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Marguerite Gay (Traducteur)
EAN : 9782234055803
270 pages
Stock (02/04/2003)
4.14/5   91 notes
Résumé :
" Je mesure vingt-six pouces mais je suis parfaitement bâti, avec les proportions requises, sauf que j'ai la tête trop forte... J'ai une force physique considérable, surtout quand je suis en colère. Lorsqu'on nous fit lutter, Josaphat et moi, je le mis sur le dos au bout de vingt minutes et l'étranglai. Depuis, je suis le seul nain de la cour. " Dès les premières lignes de ce livre magistral, on retrouve les grandes obsessions de Pär Lagerkvist : la solitude, la cru... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Le Nain est l'oeuvre la plus célèbre de Pär Lagerkvist qui obtint le prix Nobel en 1951.
Ce roman est bâtit sous forme d'un récit à la première personne, plus précisément, sous forme d'un journal tenu par le nain d'un prince d'une des grandes cité-états du nord de l'Italie au tournant du moyen âge et de la renaissance, c'est-à-dire entre le XVème et le XVIème siècle.
L'auteur ne précise pas, mais l'on suppose qu'il s'agit de Milan, que le prince en question doit être Ludovic Sforza. Ainsi, nous sommes plongés dans les intrigues de la cour en ces temps mouvementés au travers des yeux malsains d'un obscur émissaire, misanthrope, haineux, ambitieux, impitoyable, volontiers assassin et conspirateur.
Ce nain nous décrit aussi les relations entre son prince est un certain Maître Bernardo, grand savant, peintre, conseiller avisé, bref, Léonard de Vinci.
On y lit le processus de création d'une des fameuses madones de Léonard, ainsi que la description de sa fameuse fresque représentant la Cène.
Cependant, le rôle le plus éminent du nain a lieu pendant l'attaque sournoise orchestrée par son maître contre une cité-état voisine.
Le personnage du condottière est incarné par Boccarossa, chef mercenaire, prêt à vendre ses services tantôt dans un camps tantôt dans l'autre selon le montant des rétributions.
Enfin, ce journal intime nous accoquine avec une autre réalité de l'époque, les épidémies de peste qui ravageaient les villes assiégées à l'hygiène douteuse.
En somme, cette histoire de nain machiavélique peut être lue comme une chronique historique, mais au regard du contexte où elle a été écrite (en pleine seconde guerre mondiale), on ne peut s'empêcher d'y lire entre les lignes des messages beaucoup plus contemporains, notamment sur le sens de la vie, sur le châtiment, sur la justice, sur la folie, la solitude, l'ambition, la perversion, le lien entre Science et Pouvoir et l'utilisation qui en est faite en temps de guerre, en un mot, une réflexion bien plus vaste et profonde que le seul contexte De La Renaissance italienne, mais tout ceci, bien sûr, n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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"[...] ce que je fus forcé de voir me remplit à la fois de sombre exaltation et du sentiment de la vanité des choses, de l'écroulement de tout." Ainsi parle le Nain, personnage principal et narrateur du roman phare de Pär Lagerkvist, écrivain suédois récipiendaire du prix Nobel de littérature en 1951.

Quattrocento, quelque part en Italie, dans une puissante cité que l'on peut se risquer à assimiler à Milan ou à Florence. Un Prince y règne, protégeant les arts, stimulant les sciences, glorifiant la foi, portant la guerre chez son voisin, l'ennemi séculaire, et tenant brillamment sa Cour. Au coeur de celle-ci, un homme, ou plutôt un demi-homme, un nain ; quoiqu'à la réflexion on ne puisse pas le considérer comme tel. Parlons donc plutôt d'une créature, lui-même ne souhaitant pas être autre chose.

Le récit du Nain est d'abord une description minutieuse du quotidien de la Cour et l'immersion dans la Renaissance italienne si magnifiée aujourd'hui fait appel à tous nos sens. Toucher, odorat, goût, ouïe, vue, aucun n'est épargné. De l'observation, la narration glisse subrepticement à l'analyse. Le Nain, figure de la servitude et de la fidélité, peu porté au jugement, va développer un esprit de plus en plus critique vis-à-vis de son environnement et de son maître. Son point de vue peut alors se résumer par la citation dont je me suis servie pour introduire cet avis. D'un naturel cruel et misanthrope, il va assister à la chute des grands et témoigner de la vacuité des ambitions humaines. La guerre, la famine, le déshonneur, la maladie, la folie et l'hypocrisie seront de plus de poids que la spiritualité, l'amour, le génie et la philosophie.

