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Citations sur Haute époque (5)

[Guy Debord]
Il avait quatre ans quand son père est mort, et son beau-père le vissait. Il disait que son seul héritage, comme les vrais orphelins, il l'avait trouvé dans les livres et les vieilles pierres de nos villes. A force de se promener, en buvant beaucoup, il avait découvert l'art d'enchanter les lieux. (p.96)
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Rien dans l'art ne m'a paru donner cette impression de l'éclat sans retour comme la prose que Guy Debord a employée dans les pages qu'il consacre à la manie de l' alcool. En suivant avec lui le chemin des orphelins, j'ai découvert le relief, l'intensité de couleurs, le vrai goût des choses; à la lumière des éclairs , les hautes heures de l'esprit. (p. 62)
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Une vraie loterie. Pendant des mois le libraire achète, il retient la sauce, il lèche ses notices, et quand le catalogue arrive dans les boîtes aux lettres, en deux, trois jours au téléphone, bonne ou funeste, la messe est dite. (p. 65)
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Je n'ai jamais su comment les gens font pour aller au boulot le matin, pour se lever, pour supporter sans s'effondrer ce qu'on attend d'eux dans le temps d'une seule journée. Pour s' accommoder, sans broncher, du boulet de la raison quotidienne. (p. 85)
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Seul, depuis quinze jours, au fond de cette campagne, la canicule m'écrase, je garde la maison. Le dos tourné à l'été, le buste penché au-dessus du sol, entre les flaques de lumière qui coulent des volets, j'observe mes pieds battre les tommettes sans que je leur aie rien ordonné. J'ai la pulpe des doigts parcourue de décharges électriques, dans la bouche un goût de foin et de métal rouillé, je n'ai jamais autant pompé sur mes Dunhill. Autour de moi, dans la fumée, je vois les ombres lentement monter.
Pour parfaire mon abrutissement, le plus clair de mon temps, je m'oblige à compter. Pas seulement à dénombrer mes symptômes et à établir les moyennes horaires de tout ce que je fais, mais encore à compter sans limite, par simple mécanique, comme un automate qui se lancerait à la poursuite de l'infini. Quand il m'arrive de quitter mon fauteuil, c'est pour m'asseoir au volant de la voiture ou bien monter à l'étage rejoindre la chambre à coucher. À dire vrai, je prends mon seul exercice en poussant un chariot rempli de bouteilles d'eau dans les allées du supermarché. Le dimanche, je m'accorde deux heures de conduite sur les départementales du Lot ; j'ai beau filer droit, chercher la tangente, toujours je tourne en rond.
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