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« Au bout du compte, j'étais moi-même ma plus grosse déception. »


Je remercie toute l'équipe de Babelio et les Eds MÉDIUM+ pour m'avoir offert la possibilité de découvrir Érin Lange avec son roman coup de poing « Butter ».


Percutant et efficace.


Avant tout, je tiens à préciser que je ne savais pas du tout vers quoi je me dirigeais.
Le résumé, certes particulier, m'a beaucoup tenté, et puis cette couverture jaune vif si attrayante a achever de me convaincre. Il ne m'en fallait guère plus pour plonger dans l'aventure, et quelle aventure ^^ - même si on imagine facilement qu'il ne s'agit pas ici d'un récit d'action au sens strict du terme.
Pourtant, une fois les premiers mots compulsés, il m'est rapidement apparu que je ne pourrai pas le lâcher de si tôt, ce fameux Butter...


Pour cette critique, je n'ai pas couché mes idées sur papier directement, comme cela arrive en général ; j'ai pris mon temps. Le bouquin en lui-même fût vite lu, mais j'ai préféré laisser couler un peu avant de m'atteler à la tâche.
Ça m'a permis d'aller voir d'autres avis, souvent mitigés d'ailleurs. C'est ainsi que j'ai pu voir sur la toile l'horreur qu'inspirait ce livre à certains lecteurs...

Si j'avais écrit mon ressenti sur le coup, juste après avoir refermé l'objet du désaccord, j'aurais probablement été assez primesautière dans mon analyse : j'aurais même peut-être porté Butter aux nues. Car en effet, j'ai beaucoup aimé.

Quand je suis tombée sur des chroniques « assassines », je me suis surtout demandé ce qu'en pensait l'auteure, non pas des commentaires de personnes ayant aimé, ou non, mais plutôt du pourquoi de ce récit. Quel message - si message il y a - veut-elle transmettre ?
J'ai notamment remarqué qu'on lui reprochait par exemple l'emploi excessif de clichés, et c'est vrai qu'il y en a pas mal... Cependant l'écrivaine les démantèle un par un, en tous les cas est-ce là l'impression que j'en ai eue.
Alors j'ai visionné quelques interviews de mademoiselle Lange, afin de me faire une idée plus précise de ses intentions - Et j'avais vu juste.
Il ne faut pas non plus prendre les lecteurs pour des imbéciles (comprendre : des gens qui marchent sans béquilles...)
Le personnage de Butter est certes sarcastique, mais en souffrance malgré tout. C'est un adolescent, et donc un être qui se cherche, susceptible de faire des bêtises et capable du meilleur à la fois. Influençable, paradoxal et les sentiments à fleur de peau.

S'il est évident que ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains, les règles sont simples et explicites dès la quatrième de couv. : on a affaire à un jeune homme en surpoids extrême - obèse morbide dit-on - , qui n'en peut plus de ce « costume de graisse » qui l'empêche de vivre une adolescence, sinon sereine, à tout le moins plus acceptable à ses yeux. À bout, il crée un site internet au nom suffisamment évocateur pour attirer l'attention de ses congénères, avec un rdv le soir du 31 décembre où tous pourront le voir s'empiffrer jusqu'à ce que mort s'ensuive...
Bon.
C'est tout de même assez clair : ce roman, qui de facto est une fiction, n'est pas à classer dans la catégorie « feel good » ... C'est sans équivoque aucune.

Enfin, un lectorat averti est certainement préférable, mais je maintiens : c'est surtout une histoire fictive, excellemment bien écrite et avec beaucoup de dérision, qui vaut le détour.


En revanche, je reste mitigée quant à la fin que nous délivre Erin Lange...
> L'explication risquant fort de contenir un spoiler, je déconseillerai, à ceux qui voudraient le lire, de cliquer sur le texte caché qui suit.


En tous les cas, je suis ravie d'avoir découvert une très belle plume que je vais désormais suivre de plus près.

