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Critique de Stockard


Wishin' and Hopin' pour le titre en VO, on est donc tout à fait en droit de se demander par quel cerveau malade sont passés ces deux verbes anglophones pourtant assez simples pour donner, une fois atterri en France, Felix Funicello et le miracle des nichons ?! On ne peut même pas mettre ça sous le coup de la précipitation à sortir le dernier Wally Lamb vu qu'il lui a quand même fallu 7 ans à ce livre pour traverser l'Atlantique et enfin arriver sur nos terres. Sept ans. C'est quand même un bon chiffre, 7 ans, pour un peu de réflexion. Alors, comment ça se fait... ?

Sentant que ce petit questionnement restera sans réponse, venons-en au fait, ou plutôt au livre.
Voilà un Wally Lamb tout à fait inhabituel (enfin pas dans le talent, là par contre il est comme d'habitude : excellent), des personnages haut en couleur et surtout marrants, quand on était plus habitué à des protagonistes au destin tragique, cultivant le malheur comme certains la mauvaise foi, bref quand on lit un Wally Lamb, on a plus envie de se faire sauter le caisson que de faire "la bamboula" pour reprendre les termes un rien bancals du papa de Felix. Eh bien là, tout le contraire, C'est joyeux, délirant... même les personnages tracassés du civet et au bord de l'internement nous font rire.

Quant aux situations, c'est tout pareil, Felix est en CM2, quasiment premier de sa classe (s'il n'y avait pas cette zhopalis* de Tocardeski – a.k.a Rosalie Twerski pour la discrétion – pour lui chiper la couronne dès que faire se peut, c'est à dire tout le temps. Alors elle, c'est dit, on la déteste, parce qu'on a en a tous connu des comme ça... mais si, rappelez-vous, toujours le bras en l'air pour – indifféremment – donner la bonne réponse, cafter, rappeler au prof l'interro qu'il nous avait promise lors d'un énième coup de sang etc etc... On la déteste encore, je vous le dis).

Bon, mais je m'éloigne du sujet (les fayots, ça fait toujours ça) donc oui Felix, élève plutôt doué de CM2 s'ouvre aux choses de la vie ou du moins essaye et c'est comme ça qu'on se retrouve avec des situations cocasses, tendres, horrifiques parfois (la finale télévisée du concours de cuisine Pillsbury). Un lardon attachant ce Felix, son copain Lonny aussi dans un autre registre (celui de la petite brute multi redoublant à l'esprit pas trop trop bien placé), sans compter la galerie de personnages plus ou moins loufoques à leur traîne : une prof innocente et laïque dans une école de bonnes soeurs, un prêtre glorifiant la dive bouteille, une camarade russe qui aura froid aux yeux quand elle aura le temps etc etc... Des personnages secondaires peut-être mais des figurants, sûrement pas.
Et enfin, le summum du livre est atteint à la page 88 quand Felix et Lonny se font un petit cinéma et décident de voir "Chut... chut, chère Charlotte". Film magistral, actrices prodigieuses et réalisateur génial (non, je n'en fais pas trop, pourquoi ?! J'adore ce film)

Pour finir, si je ne mets pas la totalité des étoiles, c'est qu'en comparaison de l'oeuvre de Wally Lamb, il est un chouïa en dessous du reste. En même temps, je me demande si ça ne tient pas au nombre de pages ? A peine 250 au compteur pour celui-ci quand les autres lorgnent plutôt du côté du pavé. Felix Funicello et le miracle des nichons, entre La Puissance des Vaincus et le Chagrin et la Grâce, ce serait un peu un entracte dont on profiterait pour aller se gaver de friandises.

En tout cas, un livre très plaisant et bien écrit. Sans surprise finalement pour cet écrivain dont je continuerai à guetter les sorties... qu'elles soient avec ou sans nichons.

Encore un mot, le dernier : un grand MERCI à Babélio et aux éditions Belfond, pour un beau cadeau, on peut dire que c'était réussi.


* signifierait "lèche-bottes" en russe.
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