Les naufragés de l'Hermione

Léo Vargal est un jeune inspecteur de police, tout fraîchement arrivé à Rochefort, sorte de punition puisqu'il a été trop loyal envers la société et a par conséquent plongé un homme hautement placé dans une sale affaire. du coup, on peut dire qu'en quittant Nanterre, il n'y a pas laissé que des amis, ses parents, son meilleur ami et collègue et sa future femme, compris. Aussi, c'est une nouvelle vie qui débute pour lui à Rochefort mais aussi de nouveaux ennuis. Travaillant sur une série de meurtres en collaboration avec son supérieur hiérarchique, le commissaire Ferret, L"o va apprendre, à ses dépends parfois qu'une ville peut être tout aussi vengeresse que les hommes et que certains secrets mériteraient parfois de ne jamais être dévoilés car ils peuvent faire beaucoup plus de mal que de bien.

Livre sur la marine, Rochefort étant avant tout une ville portuaire, sur son histoire avec un grand "H", sur ses habitants, sur des histoires enfouies depuis le temps de la Seconde Guerre mondiale, sur des meurtres inexpliqués et sut bien d'autre choses encore...Christoffe Lafitte mène ici une enquête policière des plus surprenante, remplie de rebondissements...Très bien écrit, avec une écriture simple et légère. Seule petite critique : j'ai eu tendance à m'embrouiller un peu parfois avec les noms des différents personnages. A découvrir !

Avec Les Naufragés de l'Hermione, petit polar contemporain, Christophe Lafitte nous entraîne à la rencontre de sa ville, Rochefort, en Charente-Maritime. Merci, tout d'abord, à Babelio et aux éditions le Geste Noir (dont l'effort éditorial et l'engagement écologique sont à noter) qui me font bénéficier de cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masse Critique Mai 2012.


L'intrigue de ce polar sans prétention est claire et classique, on se croirait un peu dans le feuilleton de l'été sur TF1, genre Dolmen. Mêlant bonne vieille ambiance policière et rapidité du quotidien, Les Naufragés de l'Hermione, c'est surtout une ode à la ville de Rochefort, à son histoire, à son identité, à son avenir toujours autant tourné vers la mer malgré sa situation à l'intérieur des terres. La première scène où le héros arrive en ville n'est pas sans suggérer la propre arrivée de l'auteur en cette même ville, ça sent franchement le vécu et c'est appréciable. En dehors de ça, par contre, j'aurais sûrement aimé avoir davantage de lien avec la construction de l'Hermione : un long paragraphe, mis en citation, en parle de manière intéressante, mais c'est finalement assez réduit.

Dans le style, on est agréablement surpris par les dialogues volontairement brefs et bien rythmés. de plus, pour un roman de faible longueur, l'intrigue est plutôt bien développée et suffisamment complexe. Toutefois, malgré la rapidité du récit, beaucoup de personnages sont abordés, et à un moment c'est vrai on peut se perdre dans les noms de la famille Norman, mais il convient surtout de retenir le focus constant porté sur le personnage principal : figure habituelle de l'inspecteur solitaire, taciturne et cumulant tous les problèmes personnels possibles, Léo Vargal (pour l'originalité de son nom on repassera, et bizarrement les autres personnages sont mieux nommés) réunit ainsi tous les poncifs du policier à la Maigret, c'est bien traité et on apprécie son ton désabusé. Enfin, j'ai bien aimé également les petits paragraphes rapides sur les futures victimes, présentées rapidement comme si elles allaient avoir de l'importance, technique utile et bien pensée selon moi.


Bref, un petit polar intéressant qui "pêche" (pas de jeu de mots avec les carrelets, je n'oserais pas) un peu pour faire de vrais liens avec Rochefort et l'Hermione, mais qui se base sur d'intéressants événements historiques ciblés et qui nous entraîne dans une enquête menée, non pas à grands coups de renforts informatiques et de techniques de pointe (à bas la "génération Les Experts" !), mais bien grâce à de la déduction ce qui nous rapproche davantage de l'enquêteur. Un petit livre rafraîchissant donc !