Bonne lecture !
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Butter est un garçon obèse, il pèse plus de cent quatre-vingt kilos. Il vit avec ses parents dans une banlieue résidentielle de Scottsdale dans l'Arizona, sa mère ne cesse de lui préparer de bons petits plats et son père ne lui parle plus depuis des années. Butter est devenu totalement handicapé par son poids. Il n'a aucune vie sauf jouer du saxophone seul et s'inventer une autre vie sur les réseaux sociaux où il parvient à avoir une amie, Anna, en se cachant sous un pseudonyme. Sa vie à High Scottsdale est un enfer.

Un jour, après bien des difficultés, il n'en peut plus et crée un site Internet Dernier repas de Butter.com sur lequel il annonce son suicide en direct à l'occasion du Nouvel An. Dès lors, il devient une célébrité dans son lycée et la bande des garçons populaires, Trent, le footballeur à grande gueule et ses affidés, Jeremy, Parker mais aussi Jeanie et sa meilleure amie Anna. le compte à rebours est donc lancé. Seul Tucker, son ami de cure d'amaigrissement, pourrait peut-être le percer à jour.

Un roman terrifiant avec un compte à rebours avant le suicide programmé du héros. Il souffre d'une obésité morbide et rien n'est éludé de sa vie quotidienne, la maltraitance de la mère qui gave son enfant qu'elle appelle encore “bébé”, la colère du père qui ne peut plus parler à son fils, le harcèlement scolaire et cette image sociale monstrueuse de la difformité.
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Butter a 16 ans, il fait 192 kilos. Son addiction : la nourriture. Mal dans son corps, mal dans sa peau, il décide de mettre fin à sa vie en direct sur Internet de façon originale : manger manger manger jusqu'à en crever. Son dernier repas aura lieu le soir du Nouvel An. Qui regardera ?

En découvrant le résumé, je m'attendais à lire un roman dénonçant le harcèlement scolaire, à découvrir un ado mal dans sa peau nous racontant tous les malheurs et les tourments qu'il subit depuis qu'il est obèse. Je pensais lire les propos rageurs d'un dépressif. Mais en réalité non. Bon ok, Butter n'a pas vraiment d'amis, pas de vie sociale hyper épanouie, son poids y est pour beaucoup. Mais comme il le dit lui-même, il ne subit pas le harcèlement scolaire à proprement parler. C'est-à-dire qu'au début de son obésité, c'est sûr qu'il en a entendu. Mais à présent qu'il a dépassé un cap aux yeux de ses camarades, son obésité est devenu pathologique et ne prête pas à rire. Donc il n'est plus embêté. Ce qu'il subit surtout, ce sont les regards dans lesquels il lit de la pitié. C'est sûr que ça ne l'enthousiasme pas. Mais on est surtout en présence d'un ado qui se cherche, qui est apathique dans sa vie, qui n'essaie rien, un ado qui cherche un peu de reconnaissance et d'affection de la part de son entourage (quête de beaucoup d'ados), mais il s'y prend mal. Donc on ne lit pas une complainte, et j'en suis plutôt contente, juste un récit de vie dans lequel Butter est assez lucide sur la situation : il n'incrimine pas les autres en totalité.

Entre le moment où Butter fait son annonce et le Nouvel an, il se passe un mois. Et le récit se concentre donc sur ce mois-là. Sachant qu'il ne lui reste qu'un mois à vivre, il va lister les choses qu'il aimerait faire une dernière fois (voire une première fois…), il va se bouger. Et de par ce défi (stupide, il faut le dire), sa cote de popularité monte en flèche au lycée (ce à quoi il ne s'attendait pas du tout) et des gars cool qui ne prêtaient pas attention à lui commencent à lui parler et à l'inclure dans leur cercle d'amis. Et la question qui nous tient tout au long du roman, c'est : va-t-il le faire ou non ?

