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Citations sur La poussière du monde (13)

Seuls les derniers, c'est-à-dire les Amants, ayant franchi les quatre stades de leur avancement et les quarante degrés de leur initiation (chaque stade ayant dix degrés) pouvaient se prévaloir d'avoir congédié en eux toute traces d'égoïsme, de possession, d'orgueil, d'enfermement dans les fausses certitudes du coeur et de l'esprit, et surtout de tout sentiment d'appartenance à une confrérie. Ils devenaient alors véritablement les Amants et ils pouvaient alors rencontrer Dieu par la seule maîtrise d'eux-mêmes puisque Dieu, pour Haci Bektas, ne réside nulle part ailleurs qu'en nous-même. Voilà pourquoi, parti de l'homme, le chemin d'affranchissement, d'épanouissement revient à l'homme.
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Quand il contemple ainsi le ciel, des poèmes, des chansons viennent parfois aux lèvres de Yunus. Parfois aussi, quand il balaie et s'interrompt soudain devant un souffle ou un phénomène imprévu. Ces chansons, ces poèmes, il est le seul à les connaître. Nul, au tekké, n'est au courant de ces compositions. D'ailleurs, nul ne les entend. Yunus les murmure, les fredonne à voix basse, pour lui-même et pour ceux qui l'entourent : les chiens, le vent et le mûrier. Le vent qui les reçoit et les emporte au loin. Vers qui ?
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On y croisait des campements de nomades, on y trouvait des chemins nettement tracés et même, à mi-distance, un « han », un « karwan säraj », un caravansérail. Un mot que j'ai aimé d'emblée quand je le découvris, adolescent, dans un roman de Jules Verne car il était fait de deux termes magiques, résumant à eux seuls l'image que j'avais de l'Orient : sérail et caravane. Le premier surtout m'attirait car le second évoquait un univers masculin, un monde de chameliers, de cavaliers enturbannés, de propos d'hommes le soir autour du feu. Sérail, lui, évoquait au contraire le monde clos des femmes dans les grands palais des sultans, l'alcôve discrète des odalisques, des concubines, un monde entièrement féminin où, en place de braiments d'ânes ou de blatèrements de chameaux, on surprenait les accords nonchalants d'un luth, le battement feutré des tambours rythmant la danse d'une esclave, mille rires, chuchotements, soupirs et autres cris plus intimes encore !
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Ainsi, il lui avait fallu venir jusqu'ici, en ce lieu de la steppe où jamais jusqu'alors il ne s'était aventuré, pour comprendre la portée et le sens de ses propres chants. Venir jusqu'à cette tente, ancrée entre rêve et réel, jusqu'à cette aube où ses mots l'avaient rattrapé, où découvrant le pouvoir insoupçonné de ses images, il était arrivé à la rencontre de lui-même. Ici, donc, s'achevait son errance et ici prenait corps le seuil de sa seconde vie.
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Il y a dans le monde deux sortes d’humains : ceux qui frappent à une porte et s’en vont parce qu’elle ne s’ouvre pas et ceux qui frappent à une porte et restent justement parce qu’elle ne s’ouvre pas.
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Pour Mawlânâ, le atomes ne tournent pas autour du soleil par gravité pure mais par amour parce qu'ils subissent l'attraction de l'astre dont ils reçoivent la lumière. Si l'on songe qu'une simple et minuscule particule - de celles qu'on dit précisément élémentaires - peut, dans une chambre à bulles, laisser sa trace fugitive, ces boucles, ces spirales lumineuses qui sont les galaxies et les éclairs de l'infime, quelle trace peut laisser en l'homme cette dans des atomes dont il est constitué, cette ronde et cette rotation des feux célestes qui, pour Mawlânâ et ses disciples, sont d'abord danse, chant, musique, rituel et procession célébrant l'énergie manifeste de l'Ami et de l'univers ?
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"Maître, pourquoi t'adonnes-tu ainsi, nuit et jour, à la musique ?", il répondit : " Parce qu'elle est pour moi comme le grincement des portes du paradis. - Moi je n'aime pas les portes qui grincent" répliqua le disciple. A quoi Mawlânâ répondit : " Parce que tu les entends seulement quand elles se ferment. Moi je les entends quand elles s'ouvrent."
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Pour Haci Bektas, l'essentiel n'était pas dans les rites, la musique ou la danse, dans les formes extérieures et extatiques de culte, mais dans la pureté intérieure et la sincérité du coeur. La "recette" de son enseignement était à la fois simple et difficile à mettre véritablement en pratique : "Dis toujours ce que tu penses et fais toujours ce que tu dis.
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Car ce qui l'attend bien au-delà des fleuves et des rives, c'est un monde où les choses – et même les pensées – n'ont plus le même poids que sur la terre. Un monde sans pesanteur aucune. Où il faudra apprendre à se mouvoir, peut-être même à s'émouvoir avec des gestes lents et maladroits de cosmonautes abandonnés au vide, un monde où tout est pur vertige, comme celui que doivent connaître les anges la première fois qu'ils sont affrontés à l'Immense.
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On ne supprime jamais la poussière, on ne peut que la déplacer.
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