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Citations sur La Rebouteuse (29)

Béatrice aimait l’odeur familière du vieux bois ciré de l’officine, du camphre et des médicaments. Elle se plaisait à respirer cette ambiance particulière qui l’accompagnait depuis l’enfance.

Chapitre 2
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Léonard Vigouroux considéra sa fille d’un œil attendri. Un beau brin de femme, petite et plutôt menue, qui réussissait à rester élégante en se nippant de la plus fruste manière. Belle dans sa simplicité, le regard franc, les yeux clairs et le cheveu sauvage, avec aux lèvres ce perpétuel sourire qui la rendait si charmante… Dieu, qu’il était fier d’elle ! Fier, mais avec une once d’amertume à la pensée qu’un jour ou l’autre un jeune homme viendrait sans doute l’arracher au foyer paternel : Béatrice était en âge de se trouver un bon mari, et c’était dans l’ordre des choses.

Chapitre 2
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La jeune femme mesurait la chance qu’elle avait de pouvoir s’octroyer de larges périodes de loisirs, et elle entendait bien en profiter ! Lorsque la pluie ou la neige l’empêchaient de parcourir cette montagne qu’elle adorait, elle se résignait à épauler son père à la pharmacie, se partageant entre accueil de la clientèle et aide à la préparation des potions. Depuis quelques jours, Béatrice se félicitait de la fin de l’hiver et d’un beau temps timidement revenu : elle aimait tellement marcher au travers des prairies et des forêts, partir à l’assaut des pentes et des rochers, se mêler aux troupeaux de vaches, et retrouver ses amis paysans. Malgré les études qu’elle avait suivies, elle préférait la rigueur de la vie paysanne aux promesses illusoires de la ville ! C’était ainsi qu’elle avait renoncé à devenir institutrice pour rester au sein de ces paysages dont elle ne pouvait se passer : le haut Verdon et sa vallée, les monts d’Allos et ses lacs, Colmars et ses forteresses, la liberté des grands espaces…

Chapitre 2
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– Oui, avoua Léonard, soudain plus nostalgique. Ma Provence me manque, parfois…
– La Provence ? répliqua Maurice Préchaire en riant. Mais vous y êtes, monsieur Vigouroux ! Haute-Provence, peut-être, mais Provence tout de même…

Chapitre 2
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Sans bouger de son lit, Béatrice cligna des paupières puis, comme chaque matin, elle tendit la main pour écarter le rideau de la fenêtre. (...) Bien que les journées fussent encore courtes, la jeune femme avait tout le temps de s’adonner à ses tâches quotidiennes : elle menait une vie privilégiée et le savait… Fille de l’unique pharmacien du village, elle filait une existence plus douce que bien des demoiselles de son âge ! Tard levée, elle n’avait d’autre obligation que celle de s’occuper de la maison paternelle, préparer les repas, faire les courses et assurer la propreté de la demeure. Orpheline de mère dès sa plus tendre enfance, Béatrice se faisait un point d’honneur à s’acquitter au mieux de cette responsabilité !

Chapitre 2
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Privée dès l’enfance d’une scolarité assidue, Éléonore avait aussi acquis à son contact cette culture générale qui faisait sa fierté et qui manquait à la plupart des paysans et des paysannes de la haute vallée. En échange, son époux s’était volontiers plongé dans le savoir empirique de sa femme et de son beau-père, en s’efforçant de trouver des raisons scientifiques aux succès thérapeutiques que niaient une majorité de médecins. Dès son arrivée à Chalanche, il n’avait eu de cesse de chercher les principes actifs des plantes utilisées par le guérisseur et sa fille… Éléonore conservait d’ailleurs précieusement les cahiers de notes de son défunt mari : elle se sentait si honorée de porter son nom !

Chapitre 1
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Elle l’avait tant aimé, son Gustave ! Originaire de Barcelonnette, ce fils de commerçants plutôt aisés, doué pour les études, s’était hissé au rang d’instituteur. Pourtant, à la grande fureur de ses parents, il avait tout abandonné dès sa rencontre avec Éléonore, pour vivre pleinement son amour auprès d’elle, sur ces sommets inhospitaliers. Devenir paysan, lui, un homme instruit ! Et avec une rebouteuse, encore ! Tout le clan Brousquette s’était ligué contre son choix, mais Gustave n’avait rien voulu entendre. Délaissant la ville et sa famille, il s’était exilé sur les cimes sauvages du haut Verdon, dans ce village perdu érigé à une altitude qui lui donnait la réputation d’être le plus invivable de la région, surtout en hiver : Chalanche… Avec passion, il s’était alors adonné à cette vie de ferme qui lui fournissait l’occasion de renouer avec ses racines rurales : ses grands-parents maternels et paternels n’avaient-ils pas autrefois vécu de ces mêmes pâturages de hauteur ?

Chapitre 1
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Je songeais seulement à ton grand-père.(...) il aurait pu t’apprendre tellement de choses ! Il n’était pas seulement un bon guérisseur, mais encore un grand observateur de la nature. Il connaissait toutes les essences d’arbres de la région, se dirigeait la nuit avec les étoiles, et les animaux n’avaient aucun secret pour lui, même les plus sauvages…

Chapitre 1
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Les derniers scintillements timides d’ultimes étoiles s’estompaient dans le flou, le flou de l’horizon imprécis que dévoilait peu à peu l’aube naissante. Enfin un matin qui se parait quelque peu de notes printanières ! Comme si elle l’avait pressenti, Éléonore Brousquette s’était extirpée de son lit plus tôt que de coutume. Elle aimait ces heures matinales lorsque le temps s’annonçait lumineux, surtout après des jours et des jours de grisaille. Vite habillée, elle sortit de sa chambre pour entrer dans la cuisine et ranimer les braises du fourneau. Dès lors, elle n’eut rien de plus pressé que d’ouvrir la porte afin de respirer le parfum de ce jour nouveau. Ramenant sur ses épaules le châle de laine qu’elle portait quotidiennement depuis le début de l’hiver, elle arbora un franc sourire.

Chapitre 1
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