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Critique de Patmarob



Aude Lancelin a reçu pour « le monde libre » le prix Renaudot-Essai, l'ouvrage a donc été consacré par le cénacle journalistique et littéraire. Elle y livre son témoignage sur son expérience professionnelle en tant que directrice adjointe à l'OBS et à Marianne, avant d'être licenciée. Elle y règle ses comptes avec ses anciens patrons avec talent et mordant. le livre s'apparente au pamphlet, l'intérêt du lecteur est accroché par l'analyse acide, une froide ironie, le bilan est sans complaisance. Les intentions des nouveaux actionnaires du « monde libre » sont froidement analysées : la presse est au service des financiers, les directions des hebdomadaires, classés à « gauche », sont aux ordres et aspirées par les contraintes de la mondialisation. le monde médiatique parisien est décrit avec férocité : les fondateurs forment une gérontocratie encline à justifier la dérive sociale-libérale, les experts du monde télévisuel n'ont de cesse de justifier les décisions de la classe politique. Si leur nom est modifié, ils sont repérables. Aude Lancelin élargit son cas personnel à une analyse élargie de la situation de la presse, ses accointances avec les politiques et sa dépendance, sa servilité au monde de la finance. le cénacle politico-médiatique apparaît étroit, fermé… soumis aux discours de personnalités qui conforment l'opinion aux orientations « réactionnaires » … Les charges sont directes envers les ténors, Alain Finkielkraut, Alain Minc, Bernard Henri-Lévy … ont le droit à des propos incisifs.
Le bilan reste donc négatif, pessimiste… la presse est soumise à la finance, la « bonne parole » libérale et mondialisée est apportée par des professionnels sous contrôle et serviles. Ce constat n'est pas récent, « l'empire Hersant », « l'univers Dassault » avaient, en leur temps, semé de grandes inquiétudes.
Dans ce livre « coup de gueule », Laure Andelin montre les limites de la profession de journaliste : elle a travaillé avec des convictions… jusqu'à son licenciement…Resurgit le (vieux) débat : convictions et/ou actions ?

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