AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de magalette


Face à la beauté de ce recueil de contes, je redeviens une petite fille, je ne peux y résister et il me le faut absolument ! Je ne suis pas déçue par l'aspect visuel de l'album. Comme toujours, les illustrations de Benjamin Lacombe sont somptueuses et fascinantes à la fois. On y retrouve ces portraits diaphanes de jeunes filles à la beauté mystérieuse et un univers où le fantastique s'immisce insidieusement dans notre univers quotidien. Par contre, j'ai eu plus de difficulté à adhérer aux textes de Lafcadio Hearn, journaliste écrivain irlandais immigré aux États-Unis puis au Japon. le parti pris de départ est intéressant : initier les occidentaux à la spécificité du surnaturel dans le folklore et les traditions japonaises. Un fantastique qui a la différence de celui d'Occident est étranger au merveilleux d'Alice au Pays des merveilles et n'a rien d'effrayant car la religion ne l'a pas détourné pour effrayer le mauvais croyant et le menacer des feux de l'enfer. Effectivement, les contes présentent les esprits de la nature qui viennent à la rencontre des vivants : le pêcheur qui a sauvé une tortue épouse la fille du seigneur des mers ou le bûcheron pris dans une tempête s'unit à une incarnation charnelle de la neige. Les yokais, sortes de petits esprits folkloriques souvent facétieux peuplent ces histoires et comme les korrigans en Bretagne servent une morale de bonne conduite chez les humains. Enfin, si la Mort est au centre de bon nombre de récits , elle ne préside pas au défilé des tourments humains qui l'accompagne dans notre folklore occidental. Elle apparaît comme un ordre naturel des choses accepté avec humilité par l'être humain conscient du prix inestimable de chaque minute de vie. Avec une lecture patiente et ouverte, les récits de Lafcadio Hearn initient le lecteur occidental à une philosophie nippone teintée fortement des préceptes bouddhistes et shintoïstes. Au final, un recueil déconcertant par la coexistence en son sein d'univers opposés mais qui crée la surprise en nous dévoilant tout un aspect culturel que l'on n'y était pas forcément venu chercher.


Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}