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Critique de Analire


Je ne m'attendais à rien ne débutant ce série, hormis le fait de découvrir la plume de Philippe Labro, grand écrivain français que je n'avais encore jamais lu. Mais sans doute me suis-je trompée de roman pour une première entrevue avec l'auteur, qui a arrangé son écriture pour ce texte haut en couleurs. En effet, lors de sa parution, Des cornichons au chocolat était signé Stéphanie. Un pseudonyme utilisé par l'écrivain pour faire croire que la narratrice, également protagoniste du récit, en était également l'auteure. Durant de nombreuses années, les lectrices étaient certaines de découvrir la vraie vie de Stéphanie, ses déboires, ses malheurs, ses craintes, ses petits bonheurs. Ce n'est qu'en 2007, soit plus de vingt ans après, que Philippe Labro avoue que l'histoire de Stéphanie n'a jamais existé, qu'elle sort tout droit de son imagination.

Mais qui est Stéphanie, me diriez-vous. Stéphanie est une jeune fille de treize ans, qui se confie à la première personne du singulier dans des petits carnets à qui elle s'adresse. Elle y raconte son quotidien de fille unique, délaissée par ses parents, souvent moquée par ses copines, un peu différente des autres enfants, mais pas totalement non plus : elle se cherche, se questionne, se compare aux autres. Comme toutes les adolescentes de son âge, elle s'intéresse aux règles, aux garçons, aux relations sexuelles, à l'amour… On s'attache à cette jeune fille solitaire, on souffre avec elle face à ses tourments : des parents totalement absents, qui lui laissent pleine autonomie à seulement treize ans, regrettent de l'avoir engendrée, la maltraitent, la rabaissent constamment. J'ai été émue face à cette situation désastreuse.

Heureusement, dans ses tourments, Stéphanie peut compter sur Garfunkel, son fidèle chat, à qui elle se confie abondamment, avec qui elle communique en langage chat ; mais elle peut aussi compter sur l'Autre, un garçon plus jeune qu'elle, handicapé, qui reste cloitré dans sa chambre sans en sortir. Un beau message de solidarité, d'empathie et d'entraide.

J'ai néanmoins trouvé le récit plat. Sans doute celui-ci a-t-il mal vieilli (il date de 1983), les mentalités ont évolué, la société a changé, plus rien n'est comme avant. Aucune action majeure ne vient dynamiser l'histoire, si ce n'est la fugue finale de la jeune fille, qui, là aussi, se déroule avec lenteur et longueur. de plus, j'ai trouvé que Philippe Labro rabaissait par moments Stéphanie et par extension les jeunes filles dans leur ensemble : à treize ans, en 2021, les filles ne sont plus des idiotes, elles comprennent le monde, la société, elles savent réfléchir par elles-mêmes. Certains passages semblaient montrer le contraire et faisaient le portrait d'une adolescent de neuf ou dix ans et non treize.

Un faux journal intime d'une jeune fille de treize ans, qui pourra peut-être parler à certaines filles du même âge, bien que j'en doute fortement. le récit a mal vieilli, il s'étire en longueurs et s'éloigne des moeurs de la société actuelle. Première rencontre littéraire avec Philippe Labro assez décevante...
Lien : https://analire.wordpress.co..
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