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Critique de Marpesse



Je me dis que, lorsqu'on se lance dans un roman qui critique les "écriveurs" et l'abondance de manuscrits qui arrivent chez les éditeurs, il faut vraiment assurer et faire un roman impeccable, avoir un sens de l'humour décapant et une grande maîtrise stylistique. C'est un sujet en or et le traitement qu'en fait Laclavetine est mauvais. J'ai abandonné Première ligne au milieu du livre : le roman tombe des mains une fois qu'on a passé le côté plaisant du début.

En quelques mots, c'est l'histoire du directeur de chez Fulmen, petite maison d'édition qui a sa réputation. Cyril Cordouan reçoit des tonnes de manuscrits et tout est à jeter, selon lui. Il n'est pas tendre avec les gens qui viennent récupérer leurs textes, jusqu'au jour où l'un d'eux se suicide dans son bureau. Il lui vient alors l'idée de créer, à l'instar des Alcooliques anonymes, un groupe pour que les mauvais écrivains se désintoxiquent, cessent d'écrire et le soulagent enfin.
Quand on a dit cela, on a tout dit : le résumé donne envie mais les personnages deviennent très vite ennuyeux ; la structure (avec ces digressions en italiques qui ne font qu'entraver le fil de l'intrigue) est peu convaincante. Anita, la copine de Cyril, est insipide, leurs disputes conjugales inintéressantes, et tout ça dans un style qui se veut sans doute vif et moderne, mais qui m'a obligée à sauter un grand nombre de pages jusqu'à ce que je ne tienne plus et décide d'abandonner.
Une grande déception... Au bout du compte, on devine que l'auteur a voulu faire passer ses idées sur la question de l'édition, faire plaisir à ses amis (Laclavetine est lecteur chez Gallimard), se gausser avec eux (il y a "nous" et les "autres".... ah ah ah) ; mais quand on a son livre entre les mains, on se dit que ce manuscrit aurait dû partir à la poubelle avec les autres : abracadabrantesque, loufoque (mais pas dans le bon sens du terme). La vengeance de la femme du suicidé (lesbienne d'un jour, manipulatrice de la bibliothèque rose) est si peu palpitante que je n'ai eu aucun regret de ne pas savoir comment les choses se terminent.
Il y aurait eu pourtant de quoi rire!
J'ai besoin d'admirer l'écriture et l'habileté de l'écrivain, surtout si celui-ci se lance dans une critique de la littérature contemporaine. le problème, c'est qu'on tient dans les mains l'exemple parfait de ce qui n'aurait pas dû être publié. Avec ce roman, on n'en en sait pas plus sur la littérature, sur la définition que Laclavetine en a. A part dire : "lui, c'est mauvais" ; "lui, c'est pas bon" ; "moi, je sais ce qui est de bon goût", à part nous dépeindre des gens ordinaires et pitoyables qui osent prétendre à être édités, on n'en apprendra pas plus. Quand on veut donner une leçon de littérature, il faut vraiment en avoir l'étoffe.
Préférer les écrits de Richard Millet sur la question! http://edencash.forumactif.org/t572-l-enfer-du-roman-richard-millet?highlight=millet
Lien : http://edencash.forumactif.o..
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