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4,04

sur 193 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà un livre que je n'aurais jamais repéré dans les étals débordants de nos librairies si notre libraire Isabelle ne l'avait pas mis entre les mains de mon épouse toujours en quête de cadeaux , pour mon plus grand plaisir . J'ai déjà eu l'occasion , il y a bien longtemps , d'exprimer mon intérêt pour les belles couvertures ; je trouve celle -ci assez quelconque , voire plus et peu attractive . Si l'on y ajoute ce titre des plus étranges , on peut comprendre que certains lecteurs , comme moi du reste , passent " leur chemin" . Et ce serait bien dommage car , en ce qui me concerne , ce livre a été une superbe et inattendue surprise , un livre dévoré plutôt que lu , une immersion dans un univers cotonneux et froid et , malgré cela , particulièrement "chaleureux" . le lieu , c'est le nord de la Suède , le cercle polaire , chez les Samis , éleveurs traditionnels de rennes ,un peuple de ces grandes contrées blanches qui subissent au quotidien , au mieux l' indifférence , plus souvent le mépris et l'hostilité avoués des populations locales .
C'est dans ce décor somptueux mais hostile que l'on va découvrir ce métier traditionnel qu'est la renniculture avec ses rites , ses difficultés et aussi , hélas , les horreurs qu'elle peut susciter . Placés du côté Sami , nous aurons vite choisi notre camp et c'est avec Elsa , d'abord petite fille protégée puis adulte combative et engagée que nous allons cheminer dans un nouveau monde hostile , celui des humains dont deux hommes , Petri et Robert seront les pires représentants , portés dans leurs terribles entreprises par l'indifférence des populations environnantes et le laxisme de la police .
La tragédie a planté son décor , il ne reste plus aux personnages qu'à entrer en scéne et aux lecteurs et lectrices à tourner les pages et se laisser embarquer , happer ...
De nombreux problèmes contemporains et essentiels sont abordés dans ce roman , disséminés ça et là au hasard d'une description ou d'un des nombreux et intelligents dialogues . C'est trés bien , trés habilement construit et , je vous l'assure , ce n'est pas parce que l'environnement est blanc , froid , figé que le suspense n'atteint pas des sommets même si la lueur d'espoir de la fin ne nous rassure pas totalement sur l'avenir d'un monde qui , bien que lointain , est nôtre .Quant à l'avenir des humains ...Chacun saura apprécier .
Merci Isabelle pour ce beau , trés beau conseil de lecture . Quel bonheur de pouvoir compter sur des libraires compétents qui connaissent vos aspirations et savent vous orienter.
Sur la quatrième , cette mention : " Stold est à la fois un page - turner palpitant et une histoire dont on se souviendra longtemps." SUNDSVALLS TIDNING . J'aurais aimé l'écrire , c'est tellement vrai pour moi .
A bientôt , les amis et amies , je pars ...en Nouvelle Zélande !!!
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« Stöld » est, selon moi, un titre majeur de cette rentrée littéraire, que je peux considérer comme une invitation au voyage malgré des sujets très durs à propos de la population samie.

Jusqu'à présent, j'utilisais le terme « lapon » ou « Laponie » pour désigner ce peuple autochtone vivant dans le nord de la Scandinavie, en territoire Sápmi. Il s'avère, en fait, que le terme « lapon » est un terme péjoratif suédois désignant ce peuple comme « porteur de haillons ». Pourtant, il est doté d'une culture incroyable, d'une organisation sociale importante et d'une langue spécifique. Ils sont près de 85.000 individus, répartis dans le nord de la Suède, de la Norvège, de la Finlande et dans la péninsule russe du Kola.

Ann-Helén Laestadius, elle-même d'origine samie, offre une véritable épopée au travers de l'histoire d'Elsa, une gamine de 9 ans et qui se poursuit après une période de 10 ans. La scène d'ouverture du roman est dure et elle risque d'hanter plus d'un lecteur. Pourtant, c'est ce point de départ choisi par l'autrice qui marquera tout le récit et démontrera toute la haine dont doivent faire face quotidiennement les Samis.

Même s'il s'agit d'une oeuvre de fiction, l'autrice s'est largement inspirée de sa propre histoire ainsi que des centaines de plaintes déposées par les Samis et qui sont pourtant classées sans suite malgré la gravité des faits.

La xénophobie touche particulièrement cette communauté, que les effets dévastateurs du climat et les destructions par l'Homme de leur milieu naturel menacent chaque jour.