Bien qu'il soit dur dans le ton ce récit se lit avec une facilité déconcertante. Le Nain, dans ses notes, est lapidaire et va à l'essentiel. Sa froideur et son indifférence face aux maux de son siècle peuvent déstabiliser le lecteur mais elles ne peuvent gâter le plaisir morbidement fascinant de cet incroyable voyage dans le temps. Si "Le Prince" n'avait pas été un titre déjà pris, nul doute que Lagerkvist l'aurait utilisé pour son machiavélique roman.
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Les deux grandes questions de ce livre de Pär lagerkvist, sont les suivantes :
"Est-ce grand et merveilleux d'être homme et faut-il s'en réjouir? Est-ce dénué de sens et désespérant et faut-il s'en affliger?"

Le nain, personnage éponyme du livre, vit dans une cour De La Renaissance italienne, Florence(?), auprès d'un Prince qui pourrait être celui de Machiavel et qui est peut-être un mélange de Médicis, Lorenzo le Magnifique et de Sforza, Ludovico, duc de Milan, tous deux mécènes de Léonard de Vinci, ou de bien d'autres encore. Nous ne le saurons pas! Cela n'est pas dit mais nous reconnaissons pourtant un grand peintre, Maestro Bernardo, savant et philosophe, traité comme un égal par le Prince, qui peint la Cène, réalise le portrait d'une femme, la princesse, au sourire énigmatique, et imagine pour son maître des engins de guerre mystérieux : Vous savez qui? bien sûr! Et ajoutez à cette évocation un grand Condottieri et la guerre entre deux cité italiennes.

Le roman de Pär Lagerkvist n'est pourtant pas un roman historique à proprement parler bien qu'il nous fasse voir cette période brillante mais trouble et mouvementée De La Renaissance et qu'il nous promène dans les rues de la ville, hérissée de campaniles encore en construction et en proie à la peste; bien qu'il nous fasse assister à de somptueux banquets, à des fêtes éblouissantes qui se terminent dans un bain de sang, bien qu'il nous dépeigne les préoccupations et les mentalités de ces hommes De La Renaissance qui émergent d'un long Moyen-âge… Et cet aspect du récit n'est pas un des moindres plaisirs du texte. Mais le nain est aussi un roman philosophique où l'écrivain explore toutes les facettes du Mal et questionne le sens de la vie.
Le journal du nain, Piccolino, nous fait pénétrer, en effet, dans l'obscurité d'une âme sombre, pétrie de haine pour les hommes. le nain, c'est le Mal, il se compare lui-même à Satan mais c'est aussi la souffrance lié à la difformité, à la différence, tout ce qui fait de lui un être solitaire. C'est à travers lui que nous découvrons les hommes et les femmes de cette cour où règnent le savoir, l'amour des arts et de la philosophie et les instincts les plus bas, l'ivresse de la guerre, la trahison, le meurtre. Nous sommes à une époque où les hommes craignent Dieu mais se livrent à leurs instincts d'une manière effrénée.
Derrière les somptueux pourpoints en velours des gentilshommes et les robes inscrutées de pierreries des femmes, se cachent des sentiments violents que le nain, dans sa misanthropie exacerbée nous révèle en termes apocalyptiques : « Tous ces êtres qui se donnent le nom d'hommes et vous remplissent de dégoût. Pourquoi existent-ils? Pourquoi se repaissent-ils de rire et d'amour et règnent-ils si orgueilleusement sur la terre. Oui, pourquoi existent-ils ces êtres lascifs, éhontés, dont les vertus sont pires que les vices. Puissent-ils brûler en enfer! Je me sentais comme Satan lui-même, entouré des esprits infernaux qu'ils invoquaient dans leurs réunions nocturnes et qui maintenant, affluant vers eux le visage ricanant, tiraient de leurs corps leurs âmes encore chaudes et puantes pour les emporter dans le royaume de la mort. »
le nain qui se croit héritier d'une très ancienne race n'appartient pas à cette espèce humaine qu'il méprise. Il se complaît à mettre en évidence la part bestiale qui est en eux; ainsi la description du banquet et de la gloutonnerie des Grands qui les ravale au rang de bêtes rappelle ce passage où dans l'Odyssée, les compagnons d'Ulysse sont métamorphosés en porcs par Circé. Il éprouve de la répugnance envers l'amour et la luxure, envers les femmes qu'il juge laides et dont l'odeur l'incommode, envers la mort dans ses manifestations physiques, cadavres, maladies, puanteur, sang, viscères, pouvant même apparaître comme délicat et sensible. Mais il n'a aucune pitié et compassion, même envers la jeune princesse Angélica et Giovanni, le fils de Ludovico, qui, par leur jeunesse et leur sincérité échappent à la corruption ambiante : L'amour est toujours répugnant. Mais l'amour entre des deux-là me parut encore plus déplaisant que ce que j'avais connu auparavant. Je brûlais de colère et d'indignation d'en être le témoin. Ces deux jeunes gens, n'en déplaise au nain, sont pourtant ceux qui représentent l'amour et la spiritualité face à l'abjection humaine.
Ravalés au rang de l'animal, en proie aux instincts les plus vils, quelle est notre espérance d'atteindre un jour la liberté s'interroge Maestro Bernardo : « Notre parcours est déterminé; après un petit essor qui nous remplit d'espérance et de joie, nous sommes tirés en arrière, comme le faucon ramené en arrière par la corde que tient le fauconnier.Quand obtiendrons-nous la liberté?Quand la corde sera-t-elle coupée, laissant le faucon s'élancer dans l'espace. »