Je l'ai littéralement dévoré et je l'ai adOoooré....
A part que l'auteur rend Rochefort pour une ville du Nord...terne, morne...Certes, c'est une ville à touristes mais comme même...
J'ai bien aimé aussi les noms de certains personnages, Peltier, Duvivier,...pour les natifs de Rochefort c'est assez cocasse....
Sinon, ce livre, regroupe tous les thèmes que j'apprécis : policier, secret de famille et seconde guerre mondiale...
En clair, cela a été un délice de le lire (d'ailleurs il a été lu en 1 journée...).
Auteur à suivre...

Tout d'abord, un grand merci à Geste éditions et à Babelio grâce à qui j'ai pu recevoir cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Léo Vargal est un jeune inspecteur fraîchement débarqué à Rochefort suite à une mutation professionnelle (il s'agit en réalité plus d'une punition que d'une promotion. Cela me fait un peu penser au film "Bienvenu chez les ch'tis" lorsque Kad Merad apprend qu'il est muté à Bergue, dans le Nord-Pas-de-Calais). En arrivant dans cette ville, Léo va vite comprendre que les étrangers ne sont pas toujours les bienvenus ; conséquence ou preuve de cela ? Une série de meurtres commence dès son arrivée sur le terrain. Léo va alors devoir enquêter, tout d'abord de façon tout à fait officielle, puis d'une façon que je qualifierais plutôt d'illicite, mais ce, avec l'accord de son supérieur hiérarchique, le commissaire Ferret. L'affaire prend en effet des proportions trop importants et est par conséquent confiée à la Cim' et Léo est détaché "officiellement mais pas officieusement de cette affaire de crimes, tous commis selon un même rituel, il s'agi de meurtres par noyades et élégamment mis en scène. Quel est le message que le ou les meurtriers tentent-ils de faire passer à l'inspecteur et au commissaire ?

Une enquête policière rondement bien menée, très bien écrite, légère, chargée d'histoire, faisant même parfois intervenir des fantômes (ce qui n'est pas pour me déplaire...bien au contraire) mais peut-être avec un arbre généalogique en ce qui concerne l'une des plus renommée famille de Rochefort un peu trop chargé, ce qui fait que j'ai parfois eu tendance à m'y perdre. C'est la seul reproche que je peux faire à ce livre. A découvrir.

Le polar par lui-même est assez bien construit, même s'il faut un peu s'accrocher pour suivre les différents membres de la famille Norman. Un polar "à l'ancienne", "à la Maigret", le commissaire Ferret encourageant son jeune collègue exilé (contre son gré) de Nanterre à la méthode déductive, les renforts de la PJ n'oeuvrent qu'en toile de fond et ne semblent pas décisifs dans le dénouement. L'auteur surfe sur l'actualité... La frégate De La Fayette, l'Hermione, avait été lancée de Rochefort en 1780. Sa réplique (enfin sa coque... la mise en place des mâts sera pour plus tard) sera mise à l'eau dans la Charente dans quelques semaines, avec une grande fête les 6,7 et 8 juillet 2012. Mais finalement, il est peu question de l'Hermione dans le livre, à part qu'elle manque périr dans un incendie... le roman aborde aussi le passé des bagnes, et notamment celui de l'île de Ré, le passé de la marine à Rochefort (abordé surtout par des habitants croisés au fil de l'enquête ou le musée de la Marine, bizarrement pas vraiment à travers la Corderie royale). Dans le détail, il y a trop de fautes d'orthographe et de grammaire... "le foi de veau" a eu une crise de foi(e) p. 77, le verbe tinter n'est transitif qu'en marine... mais la construction "la porte vitrée tinta sa clochette" est peut-être poétique mais incorrecte (p. 25), etc. (mais cela reste néanmoins moins dramatique que dans La mémoire mutilée de Mohamed Cherid, dont je vous ai parlé récemment). J'ai préféré ce titre à L'assassinat de l'ingénieur Leberton, de Jacques Farisy, dans la même collection...

En savoir plus sur l'Hermione : voir le site officiel de l'association et celui des festivités 2012. Et si vous allez à Rochefort, à part le musée de la Marine (y compris l'école de médecine navale) et l'Hermione dont il est question dans le livre, vous pouvez aussi visiter la corderie royale (son centre international de la mer et sa riche librairie) et la maison/musée Pierre Loti (attention, le nombre de places à chaque visite est limité, en juillet et août, il faut impérativement réserver, plus d'informations sur le site de la ville de Rochefort)...
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