Bernard Lahire offre une synthèse magistrale de connaissances par ailleurs largement éparpillées relevant de la biologie et de la sociologie. Il cherche à montrer que des connaissances solides et cumulatives sont possibles en sciences humaines. Il soutient ainsi une conception réaliste des sciences sociales et veut sortir de l'impasse où des visions strictement constructivistes et relativistes nous ont conduits. Son projet consiste en outre à montrer qu'il n'y pas de différence de nature fondamentale entre l'homme et les animaux non humains, que les racines du social sont présentes chez les animaux et que la sociologie trouve ses fondements dans la biologie sans perdre pour autant ses caractères propres.
Ce livre très pédagogique a le mérite de donner à réfléchir et de fournir un cadre de réflexion global pour aborder les questions qui se posent à nous aujourd'hui face au nouveau monde qui émerge péniblement des changements profonds que nous traversons. Il me semble être complémentaire de l'ouvrage Biocivilizations de
Predrag B. Slijepcevic que je viens de lire récemment et constitue avec lui un diptyque très stimulant.
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