A travers la vision de Piccolino, Pär Lagerkvist souligne donc la part animale qui est en chacun d'entre nous et explore toutes les grands questions que l'être humain se pose sur la Mort, sur religion et sur Dieu, le mal et le Bien, sur la liberté humaine mais aussi sur le futur de la race humaine. Piccolino en écoutant les conversations des maîtres, du Prince et de Maestro Bernardo, révèle leurs contradictions. Une fois, les voilà certains de la grande destinée de l'humanité, prévoyant que l'homme percera les mystères qui l'entourent et dominera le monde; une autre fois, persuadés de la petitesse de l'homme et de l'étroitesse de son savoir, ils doutent : et nous sommes ainsi toujours ramenés aux deux Infinis de Pascal : qu'est-ce que l'Homme? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un milieu entre rien et tout..

Pourquoi donc cet infini existe-t-il autour de nous, autour de la vie, si nous sommes comme des prisonniers impuissants et que la vie reste confinée en nous? Pourquoi cet incommensurable? s'écrie le maestro Bernardo/

Une philosophie pessimiste donc (écrite par un protestant qui croit à la prédestination??)( Je sais que Pär Lagerkvist est très religieux) un roman pas obligatoirement facile mais passionnant! le style est très beau, très âpre et évocateur, suggestif. le genre de livre sur lequel il faut revenir en arrière pour en mesurer la portée! Il sort de ma lecture tout hérissé de marque-pages et il faudrait que je le cite en entier pour vous en montrer l'intérêt.


Lien : http://claudialucia-malibrai..
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Quattrocento, quelque part en Italie, dans une cité-État que l'on peut identifier à Florence avec l'édification de ses campaniles, Piccolino le nain sert son maître Leone, « fidèle comme un chien ». le récit du nain reconstitue un morceau de vie quotidienne d'une Cour dans la Renaissance italienne. On pourra aisément reconnaître en Leone la figure de Laurent de Médicis : comme lui, il est mécène et protecteur des arts, un guerrier belliqueux et rusé. de même, on reconnaît dans la figure du dirigeant ennemi, Il Toro, celle de Ludovic Sforza, dit « Il Moro », duc de Milan. Maître Bernardo, mécéné par Léonce, n'est-il pas le double fictionnel de Léonard de Vinci, philosophe, inventeur de machines intrigantes, peintre de la Cène et du portrait de la princesse Angelica au sourire énigmatique ? Enfin, le redoutable condottiere Boccarossa n'évoque-t-il pas Andrea Doria ou Prospero Colonna, qui vendaient leur fidélité au plus offrant ?

