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Critique de Poulainceline


Le nain de Pär Lagerkvist : Pär Lagerkvist est un écrivain suédois, ayant reçu le Prix Nobel de Littérature en 1951. Fils d'un employé de chemins de fer, il a grandi dans une atmosphère religieuse et en contact avec la vieille paysannerie. Après la Première Guerre Mondiale, il connait une phase de pessimisme traduite dans son oeuvre par un questionnement sur sa foi dans l'homme ainsi qu'une interrogation sur le bien et le mal, le sens de la vie. S'ensuit un cycle sur le Mal avec le Bourreau, le Nain, Barabas, La Sibylle.
Dans ce roman, Piccolino est le nain du prince italien Leone, sous la Renaissance. Sa petite taille l'autorise à occuper une place privilégiée dans la société, puisqu'il est un des serviteurs directs du prince. Mais sa présence est toujours sentie comme incongrue dans la Cour. Il y figure comme dans un cabinet de curiosités. Il ne semble jamais y être à sa place : il joue à la fois une fonction d'exécutant et de bouffon.
Avec un mépris, une haine et un sarcasme aigu, ce nain devient un observateur fasciné de cette comédie du monde, tout en voulant en être un acteur. Il souhaite en effet prendre part à l'histoire, jusqu'à anticiper, par des actes accablants, les volontés du prince. Mais il tombe de haut car il ne peut devenir un héros, même pas de sa propre vie. Il devient donc un monstre de haine et de cruauté envers les autres comme envers lui-même, parce qu'il est ce qu'il est malgré lui.
Avec ce livre magistral, Pär Lagerkvist, maître écrivain de l'angoisse existentielle, ne se contente pas de faire de la présence marginale du nain un questionnement social. Car si le nain est la part maudite du social, que les hommes voudraient bien oublier, c'est aussi qu'il manifeste pour notre modernité d'après la prétendue mort de Dieu le sentiment d'avoir été seul oublié du partage divin – sentiment à la source de l'inquiétude métaphysique que Lagerkvist n'a cessé d'interroger.
Je vous enjoins à découvrir ce roman social, assez différent et qui pose de nombreuses questions sur la place de l'homme, les désirs, la marginalité et le Mal.
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