Aujourd'hui, nous sommes heureux d'accueillir l'auteur-illustrateur Benjamin Lacombe qui décoiffe l'illustration jeunesse, en la rendant plus mordante, plus pop, plus subversive, plus créative, et qui a déjà reçu une bourse de création du CNL.
Adieu la candeur d'Alice au pays des merveilles, adieu la petite sirène ingénue, bienvenue dans l'antre fantastique lacombesque où des curiosités vous regardent l'oeil amusé. Les albums de Benjamin Lacombe font l'effet d'une fête foraine sans âge, assortie d'attractions étranges qui vous plongent dans des rêveries chatoyantes et lugubres peuplées de fantômes échappés du théâtre No.
Benjamin Lacombe intègre les Arts déco en 2001, il réalise un album de fin d'étude "Cerise Griotte" qui sera publié par le Seuil Jeunesse qui devient son fidèle éditeur.
Ensuite Benjamin Lacombe devient un marathonien de l'illustration en proposant chaque année au moins un album, parmi eux citons :
- "Contes Macabres" avec des textes d'Edgar Allan Poe, tome 1 et 2 parus en 2010 et en 2018 aux éditions du Soleil.
- "Notre Dame de Paris", tome 1 et 2, en 2011 aux éditions du Soleil
- "Les super héros détestent les artichauts" en 2014 chez Albin Michel jeunesse
- "Alice au pays des merveilles" et "De l'autre côté du miroir" en 2015, aux éditions du Soleil
- "Facéties de Chat" aux éditions Margot toujours en 2015
- Et enfin dernièrement, "Charlock" tome 1 à 4 chez Flammarion jeunesse et "La meilleure maman du monde" aux éditions Margot.
Nous sommes également très heureux d'accueillir Olivier, de la galerie Daniel Maghen à Paris.
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Deux papillons s'échappent d'une dernière fêlure de la stèle. Ils virevoltent ensemble vers le ciel lumineux.
Emmurer la souffrance, c'est prendre le risque qu'elle te dévore de l'intérieur.
"Moi, je sais maintenant que toutes nos connaissances passées, présentes et à venir ne sont rien au regard de ce que nous ne saurons jamais."
Mes rêves s'évaporent. Je les suis, je les crie, je crois en eux. Peu à peu, ma palette se pare de jaune et de bleu. La toile se couvre de maux donnant corps aux illusions perdues.
Noir. La lumière a quitté la pièce. Les couleurs sombres s'assombrissent encore et prennent un sens profond. Allongée, j'imagine une luciole, illuminant d'un vert étincelant une brindille de vie. J'y vois un espoir ; celui d'apercevoir mon reflet ou celui de mon amour. Mais la nuit est dense et mon sommeil devient lourd.
Mon arrivée à Paimpont ne s'est pas faite sans mal. Effectivement, ce village est très reculé, je ne risque pas d'y être importuné. Quel voyage pour y parvenir ! Ces Français ne savent pas construire des routes. Même dans le Caucase ou en Sibérie, je n'ai jamais parcouru de chemins pareils.
Il y a peu, [...] j'étais une petite fille qui marchait dans un monde de couleurs [...]. Tout n'était que mystère [...]. À présent, j'habite une planète douloureuse, transparente, comme de glace, mais qui ne cache rien.
La vie ici réserve des surprises d'une beauté indescriptible. N'en déplaise à mon ami l'agronome Ivan Vladimirovitch Mitchourine, qui prétend que nous ne pouvons attendre des bienfaits de la nature et que notre devoir est de les lui arracher.
Moi, je sais maintenant que toutes nos connaissances passées, présentes et à venir ne sont rien au regard de ce que nous ne saurons jamais.
"Je ne connais pas de maison plus triste que la mienne." Bleue. L'eau s'insinue dans les gerçures de la terre desséchée. Parfois, je ris. Parfois, j'ai de la peine. Aucune aile ne me permettrait de m'envoler. Mes pieds sont bien trop enracinés dans le sol. Chacun de mes pas le ramène inexorablement ici. Ici. Dans "ce havre d'ennui qui devient si beau quand on est loin."
je me demande si, à tout hasard, quand on n'a pas de vie véritable, comme c'est actuellement mon cas, on ne la remplacerait pas tout de même un peu par quelques mirages.