Dans le soin apporté aux descriptions des costumes, les détails des étoffes et des parures, les odeurs, les banquets et les mets servis, les moeurs et les préoccupations de la Cour, le récit nous plonge dans ce siècle en faisant appel à nos cinq sens.

Mais au-delà de son aspect historique, le roman de Pär Lagerkvist c'est le portrait d'un être exclu de toute sphère sociale, Piccolino, qui nous entraîne dans l'obscurité d'une âme dévorée par la solitude et confite de haine envers les hommes. le nain est tout autant le « fléau de Dieu », un nouveau Satan porté sur le mal, qu'un être souffrant de sa difformité qui le tient éloigné de la société des hommes.

Dans sa misanthropie, Piccolino aime à dévoiler ce qui se cache derrière les apparences : « Tous ces êtres qui se donnent le nom d'hommes et vous remplissent de dégoût. Pourquoi existent-ils ? Pourquoi se repaissent-ils de rire et d'amour et règnent-ils si orgueilleusement sur la terre. Oui, pourquoi existent-ils ces êtres lascifs, éhontés, dont les vertus sont pires que les vices. Puissent-ils brûler en enfer ! » et à ramener l'homme à sa part bestiale pour les avilir, il en va ainsi dans sa description d'un banquet somptueux, rendu proprement écoeurant, où la gloutonnerie des gens de la Cour les ramène au rang de bête : « Ils ouvraient de larges bouches pour y introduire les trop gros morceaux, les muscles de leurs mâchoires travaillaient à l'unisson sans arrêt et l'on pouvait voir leur langue triturer la nourriture à l'intérieur de leurs bouches. » Il souligne aussi leurs trop nombreuses contradictions : dans les conversations entre Leone et Maître Bernardo, les voilà qui tour à tour son persuadés de la grandeur de l'homme puis de sa petitesse, de son immense liberté puis des chaînes qui les tiennent prisonniers.

Mais rien n'égale sa haine des femmes, dont il ne supporte même pas l'odeur. La cause de sa misogynie ? sa difformité, qui l'exclut aussi de toute sphère érotique. Il n'aime rien moins que de rabaisser la femme du prince, Theodora, qui le prend pour complice de son adultère en le faisant porteur de ses missives amoureuses. Il se plaît à rapporter dans son journal sa déchéance physique, sa laideur morale, à la tourmenter sur le plan spirituel. Toute forme d'amour le dégoûte et le répugne. Quand il surprend l'amour naissant entre Angelica et Giovanni (le fils d'Il Toro), il bout de colère et d'indignation, incapable de voir en ces deux jeunes gens la pureté spirituelle de leur amour, qui s'oppose à la corruption et à l'abjection du reste de la Cour. Il n'aura de cesse de vouloir le détruire, entraînant des conséquences funestes pour la famille du Prince et le devenir de son état.

Mais cette haine du genre humain est le corollaire de la haine de soi : « C'est mon sort de haïr les gens de mon espèce. Ma propre lignée m'est exécrable ! Mais je me hais aussi moi-même. Je dévore ma chair imbibée de fiel. Je bois mon sang empoisonné. » Se croyant libre du fait de sa marginalité, contempteur de la race humaine, il subvertit toutes les valeurs, même les plus sacrées.

Ainsi, il voit en Boccarossa un chevalier valeureux, à l'image de ceux qui peuplent les romans courtois, lui qui n'est qu'un mercenaire, fidèle à l'argent, pilleur et voleur. Lui-même se voit en guerrier « A mes yeux la guerre n'est pas un divertissement. Je veux lutter, je veux tuer ! Non pour m'attirer la gloire, mais pour le plaisir de l'action. » alors qu'il n'est qu'un vulgaire criminel, méprisable et lâche. Il n'hésite pas à parodier l'Eucharistie (ce qui lui vaudra d'être mis aux fers) et, lors du banquet de réconciliation entre les deux Princes, il le transforme en dernier repas du Christ, jouissant de son pouvoir alors qu'il admire l'agonie des participants, après avoir versé du poison dans leur coupe. Une traîtrise odieuse qu'il prend pour son grand acte héroïque.