Plusieurs questions de réflexion à l'issue de cette lecture : pourquoi attendre de savoir que l'on va mourir pour commencer à vivre ? Pourquoi faut-il attendre que quelqu'un lance ou fasse un truc hyper hard pour s'intéresser à lui ? Mentir aux autres, mentir à soi-même : quelles conséquences ? Qu'est-ce qu'un véritable ami ? Il y a aussi une interpellation des consciences : j'apprends qu'un de mes camarades de classe s'apprête à faire un truc débile et dangereux, dois-je me taire ou parler ? La leçon que je retiens surtout du livre, valable pour tous : ne pas s'arrêter aux apparences, on ne doit pas s'empêcher de se lier d'amitié avec quelqu'un juste parce qu'il ne correspond pas à nos critères physiques.
C'est un roman de littérature jeunesse, et je trouve que pour les jeunes, qui sont justement dans cette période à la fois riche et difficile de l'adolescence, en phase de doute, de quête d'eux-mêmes, ces petites réflexions induites par le roman sont les bienvenues.

Alors, le livre est là pour nous faire accepter les gens tels qu'ils sont, mais attention, il n'est pas là pour cautionner l'obésité. Les camarades de Butter doivent faire des efforts dans la façon dont ils se permettent de juger, mais Butter doit en faire aussi par rapport à son poids. D'ailleurs le jeune héros le fait lui-même remarquer, de gros soucis de santé découlent d'un poids aussi important. Il doit reprendre les choses en main, il y va de sa santé.

Une lecture qui n'a pas déclenché en moi d'émotions particulières mais que j'ai trouvé sympathique et que je recommande pour les ados ne serait-ce que pour les réflexions que l'on peut en tirer.
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Je tiens tout d'abord à remercier Babelio ainsi que la ME pour ce livre, reçu dans le cadre d'une masse critique.

Je n'avais jamais entendu parler de ce livre, sur youtube ou sur la blogosphère, et j'ai trouvé cela dommage, parce que quand j'ai vu la quatrième de couverture, j'ai de suite été intéressé, puisque c'est un sujet qui me touche particulièrement. Malheureusement, je ne pense pas faire de publicité pour ce bouquin, vu ma déception...

Ici, nous rencontrons Butter, un garçon de 16 ans je crois, qui est malade de son poids. Il se voit grossir d'années en années et a atteint un poids qu'il n'aurait jamais imaginé atteindre. Il ne se supporte plus lui-même, ça ne va plus chez lui, son père ne lui adresse plus la parole, sa mère le fait un peu trop manger, et des choses grasses, pour le consoler, en cours, ce n'est pas le top non plus, et il est amoureux d'une fille qu'il "n'aura jamais". Donc il décide, un soir, de se faire un dernier repas. le pire des repas, celui qui le mettra en danger, qui le tuera. Et toute l'histoire est basé sur ça...

Le personnage de Butter est tout simplement détestable. Je suis désolée, mais je n'ai pas pu. Il a des réflexions idiotes, par exemple, il va utiliser anorexique en tant qu'adjectif : toutes les personnes minces sont anorexiques pour lui, évidemment, en plus si c'est une fille qui prends soin d'elle, se maquille, elle a forcément cette maladie mentale ! Aussi, la boulimie, ce n'est QUE pour les filles d'après lui. Enfin, certains garçons sont boulimiques aussi, mais du coup, ils ne lui arrivent pas à la cheville ! Et puis... Les bouquets de fleurs c'est que pour les filles !! Ouais... Comme vous pouvez le voir, ce personnage est immature et bête. le suicide, la mort n'est qu'un jeu pour lui. Les maladies mentales ne sont que des adjectifs, pour lui. Il a 16 ans, mais je lui donnerai 12 ans, et encore, ce serait critiquer les adolescents de 12 ans. C'est un personnage qui est prêt à tout pour avoir l'attention de tout le monde, mais une bonne attention, pas celle parce qu'il est voyant, trop imposant. Oh bah non, c'est pas une bonne attention ça.

