AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070408580
336 pages
Gallimard (14/03/2000)
3.17/5   83 notes
Résumé :
" Ce que je sais, moi, chef cuisinier de la prison de Strangeways, c'est qu'à l'échelle de ma petite ville de damnés le pouvoir que j'ai sur leurs boyaux me donne tout pouvoir sur l'air ambiant, l'état des tissus et des chairs, la disposition des esprits et des caractères, et enfin sur le fonctionnement de la plomberie, de toute la plomberie, que ce soit celle des ventres ou celle des bâtiments. Je suis le seul à savoir cela, je peux cristalliser la bassesse des âme... >Voir plus
Que lire après Mille six cent ventresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
3,17

sur 83 notes
5
3 avis
4
5 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
4 avis
Découvert dans la réserve de ma bibli, donc peu sorti et peu lu, je craque car c'est Luc Lang l'auteur. Et j'adore cet écrivain, je trouve que son univers est attirant, étrange, ses personnages dignes de la tragédie grecque.
Et je ne fus pas déçue par ses 1600 ventres ! Quel homme improbable que cet Henry Blain! So british! Haut en couleurs! Abject et pourtant sympa...obsédé sexuel et fan de Shakespeare. J'adore!
L'histoire, au début, c'est Benny Hill : une mutinerie se déclenche dans la prison où il exerce en tant que chef cuisto; et comme il habite à côté de son lieu de travail, et que de son jardin il est au premier rang pour voir les prisonniers monter sur les toits et revendiquer une vie carcérale meilleure, il décide d'en faire un véritable théâtre, installe des chaises sur sa terrasse et fait payer 10 livres une heure de spectacle! Malin le Henry! et pour la presse, à scandale ou pas, tarif encore plus élevé. et ça marche !Sa maison ne désemplit plus, il donne une interview, mais là, premier rebondissement!
les prisonniers le reconnaissent: c'est lui l'empoisonneur, c'est lui qui leur fait bouffer de la merde! Mais Henry est malin(ça, je l'ai déjà dit) et il parvient à retourner l'opinion et devient un héros. Il arrive grâce à son système à séduire une vieille jeune fille journaliste, avec qui il va avoir une aventure sexuelle chaude bouillante .
C'est drôle et terrible , surtout au moment où il nous avoue qui il fut, ce qu'il a fait...Mais ça, chut, il va falloir lire pour savoir, je ne veux pas déflorer ce roman comme le fit Henry avec Louise.
Ce livre, je l'ai lu comme on regarde un film, avec des images plein la tête.
merci Luc pour ce bon moment !
Commenter  J’apprécie          80
Quelle histoire ! Henry Blain est chef-cuisinier et habite près de Strangeways, une immense prison britannique où s'entassent 1 600 personnes détenues et où il travaille… À cause des conditions de vie et de la surpopulation, une révolte a obligé les forces de l'ordre à évacuer les lieux mais un groupe d'irréductibles résiste.
Luc Lang sait être original et captive très vite son lecteur, ce qui lui a valu le Prix Goncourt des lycéens, en 1998.
Comme, de sa maison, Henry a un point de vue idéal sur la prison assiégée, il en profite pour louer la place aux journalistes et aux curieux. Il a fait connaissance avec Louise Baker qui travaille pour l'Anglican Tribune, le journal de l'église anglicane du Yorkshire. Souvent grivois et truculent, l'auteur se lance dans le récit de la vie de ce cuisinier qui n'avait pas son pareil pour mener les ventres à sa guise… Comme la valeur de ses compétences est remise en cause par les derniers résistants, à l'intérieur de la prison, il raconte comment il savait faire la pluie et le beau temps sur les bateaux où il a travaillé auparavant.
Diarrhée galopante ou constipation générale, il sait s'y prendre pour obtenir la punition qu'il désire. Il est capable aussi de rendre l'air irrespirable dans la prison en faisant péter 1 600 personnes…
Pendant que l'assaut final se prépare, le lecteur va de surprise en surprise grâce aux révélations croustillantes sur le passé de ce cuisinier. C'est l'occasion aussi de mettre en exergue tout ce qui ne va pas dans les conditions de vie imposées en prison, principalement la surpopulation. le rôle de la télévision et des médias en général n'est pas négligé jusqu'au coup de théâtre final.
Bonne lecture avec Mille six cent ventres et bon appétit !
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          100
Qui mieux que le chef cuisinier d'une prison a le pouvoir de maîtriser une émeute ?

Les assiettes, qu'elles soient garnies d'un brouet infâme ou remplies de mets délicats sauront d'avantage parler aux ventres des 1600 prisonniers que les orateurs les plus brillants !

