A la lecture du résumé, je ne m'attendais pas à un texte aussi truculent, mais ce fut une bonne surprise. L'histoire, celle d'une rébellion dans une prison anglaise surpeuplée et où les prisonniers sont traités comme des moins-que-rien, est au départ assez crédible, plutôt réaliste, mais le récit prend par moment une tournure beaucoup plus fantaisiste, et frôle même presque la fable parfois. Henry, le personnage principal, est au départ un type plutôt sympathique, bon bougre, même s'il s'amuse à provoquer vagues de constipation ou de diarrhées parmi les "mille six centre ventres" de la prison. Puis on s'aperçoit au fur et à mesure, parfois assez brutalement, que c'est en fait un beau salopard, obsédé sexuel, misogyne et assassin, mais aussi amateur de
Shakespeare. Ce qu'il aime, c'est éprouver sa toute-puissance, parfois toute relative, et parfois bien réelle. Mais bizarrement, j'ai eu du mal à le trouver antipathique, ou plutôt j'ai toujours compris ce qui motivait ses actes - après tout, il est aussi le narrateur, on ignore donc rien de ce qu'il pense - et tout ceci se tient dans une certaine construction logique. Un texte drôle, mais qui pointe aussi des phénomènes bien réels, comme le traitement médiatique des faits divers, qui n'est peut-être pas à conseiller à des âmes trop sensibles ou trop prudes.
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