Bouquin très sombre, il offre un magnifique éclairage sur les discriminations qu'endurent chaque jour les peuples indigènes. Se lisant comme un roman noir, c'est tout un pan de cultures qui est offert aux lecteurs.

Je tiens à féliciter la traductrice, Anna Postel pour le magnifique travail de traduction effectué, offrant une fluidité épatante ainsi qu'aux graphistes qui ont opté pour une couverture à la fois très sobre à l'extérieur mais avec une belle touche d'originalité dans le livre en lui-même.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Ne m'en voulez pas si je ne vous dis rien que ces quelques mots à propos de cette lecture. Pas de souci, vous trouverez d'excellentes chroniques auprès des amis : Kirzi, Bookycooky .... pour ne citer qu'eux...
Voilà ce fut une lecture intense et bouleversante. Je viens de vivre des heures de lecture palpitantes... à couper le souffle, 440 pages dévorées.....et je vous invite si vous ne connaissez pas encore stöldt à découvrir la plume d'Ann-Helén Laestadius.
Lien : https://www.facebook.com/lec..
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Eh bien ! Voilà que je découvre encore un coin de la planète où injustices et xénophobies ont non seulement droit de cité mais sont complètement dépénalisées.
Ann-Helen Laestadius tisse un récit glaçant(!) de ce que subissent les éleveurs de rennes du nord du cercle polaire arctique, les Samis que les braconniers suédois volent impunément. Non seulement ils pillent mais ils massacrent indistinctement et régulièrement tous les rennes qu'ils peuvent capturer. Un jour, c'est la jeune femelle Nastegallu qui est tuée dans l'enclos familial, sous les yeux d'Elsa, 9 ans. La petite fille est terrorisée quand elle reconnaît le criminel qui n'est autre que Robert, un Suédois du village voisin qui harcèle sa famille et sa communauté depuis des années. Elle tait ce qu'elle a vu ... La police arguant de l'impossibilité de sécuriser un territoire aussi grand enregistre toutes ces "irrégularités" en tant que vols.
Au fur et à mesure où le temps passe, on sent bien qu'Elsa ne peut continuer à vivre qu'en s'affirmant et se battre jusqu'au bout pour faire valoir les droits de son peuple.
Ce roman qui pourrait être complètement "plombant" est surtout très touchant parce que l'auteure sait faire partager au lecteur l'attachement profond qu'elle éprouve pour ce peuple méprisé, harcelé qui a bien des difficultés à se projeter sur l'avenir. Certains passages évoquant ou les rapports familiaux ou les contacts homme-animal sont particulièrement chaleureux et font un peu oublier la rigueur ambiante.

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Stöld de Ann-Helén Laestadius, un livre marquant et très intéressant.
Je dois dire que la couverture n'est guère attirante, mais c'est le coeur de l'histoire. J'ai appris pas mal de choses.
L'auteure est une journaliste et écrivaine Sami, donc elle connait son sujet.
Les chapitres sont courts et bien écrits.
les mots en Sami ne m'ont guère gênée,l'explication suit.

C'est le récit d'Elsa, de sa famille et du peuple Sami. Leur culture, leurs rites, l'union qui les soude.
Ils vivent que pour les rennes, toute leur vie tourne autour de la renniculture, on apprend chaque jour comment les élever. Jour et nuit les éleveurs sont auprès de leurs troupeaux.
Selon la saison, il y a les naissances, toute la famille est conviée pour aider, puis vient la saison où on les emmène en montagne.
Mais en Suède, ces Samis ne plaisent pas à tout le monde, on les considère comme des moins que rien, ils sont mis au ban de la société. Même à l'école, des bagarres éclatent entre enfants Samis et les autres.

C'est l'hiver au nord du cercle polaire arctique.
Elsa est une enfant qui a appris très tôt, l'amour des rennes et ne se voit pas faire un autre métier. Chaque jour elle suit son père, son frère, les cousins et n'a peur de rien.
Un jour, en allant skier jusqu'à l'enclos où ils sont parqués, elle rencontre Robert, un braconnier qui vient de tuer son faon, à compter de ce jour, elle sera terrorisée car il la menacé, cela changera sa vie à jamais.

Ce Robert, une brute qui s'amuse à terroriser, torturer, les rennes avant de les tuer froidement. Il sèmera la terreur pendant de longues années.

Malgré de très nombreuses plaintes, aucune n'aboutit, cela est considéré comme un vol et non comme du braconnage, puisque les rennes sont identifiés comme des animaux domestiques.