Mais, le cuistot, détenteur d'un tel pouvoir, ne risque t-il pas de se laisser griser et de devenir un véritable tyran ?


Commenter  J’apprécie          90
Je m'attendais à autre chose car l'idée que la cuisine du "chef" conditionne l'ambiance de la prison me plaisait bien et la 4e de converture comme le titre semblaient y amener. En fait, il n'y a que quelques pages sur ce thème. le roman se centre bien sur le cuisinier de 60 ans, qui se révèle grand baiseur puis tueur de femmes, mais on le le voit jamais dans la prison. Mis au chômage technique par une rébellion de prisonniers, il observe ses effets depuis sa maison, se plaint des saccages de son jardin, en profite pour se faire un peu d'argent en faisant payer l'entrée aux journalistes, se tape une vierge nymphomane de 50 ans (il n'y a qu'un romancier homme pour oser ce personnage improbable...) puis gagne sa célébrité au Jt et son renvoi en balançant des vérités. J'ai lu en diagonale une bonne partie, j'ai trouvé les scènes répétitives, une intrigue qui fait du surplace, à moins d'aimer les histoires d'obsédés...
Commenter  J’apprécie          50
A la lecture du résumé, je ne m'attendais pas à un texte aussi truculent, mais ce fut une bonne surprise. L'histoire, celle d'une rébellion dans une prison anglaise surpeuplée et où les prisonniers sont traités comme des moins-que-rien, est au départ assez crédible, plutôt réaliste, mais le récit prend par moment une tournure beaucoup plus fantaisiste, et frôle même presque la fable parfois. Henry, le personnage principal, est au départ un type plutôt sympathique, bon bougre, même s'il s'amuse à provoquer vagues de constipation ou de diarrhées parmi les "mille six centre ventres" de la prison. Puis on s'aperçoit au fur et à mesure, parfois assez brutalement, que c'est en fait un beau salopard, obsédé sexuel, misogyne et assassin, mais aussi amateur de Shakespeare. Ce qu'il aime, c'est éprouver sa toute-puissance, parfois toute relative, et parfois bien réelle. Mais bizarrement, j'ai eu du mal à le trouver antipathique, ou plutôt j'ai toujours compris ce qui motivait ses actes - après tout, il est aussi le narrateur, on ignore donc rien de ce qu'il pense - et tout ceci se tient dans une certaine construction logique. Un texte drôle, mais qui pointe aussi des phénomènes bien réels, comme le traitement médiatique des faits divers, qui n'est peut-être pas à conseiller à des âmes trop sensibles ou trop prudes.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
" Si elle savait, Suzan, ce qui se passe dans mes cuisines. Je prends un bac à cuisson, mettons pour cent rations. Je verse dedans vingt kilos de mauvais riz blanc, ni rond, ni long, on dirait du concassé, j'ajoute quarante litres d'eau, je ne mets ni sel ni laurier, rien! Je couvre et je règle la cuisson à petit feu. Quand le riz a absorbé l'eau, le bac est plein d'un ciment blanc de bel aspect, gonflé, presque brillant. Je goûte éventuellement. Ici et là un caillou passe sous la dent, mais dans la bouche on a un goût de riz pur, brut, pâteux et dur à la fois, ce n'est pas mauvais, ce n'est pas insultant au palais, c'est neutre, c'est mangeable. Trois navets cuits à l'eau à côté, le repas est prêt. Les mauvais jours j'en reste là. Les mauvais jours sont les jours de ma mauvaise humeur, de mon ressentiment envers l'humanité dont j'ai ici, à Strangeways, une vue non pas déformante mais grossissante. C'est comme si je voyais le monde au microscope: les haines, les petitesses, les méchancetés, les saloperies, les mises à mort, les amours, les amitiés, l'honneur, la solidarité, la peur, le pouvoir, tout est net, clair, distinct, c'en est pathétiquement juste. Je n'ajoute donc pas de sel ni de laurier ni de sauce tomate ni de viande hachée, je suis une pierre, je veux que leur ventre devienne une pierre, je veux qu'ils chient des cailloux. Et je m'entête ainsi plusieurs jours dans la même gamme: riz, pâtes, pommes de terre, pâtes, pommes de terre, pâtes, pommes de terre, riz. Si ma bonne humeur revient entre-temps, je tâche malgré tout de mener à bien mon programme. Je peux également prendre mes bacs à cuisson, y cuire un jour des pois cassés, le lendemain des choux-fleurs, le surlendemain des flageolets, et le quatrième jour des topinambours, la congélation autorise en toute saison je jouer une gamme homogène qui produit les mêmes effets. Je ne manque pas d'ajouter du laurier, du sel, du poivre, parfois des gros oignons, de la margarine et des saucisses de ma confection. Le goût est flatteur, c'est assaisonné, c'est parfumé. Les gamelles sont vidées, mais après sept ou huit repas de ce genre, les intestins parlent, comme on le dit des armes. Ça gargouille, ça rote, ça pète, ça pétarade à l'échelle de mille six cents détenus enfermés dans le même lieu. L'air résonne à Strangeways de millions de pets, brefs, longs, graves, aigus, simples, en mitraille, secs, liquides, c'est une canonnade de tous calibres, c'est la guerre, l'air, sonore, se charge d'effluves de gaz intestinaux qui empestent de manière invisible, insaisissable et irrépressible les coursives et les cellules de la prison. Je sais la complaisance des taulards pour ce mode d'expression tonitruant, les jours heureux où mon humeur est bouffonne et farcesque, j'aime ainsi me servir des entrailles des détenus pour rendre aux matons l'atmosphère inaudible et irrespirable, qu'ils aient le sentiment d'avoir la tête enfouie dans les fonds brumeux des pantalons de leurs prisonniers. "

