi aussi, tu manqueras de spontanéité. Si on le planifiait pas, on ne ferait jamais l’amour. Déjà qu’on ne le fait pas souvent…
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Un autre problème de réglé. Dieu bénisse les enseignantes, se dit-elle à la blague, puisqu’elle-même exerçait ce métier.
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Encore Mohammed. Le jeune garçon traumatisait toujours ses camarades de classe avec ses idées arrêtées sur la religion et, plus précisément, sur le bien et le mal. Elle avait abordé le sujet avec l’enseignante de Malek, mais les choses n’avaient pas changé. Peut-être devrait-elle appeler les parents de Mohammed ?
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Qu’est-ce que je vais faire, alors ? Je suis à bout. Impossible qu’un bébé pleure autant. Je te le dis, c’est IMPOSSIBLE. Peut-être qu’il est possédé ou quelque chose du genre. Je devrais appeler un prêtre ou un exorciste. J’ai déjà lu un livre là-dessus. La femme racontait que dès la naissance, elle avait eu des doutes par rapport à son enfant. Il la fixait bizarrement, comme un adulte, et la suivait des yeux étrangement. Elle a rapidement su qu’il était possédé et elle a appelé un prêtre spécialiste qui a procédé à l’exorcisme. Aujourd’hui, son petit bonhomme est normal, mais c’est vraiment épeurant. Je rêvais tout le temps à cette histoire quand j’étais enceinte et j’évitais même de passer devant les cimetières… Mais j’ai peut-être fait quelque chose de pas correct quand même. Penses-tu que j’ai raison ?
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