Devenue adulte, Elsa se battra toujours pour la justice, mais celle-ci se fera attendre.
Elle défendra avec acharnement ce peuple ostracisé, taiseux, qui peut mener certains au suicide, une façon de vivre particulière, les relations familiales ne sont pas faciles.

J'ai passé un bon moment, en compagnie d'Elsa, de sa grand-mère qui a aussi un rôle important sur les antécédents familiaux, son frère, sa mère, son père et les autres.
On ressent le courage qui les anime malgré la peur, les anti lapons, les braconniers.
Une tension qui ne les quitte jamais.

Je vous le conseille, un sujet assez rare qui ne peut nous laisser indifférent.

Bonne lecture à tous.
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Magnifique premier roman aux allures de polar, Stöld (qui signifie "vol" en suédois) nous emmène en Laponie suédoise, à la découverte de la renniculture et plus généralement des traditions du peuple Sami. Ce roman m'a irrésistiblement fait penser à l'excellente série policière d'Olivier Truc qui se déroule également en Laponie, mais du côté norvégien, et qui dénonçait déjà le racisme latent dont sont victimes les Samis et leur difficile cohabitation avec le reste de la population. Mais l'immersion est encore plus forte avec Ann-Helén Laestadius puisqu'étant elle-même d'origine samie, sa narration est littéralement habitée de ses origines.

Avec sa plume tour à tour lumineuse, poétique ou plus sombre, Ann-Helén Laestadius nous livre à travers les yeux d'une enfant de 9 ans les persécutions, les moqueries, la xénophobie permanente et l'indifférence de la police vis-à-vis des éleveurs de rennes. Cette situation génère un mal-être qui touche tous les âges de ce peuple Sami. Les enfants sont victimes à l'école de brimades de la part de leurs camarades de classe non-Samis tandis que les jeunes adultes peinent à vivre de l'élevage des rennes et ont bien du mal à trouver leur voie dans un monde en pleine mutation vers la modernité. Au mieux, ce peuple est considéré comme une attraction touristique, dont on admire les traditionnels vêtements ornés !

On ne peut qu'espérer que la jolie réussite de ce premier roman en Suède réveille quelques consciences !

