AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Laureneb


Lire la biographie de plus d'une centaine de pages, en alexandrins, d'un prêtre, par un écrivain romantique lyrique - qui, pour moi, est de tendance larmoyante, monarchiste... En voici beaucoup pour me rebuter. D'autant plus lorsque le prêtre doute entre la foi, le sacerdoce, et l'amour mortel avec le désir physique ; cela ne semble guère original.
Oui, il y a effectivement selon moi de nombreux éléments qui m'ont fait soupirer : les deux personnages principaux versent des flots de larmes, ils peuvent sembler très fleur bleue, voire d'une naïveté digne d'un conte en élevant leurs blanches colombes, en caressant une biche qui vient se coucher sur leurs genoux, en admirant le lever du soleil sur un lac. La Révolution est, comme je l'attendais, décrite comme une période de violences sanguinaires et sans limite - mais c'est essentiellement "l'Année terrible" pour reprendre l'expression de Victor Hugo qui est décrite, celle de 1793. Et Jocelyn se livre à des expansions de sentiments assez attendues sur la piété, la générosité naturelle des paysans, le bon coeur des gens simples, la douceur des petits enfants. Il n'y a guère de rebondissements, ni même de suspense, dans la mesure où les premières pages sont le récit de l'enterrement de Jocelyn. On sait donc qu'on va lire le récit d'une histoire tragique. Quant aux différentes identités de Laurence, on se doute tout de suite qui sont les multiples femmes mystérieuses que Jocelyn rencontre... L'opposition est aussi facile entre Paris, ville de la perdition, et les campagnes, là où vivent les gens simples et bons.
Néanmoins, malgré tous les reproches que je formule personnellement envers cette oeuvre - que d'autres pourraient tout à fait apprécier, des passages m'ont davantage charmée. Ce sont notamment tous les passages sur l'amour entre un chien et son maître, qui évoquent la tradition littéraire du fidèle chien d'Ulysse qui attend fidèlement son retour. Ce sont aussi ceux qui célèbrent la beauté de la nature. Cela est attendu dans un long poème romantique, bien sûr, d'autant plus lorsque les sentiments des personnages s'accordent aux paysages et aux variations atmosphériques, qu'il fait beau et que les animaux, les plantes et le lac sont paisibles comme le bonheur des héros, alors qu'il neige et que l'ouragan se déchaîne au moment de leur séparation. Mais le paysage en question est celui de montagnes, un lac isolé, un torrent, une grotte, des glaciers, ce qui ne peut que me réjouir, moi qui aime tant la montagne.
Une oeuvre assez caractéristique donc de son genre littéraire, prévisible, mais avec certains beaux vers et des images évocatrices. Reste aussi le tour de force de l'écriture d'un roman en vers.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}