Comme vous pouvez vous en douter, au fur et à mesure du bouquin, il a des doutes sur ce dernier repas. Mais en voyant qu'il est apprécié par ses camarades, qu'il est considéré comme populaire parce que "Butter, tu vas entrer dans la légende, le premier ado qui mange à en crever", eh bien il s'enfonce dans cette bêtise. Il fait sa liste, il ment aux gens qui sont bons pour lui, qui l'entourent depuis un certain moment, contrairement à ses faux amis. Et puis, il sème plein de petites choses, il récolte plein de petites infos, égoïstement, et ça m'a fait penser à 13 reasons why, la connerie du "je me suis tué, j'espère que tu t'en veux, tu m'y as un peu poussé". C'est un raisonnement idiot, et loin d'être réaliste d'ailleurs. Enfin bon, il y a tellement de clichés sur tout dans ce bouquin, qu'il en fallait bien sur les suicidaires...

Ce livre m'a vraiment énervé, j'ai eu l'impression de me faire prendre pour une gosse. Les élèves du lycée sont beaucoup trop immatures pour leur âge, et c'est tellement dommage ! Par contre, ils sont le cliché de al'ado en soirée : alcool à flot, vomis, coma éthylique non pris au sérieux...

L'auteure aurait pu faire un excellent livre, vraiment, mais c'est tout simplement un concentré de clichés sur tous les sujets abordés dans les YA. Sur les adolescents en général. le centre, par exemple, ce qu'on appelle ici centre d'amaigrissement est vu comme l'enfer, c'est la pire chose au monde ! Il y a le rejet des "minces" par Butter : lorsque son ami perds du poids, il le repousse brusquement. En plus de ses réflexions sur les pseudos anorexiques... le cliché du gros qui peut manger tout plein de junk food à la suite, qui a un sacré ventre alors il peut stocker tout vous savez ! le cliché du gros qui rêve de peloter une fille (pas l'embrasser, oh non, mais lui toucher les seins!) parce qu'il n'a jamais eu l'occasion de faire quoique ce soit. le cliché du gros qui se cache derrière un faux compte, en ligne... Pour info, je suis grosse, et je ne suis rien de tout ça. Et j'en ai marre de ces clichés.

De plus, où sont les Trigger Warning ? Il y a tellement de choses qui peuvent déclencher le rappel d'un traumatisme ! D'abord le suicide, évidemment, et d'ailleurs, il ne faut pas qu'une personne suicidaire tombe sur ce livre. Peut-être qu'on ne se rends pas compte, mais ce livre peut donner des idées et des techniques pour se mettre en danger. Les maladies mentales, la boulimie, l'anorexie... Et puis, il ne faut pas mettre ce livre dans les mains d'un adolescent mal dans sa peau. Vraiment pas. Pour qu'il apprenne qu'il sera toujours repoussé pour son poids? Pour qu'il apprenne que les filles ne jugent que le physique, et qu'elles ne veulent surtout pas de gros ? (petite info, c'est faux, j'ai eu des copines, merci. :)) Non. Il y a aussi des parties où il vomit, et ça se rapproche à de la boulimie mais je l'ai déjà dis un peu plus haut.

Il y a aussi le bon gros cliché de "hôpital psychiatrique = fou", ah, on adore les clichés...

Je lui ai mis deux étoiles parce que le docteur qui s'occupe de Butter est juste exceptionnel, il n'est pas montré comme le vieux médecin strict, loin de là et c'est le seul cliché auquel on a échappé, alors ça mérite deux étoiles.

Je suis tellement déçue et triste, pour être honnête. Je m'attendais à un coup de coeur vu les avis, et je ressors de ma lecture énervée. J'ai mis presque une semaine pour le lire et j'ai l'impression d'avoir perdue mon temps.

Je déteste descendre un livre. Et si vous voulez le lire, faites le, mais faites attention, c'est tout. Si vous n'allez pas bien, que vous avez des idées noires, ne le lisez pas, vraiment. Si certaines réflexions dans ce bouquin vous touchent, posez ce bouquin et dites vous que ce n'est que des clichés.