Challenge multi-défis 2022
Challenge plumes féminines 2022
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Le nord de la Suède, ses étendues enneigées, la nuit boréale, les Rennes,... Ça sonne comme une carte postale. Une carte que l' on découvre au travers des yeux d'une fillette de 9 ans, Elsa. Jusqu'au jour où Élsa assiste au massacre de son jeune renne. S'ouvre alors une porte sur la réalité, le quotidien des Samis, ces éleveurs de rennes qui luttent pour préserver leur culture en même temps qu'ils voient se deliter leur futur avec l'accroissement du réchauffement climatique. Ils font face au racisme ordinaire d'une majeure partie de la population. Ils doivent composer avec le braconnage, les actes de cruauté, mais avant tout avec ce manque criant d'avenir. Ce récit est en deux parties, deux époques. Il n'est pas en soi des mieux écrits, mais on se laisse emporter dans ce petit monde où Elsa n'aura de cesse que d'obtenir justice pour les siens, notamment face à l'indifférence de la police.
c'est une véritable leçon de courage et je suis resté captivé jusqu'à la dernière page.
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C'est un très beau premier roman que nous offre Anne Helen Laestadius. Cette fiction met en opposition, sur deux périodes séparées de 10 ans, deux civilisations dont les traditions, cultures, moeurs se heurtent continuellement : celle des Samis, dernier peuple autochtone européen et éleveurs de Rennes, et celle des Suédois (dans ce cas, car les conflits existent aussi en Finlande, Norvège) "modernisés", et dont les intérêts économiques (mines de minerais, cultures) sont empêchés par l'occupation des terres par les rennes. Alors, les braconnages sont fréquents et provoquent des frictions entre les communautés. C'est ainsi qu'Elsa, petite fille Sami, de la ville de Jokkmokk, située au nord de la Suède, découvre son jeune Renne Nastegallu assassiné par un Suédois, Robert Isaksson. Celui-ci menace de la tuer si elle révèle son identité à qui que se soit... Elsa gardera son secret, combien de temps ? Car cela aura des conséquences pour toute la communauté Samie de ce territoire.
La quatrième de couverture annonce la couleur en vantant ce "page Turner palpitant" mais je n'ai pas ressenti la tension d'une lecture d'un thriller. C'est, pour moi , un roman assez lent, qui nous fait pénétrer dans l'univers Sami avec les relations familiales, les difficultés d'exister dans ce dur métier d'éleveur, l'incompréhension et la xénophobie maladive des suédois. On vit ces journées froides des 8 saisons samies avec la famille, les voisins, le centre culturel Sami. Les braconnages se multiplient et les rapports entre Elsa et Isaksson se détériorent, la menace de celui-ci se précise et Elsa, qui rencontre Minna, une étudiante engagée pour la cause Samie, va devenir la principale opposante à ce business assasin des rennes. Trois parties décrivent ce long conflit, et c'est surtout dans la troisième que tout se dénoue... On ressort, évidemment, pro-sami de cette lecture parce que ce peuple habitant 3 pays disparaît et qu'il est constamment dénigré par les autres communautés. J'ai aimé partager ces moments avec Elsa, déterminée mais aussi fragile, Mattias son frère désespéré de ne pouvoir vivre de son métier d'éleveur, et puis le petit Jon-isak, qui se bat dans la cour devenant sans le savoir un étendard de la cause. Les parents Hanna, et akkhu la mamie qui se perd dans ce monde qui change, et la légère Anna Stina, Lasse absent-présent qui hante leur mémoire, tous ont une importance dans l'existence et l'équilibre incertain de cette communauté. Ce voyage dans les confins nordiques est magnifique, les courses de motoneige entre les forêts blanches, le froid qui rapproche les êtres, le désir de parler encore la langue ancestrale, l'amour pour leur cheptel et la tradition de l'élevage, tout cela construit une oeuvre anthropologique importante et un rappel aussi que le réchauffement climatique, l'exploitation industrielle, est un danger mortel pour cette communauté.
A lire pour ceux qui veulent découvrir de l'intérieur ce peuple Sami en danger.
Merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont qui m'ont permis de découvrir ce roman riche et important d' Anne-Helén Laestadius.
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Je sais que j'ai lu un livre important. Sujet rarissime en littérature (jamais lu pour ma part). L'autrice se sert du roman pour défendre son héritage sami. En effet, elle se base sur de vrais évènements liés aux massacres des rennes en Suède. Pour cela, elle a mené une enquête minutieuse, lisant une centaine de plaintes classés sans suite, déposées par le peuple Sami, éleveurs de rennes.
2008, Elsa a 9 ans. Elle skie vers l'enclos dans lequel se trouve son petit faon, Nàstegallu. Mais lorsqu'elle arrive, elle y trouve Robert, un braconnier, qui vient de le tuer sauvagement. Lorsqu'il la voit, Robert esquisse un sourire mauvais, pointe l'index vers elle, le pose sur ses lèvres pour lui imposer le silence et pour finir, le fait glisser sur son cou la menaçant ainsi de mort.
Elsa, terrifiée, ne parlera jamais. Ce silence et la peur qui l'accompagne vont conditionner sa vie, sa personnalité.
2018 : 10 ans ont passé, les plaintes continuent d'être déposées en vain. La police ne priorise pas les meurtres des rennes, le racisme continue d'augmenter contre le peuple sami. Elsa, désormais adulte, marquée au fer rouge par la perte de son faon, par la mort et le déclin de sa famille, a, en plus de la peur, la rage au ventre. Mais lorsqu'elle est, elle-même, la cible de menace injurieuses et xénophobes, elle décide enfin d'affronter, de mener bataille.
2019 : dans cette dernière partie, une espérance voit enfin le jour dans la vie d'Elsa. Ceci dit, le problème reste réel et surtout d'actualité. En effet, la culture et les traditions des samis, majoritairement répartis en Norvège et en Suède, sont sévèrement menacés, particulièrement pour les éleveurs de rennes. Ce livre nous implique, nous informe, bouscule aussi. A travers une écriture que je considère comme d'atmosphère, l'autrice a réussi à m'intéresser totalement à un sujet méconnu, à former un vrai suspense durant la lecture à travers des chapitres courts.
Oui, j'ai vraiment eu le sentiment de lire un livre important, intime qui restera certainement une référence pour comprendre le peuple sami.
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Dès l'abord, la lecture est aisée, agréable. On découvre avec plaisir ce monde sami. La qualité de ce livre est aussi son principal défaut, nous sommes abreuvés de détails qui permettent de cerner tous les tenants et aboutissants de la culture sami, mais cette abondance est parfois fatigante, car sans jamais de vrais répétitions, il y a de la redondance. Cette richesse de détails nous permet de comprendre le non-dit que pratique les samis qui nous permet de ressentir combien est grande leur difficulté à sortir d'une situation difficile à vivre. L'histoire est en tout cas un magnifique plaidoyer pour les samis et donnent envie de mieux les connaitre.
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