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Citations sur Le chant de Dolorès (68)

Dans le livre, les femmes se donnaient l’accolade, elles jouaient de la clarinette ou faisaient l’amour avec leurs compagnons vieillissants. J’avais vingt-cinq ans, j’étais assise dans la bibliothèque municipale de Montpellier et j’attendais l’homme que j’aimais et qui m’aimait –mais j’étais aussi cette grosse fille obèse qui boudait dans sa chambre chez grand-mère.
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Ignorant mes propres emplettes, j’ai sorti les trois bières laissées par le précédent locataire ; j’en ai ouvert une et je l’ai versée dans la tasse à la danseuse hawaïenne. […]
La danseuse hawaïenne fermait les yeux, et elle souriait d’un air timide. Je lui ai secoué les seins. C’était un homme, à tous les coups, qui avait fabriqué cette tasse. Un homme qui s’imaginait qu’il lui donnait du plaisir en lui secouant les seins.
- Ne les laisse pas t’humilier comme ça, j’ai dit.
J’ai vidé la tasse, je l’ai retournée, et à l’aide d’une fourchette j’ai arraché le fil de fer. Puis j’ai ôté les seins en céramique. Au labo, c’était toujours moi qui gueulais quand ils voulaient refiler le sale boulot aux nanas.
[…] A présent la danseuse avait des trous à la place des seins. Une mastectomie. Son sourire s’est transformé en autre chose : le sourire d’une femme courageuse et avisée, une femme que la douleur avait rendue sage.
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Tout n’était qu’un problème de perspective, en fin de compte. Le monde entier était fou et je m’étais fait des idées en croyant que j’étais semi-finaliste. Par exemple, il y avait un homme de South Hero, Vermont, qui photographiait ses cockers en uniforme militaire ou en dessous affriolants. Et une femme de Detroit qui prenait des gros plans d’insectes en train de ramper sur des visages humains.
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Développer des photos a eu sur moi un effet thérapeutique. Tous ces gens qui nous envoyaient leurs photos à développer étaient incroyablement confiants et vulnérables. Ils vous donnaient leurs nom et adresse en indiquant quels clichés ils voulaient garder –des bébés assis sur leurs pots ; des aïeux en train de fêter leur anniversaire de mariage ; des amants à demi nus endormis dans un lit. Quand c’était la pause, on pouvait sortir et écouter les vagues – je fermais les yeux et les visages radieux des photos continuaient à défiler dans ma tête.
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Le problème, quand on est sous l’eau, c’est que tôt ou tard on est obligé de remonter à la surface.
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Cet été-là, l’affaire du Watergate a supplanté tous les feuilletons télévisés de l’après-midi, pour devenir à son tour un feuilleton à succès. Au début j’étais furax de ne pas pouvoir voir « Multiples splendeurs » et « Demain est un autre jour », mais petit à petit, j’ai commencé à m’intéresser aux auditions des témoins : les bons contre les méchants, la vérité contre le mensonge. Mes préférés étaient ce vieux papy de Sam Ervin, et Mo Dean, la femme de John, dont le chignon blond platine me faisait penser à celui de Geneva Sweet.
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A la cantine, le type me servait une portion de hachis Parmentier, une portion de macaronis au fromage, une part de gâteau : suffisamment de bouffe pour sentir mes bras fléchir sous le poids du plateau. Tout le monde à Gracewood avait une mine de papier mâché –épuisés qu’on était par la bouffe farineuse et les tranquillisants. Je posais mon plateau sur une table et fermais les yeux comme le Dr Shaw. Quand je les rouvrais, je voyais la nourriture qui se couvrait de moisi. Je pouvais le faire avec n’importe quoi : les fruits au sirop, la soupe. J’étais imbattable à cet exercice. Je pouvais faire apparaître le moisi sur un coin de mon assiette et le répandre ensuite comme un épais tapis bleu sur toute la nourriture que j’étais censée mâcher et avaler.
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De même que la baleine morte, je traîne mes souvenirs de Gracewood avec moi comme un cadavre. Parfois, pendant les longs trajets silencieux, le cadavre roule à mes côtés. D’autres fois, quand je m’endors ou que je n’arrive pas à m’endormir, il repose avec moi dans mon lit. Tour à tour inoffensif ou dangereux, le cadavre a le don de la parole.
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De même que la baleine morte, je traîne mes souvenirs de Gracewood avec moi comme un cadavre. Parfois, pendant les longs trajets silencieux, le cadavre roule à mes côtés. D’autres fois, quand je m’endors ou que je n’arrive pas à m’endormir, il repose avec moi dans mon lit. Tour à tour inoffensif ou dangereux, le cadavre a le don de la parole.
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Les photos du fœtus s’étalaient sur plusieurs pages. Il y en avait certaines qui me rappelaient les anémones de mer que j’avais commandées en renvoyant un coupon publicitaire découpé au dos d’un journal illustré. Elles avaient mis des semaines à arriver. « Place-les dans un verre d’eau du robinet, et regarde-les venir à la vie ! » disait la notice. Mais elles sont restées toutes racornies et sans vie, jusqu’au jour où ma mère m’a ordonné de les jeter dans les toilettes.
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