Je ne connais pas votre univers tsigane, mais je le crois plus humain, plus propre que ce monde de carnaval où chacun se dissimule sous un masque. Ne le regrettez pas : emportez avec vous ce qu'il y a de bon ; c'est là où il fait sombre qu'il faut porter la lumière.
Quel autre but pourrait avoir un arbre, ou un homme, sinon de percer les ténèbres pour embrasser l'horizon, de braver le temps, de savoir qu'après la chute des feuilles viendra la floraison, de savoir que rien n'est fini, que tout se renouvelle.
Je sais que ça se passerait pas comme ça, mais c'est toujours agréable de faire de beaux rêves.
Toutes les laideurs dont elle n'avait pas conscience autrefois ont pris des proportions énormes, et elle les fuit maintenant avec terreur. Elle n'a pas moins de raison que toi de vouloir se venger, mais elle sait que la vengeance appelle la vengeance et qu'elle finit par se retourner contre son auteur.
Me voici bombardé homme, libéré de mes dix-sept années de rêve d'enfant, et je ne sais que faire de moi-même. Je crois que l'habitude remplace les rêves d'autrefois,
Des mille rêves que j'avais amoncelés, il ne me reste qu'un morne sentiment de satiété, prix de mon enfance gaspillée.
Je condamnais les autres parce que j'étais incapable de me connaître moi-même.
Les gens bien nippés ont toujours plus de veine, et mets-toi ça dans la tête : on leur parle toujours autrement qu'à des loqueteux. T'aurais pu l'apprendre.
D'ordinaire il n'arrêtait pas de faire l'idiot, il vous sortait de ces considérations philosophiques à vous taper la tête contre les murs, du genre : Ne te fie à une femme que quand tu voix la chèvre brouter sur sa tombe, ou : Mieux vaut tenir sa langue qu'avoir mal aux pieds, ou encore : ne regarde pas la femme, regarde sons balluchon.
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Quel autre but pourrait avoir un arbre, ou un homme, sinon de percer les ténèbres pour embrasser l'horizon, de braver le temps, de savoir qu'après la chute des feuilles viendra la floraison, de savoir que rien n'est fini, que tout se renouvelle.