Je déteste faire des chroniques négatives, vraiment, mais je ne pouvais pas faire autrement avec ce livre, je suis désolée. L'école des loisirs est une excellente ME, et c'est la toute première fois que j'ai une déception chez eux. Par contre, je ne pense pas lire d'autres livres de cette auteure.
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J'ai lu il y a un bon bout de temps ce roman, et je me hâte à le relire. le personnage principal, est un adolescent en obésité, prénommé "Butter" par ces camarades qui l'ont forcés à avaler une plaquette de beurre entier à cause de son poids. le livre suit donc la vie de ce lycéen, au quotidien pas toujours facile, dû aux critiques et aux regards mal placés. Un roman assez gros, que j'ai dévoré en un jour, tellement j'étais captivée. Je me suis attachée à sa personnalité, et à sa sensibilité face au monde qui l'entoure. Un livre sans prise de tête, simple, et une histoire vraiment attachante comme on les aimes.
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Butter est un adolescent avec les mêmes aspirations que ses camarades du lycée : avoir une petite copine, réussir ses examens, avoir des amis, faire la fête, intégrer un groupe de musique grâce à son don pour le saxophone… Sauf que Butter fait 192 kilos. Et à cet âge ingrat, l'apparence physique compte, pour une bonne intégration dans la société. Butter n'a aucune confiance en lui, il a tendance à rejeter la raison de ses problèmes sur ses parents, il pense être une cause perdue, et n'a pas d'ami au lycée, à part l'un de ses professeurs. Il a pourtant eu des regains de bonne volonté et a tenté à plusieurs reprises de perdre du poids. Mais les moqueries incessantes de ses camarades et l'histoire du beurre qui lui a valu son surnom de Butter, ont eu raison de sa détermination. Butter passe maintenant son temps à jouer au saxophone seul dans sa chambre ou en ligne avec sa petite amie virtuelle, qui n'est pas au courant du surpoids de son interlocuteur.

Il arrive à tenir ainsi, jusqu'à un incident à la cantine de son lycée. Butter craque et annonce via internet que le jour du 31 décembre sera son dernier sur cette terre : puisque la nourriture est un problème pour lui, il va se gaver à s'en faire exploser. Tout ça en live devant sa web cam.



J'ai été attirée en premier lieu par ce roman, tout simplement parce que les problèmes de surpoids ne me sont pas étrangers. Mais très loin des 192 kilos de notre Butter et n'ayant jamais subi toutes les humiliations que lui endure, je me suis vite détachée d'une identification complète. Et pourtant, pas besoin d'avoir des problèmes de poids pour s'attacher à notre héros et être captivé par le récit. Cependant, je dois dire que l'intérêt porté à ce roman est à double tranchant : j'ai en même temps eu un regard attristé et blessé sur ce qui arrive à ce jeune ado, en me disant que malheureusement ce n'est sûrement pas exagéré et que cela a déjà dû se produire dans la réalité. Et en même temps j'ai eu l'impression d'avoir un regard malsain sur certains aspects de l'histoire. Car oui, on reste tenu en haleine jusqu'au bout pour savoir s'il va ou non passer à l'acte, si oui comment cela va se dérouler et va-t-il vraiment mourir de trop manger. On est également pris dans l'engouement de la liste d'aliments que Butter va ingurgiter et qu'il dresse au fur et à mesure, avec des ingrédients qui risquent en effet de lui être fatal (il faut préciser qu'il est diabétique et allergique à certains aliments).

Je me suis sentie un peu souillée d'observer la vie de ce jeune homme en plein mal-être, comme si c'était la réalité. Et cela parce que la force d'écriture de l'autrice est vraiment puissante. Je me laisse facilement prendre dans un roman bien écrit, je pleure, je ris, je suis joyeuse, je vis avec les personnages. Mais jamais cela ne m'était arrivé de me dire que ce que j'étais en train de faire était vicieux et que je ne devrais pas épier ainsi le malheur d'un autre. Et pourtant j'ai continué.