Se prenant pour Satan, rival de Dieu, il est dans l'erreur constante, ne comprenant pas son aliénation, aveugle à ses chaînes. Ainsi, le terrible Lucifer sera ramené au rang de bouc-émissaire, portant le poids des fautes et des erreurs de son Prince Leone, qui sacrifie celui qui n'était que son reflet insupportable et grotesque. [...]
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Prix Nobel de littérature en 1951 pour Barabbas, Pär Lagerkvist livre ici un roman noir, journal d'un Nain de cour, au service d'un prince italien De La Renaissance.
De l'image de « bouffon » du roi que donnent des nains la littérature et le cinéma, le romancier suédois nous dépeint un homme méchant, qui dit ne pas être un homme, qui éprouve une aversion pour l'Homme, son physique, ses odeurs, ses penchants, ses amours, ses réflexions, ses goûts…
Assoiffé de violence, rêvant de tuer plus encore que le nain qu'il a étranglé ou l'autre qu'il a fendu de son épée, il adule la guerre. Il rejette tout, même ceux de sa race. Il est unique, il est à part et doit supporter ce monde dans lequel il vit. Il supporte, c'est sa force et au terme du livre son ressort.

Il a un profond mépris pour les « grands » qui l'entourent mais dans le même temps le lien de dépendance qui l'unit au prince, tout en le révulsant le fait vivre, exister.
Outre une description des moeurs et des conditions de vie de l'Italie morcelée De La Renaissance, c'est surtout le caractère de ce nain de 26 pouces qui fait la force de ce roman. Cette solitude, ce regard froid, souvent ironique et cynique fait vivre comme ne procuration. Cette différence physique lui permet tout, même l'indicible…c'est parfois savoureux.

Ce roman est servi par une écriture froide, sans fioriture, répétitive, précise, qu'on aime ou pas…

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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Les hommes s'imaginent que la nature est faite pour eux, pour leur bien-être et leur bonheur, pour que leurs vies soient grandes et belles. Qu'en savent-ils ? Comment savent-ils qu'elle se préoccupe d'eux et de leurs désirs aussi puérils que bizarres ?
Ils croient que le livre de la nature est grand ouvert sous leurs yeux et qu'ils peuvent le feuilleter à leur guise, là même où il n'y a encore rien d'écrit et où il n'y a que des pages blanches. Fous présomptueux ! Leur suffisance est sans limites.
Qui peut deviner ce que la nature porte dans ses entrailles, quel fruit en sortira ? Comment une mère serait-elle capable de prédire ce qu'elle va engendrer ?
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Les convives se vautrèrent dans la nourriture. Je commençai à éprouver le malaise, le vague écoeurement dont je souffre toujours quand je vois des hommes manger. Surtout lorsqu'ils sont gloutons. Ils ouvraient de larges bouches pour y introduire les trop gros morceaux, les muscles de leurs mâchoires travaillaient à l'unisson sans arrêt et l'on pouvait voir leur langue triturer la nourriture à l'intérieur de leurs bouches.
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Quand don Ricardo prit les seins de la courtisane, j'éprouvai un tel dégoût et une telle haine contre cet homme que je l'aurais volontiers étranglé de mes mains nues, ou tué de mon poignard pour faire couler son sang libidineux et l'empêcher de pouvoir jamais enlacer une femme.
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L'amour est une chose qui meurt. Une fois mort, il pourrit, mais peut servir d'humus à un nouvel amour. L'amour défunt continue à vivre d'une vie secrète dans le nouveau, de sorte qu'en réalité l'amour est immortel.
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Les rides me font paraître vieux. Je ne le suis pas. Mais j'ai entendu dire que les nains descendent d'une race plus ancienne que celle qui peuple aujourd'hui le monde et que, par conséquent, nous sommes déjà vieux quand nous naissons.
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