La vie peut parfois être cette chose étrange où tous les possibles, les rêves, se résument à une poignée de réalités ternes et banales. Des choix posés par dépit qui ruinent nos espoirs, glacent et pétrifient la vigueur des promesses enfantines.
Entre l’enfance et aujourd’hui, la vie.
On est loin de ce que l’on aime
ancré dans un simulacre
banal, répétitif
une asphyxie
Des incertitudes
Un amour déraisonnable – une prison pour l’âme
Une brûlure qui est comme une envie de plaire
Elle attend quelque chose qui – maintenant elle le comprend – n’arrivera pas
cette lumière fade affaiblie bientôt quelques jours une pluie continue pénétrante froide sale aujourd’hui gonflé empli de promesses ses rues encore lisses nettoyées un vent occasionnel
Certains jours, elle a l’impression que rien n’a changé, qu’elle est toujours une petite fille un peu timide que le monde effraie.
Une semaine s’écoule
dans le découragement
dans la noirceur. Une impression ridicule, de honte de soi qui s’immisce partout, qui plane sur toutes les facettes de l’existence.
« Sans cesse cette fêlure, cette frontière.
Seule, à peine sûre de son existence.
Un manque absurde, inutile, douloureux. Une envie de sa présence, de se projeter dans le passé, de revenir au point de fracture. Modifier le fil du temps. Un désir si fort, si impérieux qu’il étouffe les mots. Un silence commode qui masque les vérités vulgaires de la vie, qui nimbe tout d’un non-dit confortable et terrifiant. »