Le roman prend un tournant neuf quand les bourreaux principaux de Butter retournent leur chemise et se mettent à l'apprécier pour l'audace qu'il a de s'imposer un tel défi. Malgré sa date buttoir, Butter se remet à vivre grâce à l'attention qu'on lui porte enfin. Mais est-ce vraiment de l'amitié ? Et que dira son amoureuse virtuelle s'il ose enfin se montrer ? Les tourments psychologiques que vit Butter, assaillent également le lecteur, notamment grâce à l'écriture à la première personne. Jamais je n'ai eu l'impression qu'il exagérait dans ses réflexions, pourtant il va loin, on ne peut que comprendre ses souffrances. Et jusqu'à la fin on reste un espion de sa vie, tout en espérant qu'il ne passera pas à l'acte.



Je ne connaissais pas Erine Lange et pourtant c'est une autrice apparemment connue aux USA, avec seulement quatre romans à son actif, tous sur les tourments de l'adolescence. Seulement deux parus en France, dont Ma dernière chance s'appelle Billy D., qui parle cette fois de l'acceptation du handicap. Je suis plus qu'heureuse d'avoir découvert de récit, qui n'est absolument pas dans mes habitudes de lecture. Il aborde des thèmes essentiels et malheureusement encore trop souvent d'actualité, notamment le harcèlement. Ce qui subjugue au fil de l'ouvrage c'est que l'on voit à la fois le point de vu de la victime et quelque peu celui des harceleurs. On arrive à percevoir que ces jeunes ne se rendent pas compte de ce qu'ils font et qu'il y a une vraie éducation à mener de ce côté.
Lien : http://lebazarlitteraire.fr/..
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Butter est trop gros pour qu'on ose encore se moquer de son poids au lycée. Il a dépassé le stade simple de l'obésité. Ce soir, il a décidé de manger. Manger à en mourir.

Comment en est-il arrivé là ? C'est ce qu'il va nous raconter.
Traumatisme, amitié, amour, manipulation, culpabilité. Il raconte tout.

C'est très bien fait. L'auteur n'en fait pas trop et rend réellement son personnage plausible. On y croit. Et pourtant, cela ne tourne jamais au pathos. On s'attache au personnage et à ce qu'il vit. Peu à peu, nous aussi attendons de savoir s'il fera vraiment ce qu'il nous a promis en début de roman.
Ce roman fera réfléchir sur les réseaux sociaux et sur les différents types de harcèlements qui, de premier abord n'y ressemble pas toujours.

En conclusion, je recommande fortement à partir de 13 ans.
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Voilà un roman qui ne laisse pas indifférent ! Butter est à la fois fascinant et dérangeant par la thématique qu'il aborde : la grossophobie et les conséquences qui peuvent en découler. J'aime beaucoup le clin d'oeil que l'autrice et la maison d'édition font au gras, avec le titre Butter (beurre en français) et cette couverture d'un beau jaune bien voyant, qui ressemble à une motte de beurre justement !

Le héros de cette histoire, Butter donc, est obèse. A tel point qu'il a dépassé le stade du harcèlement dans son lycée. Il fait tout avec lenteur et assume son poids. C'est ce que j'ai apprécié dans l'écriture d'Erin Lange, c'est qu'elle ne véhicule aucun cliché. Et si elle le fait, c'est sciemment, pour les démanteler.

Elle ne fait pas de Butter un personnage gros qui cherche absolument à maigrir, comme le voudrait la société. Elle fait de lui un personnage obèse, mais qui s'assume. Même si son poids reste le signe d'un mal-être ancré plus profondément, Butter ne veut pas correspondre aux modèle de beauté classique.