pp 120-122
Commenter  J’apprécie          30
Dans le corridor jadis emprunté par les condamnés à mort, on peut lire leurs noms gravés dans la pierre, minuscules, majuscules, écriture d'imprimerie, écriture gothique même, un geste inutile, ridicule, c'est un vrai bottin des pendus. Ce que j'aime les murs de cette prison, vieille peau de crasse et de douleur, avec cette odeur de crésyl qui flotte partout, jusque dans les cuisines, pour désinfecter le temps qui pourrit.
Commenter  J’apprécie          10
À sentir ses mains qui me malaxaient la nuque et qui me décoiffaient, à voir sa gorge blanche qui s'offrait, palpitante, et sa tête qui disait non avec une telle énergie que ses lunettes de myope quittèrent son nez pour aller se perdre dans les replis du sofa vert anis, je retrouvais entre les cuisses dénudées de Louise une dernière jeunesse.
Commenter  J’apprécie          10
Le mode a commencé en jardin ! Les jardins honorent les morts, apaisent les vivants, le monde finira dans un jardin !
(page 332)
Commenter  J’apprécie          40
Acheté par hasard dans un vide grenier !
Je ne regrette pas, histoire loufoque
Une écriture très plaisante
Un gout particulier pour le sexe, qui n'est pas sans me déplaire.
Un rapprochement avec Arto Paassalina dans la façon de traiter l'histoire
Une pure merveille, je vous le recommande

Commenter  J’apprécie          10

Videos de Luc Lang (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Luc Lang
Dans ce récit initiatique et autobiographique, Luc Lang retrace certains épisodes de sa vie au prisme de son lien étroit au judo puis au karaté. du combat tendre et fondateur avec son père adoptif, quand il était enfant – scène qui ouvre le roman sur une joie primitive -, à sa progression teintée de doutes sur les tatamis, le narrateur revisite sa vie, ses sursauts, ses drames et résurgences, à l'aune d'un art de la chute et d'une philosophie dépeinte avec humilité et profondeur. Mais plus qu'un texte sur la passion d'un homme pour les arts martiaux, le Récit du combat est à la fois le cheminement d'un homme à la recherche d'un équilibre, et une réflexion vertigineuse et précise sur le corps et l'écriture qui devient, sous la plume du romancier et karatéka, un art du geste juste et de la bonne distance.
Luc Lang est l'auteur d'une oeuvre romanesque, mais également d'écrits théoriques sur l'art contemporain et l'esthétique. Il obtient en 2019 le prix Médicis pour son roman La Tentation (Stock). le Récit du combat (Stock, 2023) est son treizième roman.
Rencontre animée par Guénaël Boutouillet.
Retrouvez notre dossier "Effractions le podcast" sur notre webmagazine Balises : https://balises.bpi.fr/dossier/effractions-le-podcast/ Retrouvez toute la programmation du festival sur le site d'Effractions : https://effractions.bpi.fr/
Suivre la bibliothèque : SITE http://www.bpi.fr/bpi BALISES http://balises.bpi.fr FACEBOOK https://www.facebook.com/bpi.pompidou TWITTER https://twitter.com/bpi_pompidou
+ Lire la suite
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (205) Voir plus



Quiz Voir plus

au commencement du septième jour

quel est le nom du héros?

Pierre
Paul
Jacques
Thomas

10 questions
14 lecteurs ont répondu
Thème : Au commencement du septième jour de Luc LangCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..