Ce roman se lit comme une montée en puissance. On commence doucement, on découvre Butter, cet ado piquant et attachant, ses aspirations et son admiration secrète pour Anna, une fille de son lycée. Il nous raconte donc son histoire, à la première personne.
Puis lui vient l'idée d'en finir avec la vie en mangeant trop, en live sur son blog, le soir du Nouvel An. A partir de ce moment là, la tension grimpe. On ne sait pas si Butter ira jusqu'au bout - lui-même ne le sait pas. On ne le découvre qu'à la toute fin, qui m'a bien secouée je dois l'avouer.

Ce n'est qu'à la dernière page qu'on apprend le véritable prénom de Butter. Il lui aura fallu ces 400 et quelques pages pour faire face à lui-même et retrouver son identité propre. Pour effacer ce surnom débile dont on l'a affublé lorsqu'il était plus jeune. Ce roman, c'est sa construction en tant qu'individu. C'est un très beau message que nous fait passer Erin Lange, même si elle le fait de manière un peu brutale.

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Butter est un adolescent en surpoids. Sport, régime, il a tout essayé mais rien n'y fait, il ne perd pas de poids. Il n'envisage qu'une derrière solution, manger le soir du 31 Décembre jusqu'à n'en plus pouvoir.

Butter est un personnage que j'ai adoré. Complexé de son poids, il n'ose pas aller vers les autres. C'est ainsi qu'il se fait une fausse identité sur un réseau social afin d'adresser la parole à une jeune fille qui lui plaît vraiment. Elle se nomme Anna, gentille, jolie et sérieuse en amour. Butter m'a touché par tout ce qu'il a traversé, principalement à l'école. C'est un garçon perdu et qui déteste son physique, c'est un personnage auquel nombreux d'entre nous peuvent s'identifier. Nous faisons la connaissance d'une bande d'amis : Trent, Jeannie, Jeremy, et bien d'autres, tous plus abominables les uns que les autres. Leurs comportements ont été affreux, Erin Lange a parfaitement su jouer avec les mots afin que le lecteur les détestent.

Dès les premières pages, j'ai senti que j'aimerai ce livre. Dès les premiers mots, j'ai pris du plaisir à lire et à ne pas m'arrêter. C'est un livre qui se lit très vite, le rythme est parfois un peu lent mais ça ne dure pas.

Ce roman ne raconte pas simplement l'histoire d'un adolescent en surpoids, il traite du harcèlement scolaire, de la grossophobie, de la vision négative que les gens ont du surpoids et il traite du suicide. À première vue, ce livre est léger, parfois un peu difficile mais il y a un tout autre message à l'intérieur.

J'ai été choqué, ému, énervé. le message passé par l'auteure est si fort, si puissant. À mes yeux, ce roman reflète la dure réalité de la vision du surpoids et de l'obésité ainsi que les réactions horribles d'autrui face à cela. Je recommande sincèrement cette lecture, au-delà d'être un peu humoristique, il y a bien plus à découvrir.
Lien : https://lademoiselleauxcerfs..
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J'ai ressenti du malaise pendant la lecture de ce roman pour ados. Il traite de l'obésité à l'ère des réseaux sociaux et du fossé qui peut exister entre l'apparence de quelqu'un et sa personnalité. Il y est aussi question d'un voyeurisme malsain et de loisirs fondés sur des relations sociales toxiques.
Butter a toujours connu le surpoids mais, arrivé à 16 ans et 192 kilos, sa réputation et sa vie sociale l'ont isolé au maximum au lycée. Son unique passion est la musique, le jazz et plus précisément le saxophone. Il est amoureux d'une fille de sa classe avec laquelle il tchatte en ligne mais sous une fausse identité.
L'enjeu du récit est un défi, lancé sur le net un soir de désillusion particulièrement forte, une promesse de "dernier repas" en ligne, qui va rallier l'adhésion et la fascination d'un public qui niait jusqu'à présent l'existence même de leur nouveau héros.
Comme dans "Les enfants sont rois", on comprend rapidement l'engrenage machiavélique dans lequel entraînent les réseaux sociaux et l'hypocrisie de l'apparente popularité de ses acteurs.
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