AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,81

sur 21 notes
5
5 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
On aimerait tous se rappeler les belles années avec une part de nostalgie et de mélancolie. Cependant, pour certaines personnes qui vivent des choses très difficiles comme une guerre, cela parle encore plus. Il s'agit de se réfugier dans des souvenirs heureux afin de pouvoir supporter la triste réalité.

Je tiens à le dire tout de suite, c'est une oeuvre à la fois poignante par son sujet mais également par son traitement. Il s'agit de l'horreur de la Première Guerre Mondiale vécu par les soldats dans les tranchées.

On sait que plus de d'un million de soldats sont malheureusement morts au cours de ce conflit particulièrement meurtriers. En dommage collatérale, 4 millions ont été blessés et atrocement mutilés. Pour donner une moyenne qui nous parle, 900 jeunes Français mouraient chaque jour sur les champs de bataille.

Le ton de cette BD est introspectif car on se met à la place d'un jeune soldat qui vivait des années d'amour avec sa belle et tendre qu'il a laissé pour pouvoir faire la guerre. Il n'a pas eu le choix.

Cela nous donne la nausée sur la guerre qui détruit des vies. Certaines guerres dont plus horribles que d'autres. On se rend compte d'une jeunesse gâchée et sacrifiée au nom d'intérêt nationaux qui dépasse totalement l'individu.

Pour autant, cette oeuvre ne tape pas vraiment sur les politiques et militaires qui ont mené ces jeunes hommes à la boucherie. On s'intéresse surtout aux conséquences sans creuser sur les causes. C'est un choix.

Le tout sera particulièrement triste à lire. Ce n'est pas le genre de BD que j'aimerais posséder. Certes, j'ai beaucoup lu sur la première Guerre mondiale mais c'est un témoignage sans doute plus intime qui rejoint d'autres la manière d'une pièce d'un puzzle géant sur ce thème.

Un dernier mot pour dire qu'il s'agit d'une première oeuvre d'un auteur qui sort d'une école dédiée à ce métier d'auteur scénariste et dessinateur. le dessin est encore à améliorer même si on peut percevoir de très jolies effets. J'ai bien aimé cette case où l'on voit une ville rayonnante mais dont le reflet montre les destructions opérées par la guerre.

Au final, c'est incontestablement un auteur à fort potentiel qui sera à suivre.
Commenter  J’apprécie          620
Très belle bande dessinée sur cette boucherie que fût la première guerre mondiale.
Traitement original qui navigue entre le réalisme brutal, le but de la guerre étant de tuer, et onirisme, on se souvient que les tueurs étaient des êtres humains comme vous et moi. Étaient.
Graphiquement, c'est superbement travaillé, des couleurs aux polices de caractère qui traduisent cette alternance jour nuit, vie et mort, réel et divagations du héros.
On navigue dans cette histoire sans forcément bien la comprendre au début. Et puis, l'ensemble se concrétise, la réalité prend doucement forme, je n'en dis pas plus...
C'est un album qui devrait figurer dans les bibliothèques, centres de documentation. Et que devraient lire tous les jeunes esprits, ici comme ailleurs, pour se vacciner contre les écrits et les harangues des propagateurs de haine qui encouragent les itérations modernes de cette barbarie humaine.
Une très belle découverte.
Commenter  J’apprécie          260
Ce récit nous entraine dans l'horreur glaçante de la guerre des tranchées.
Nous suivons l'histoire de Célestin, qui a quitté sa femme pour partir faire la guerre avec ces amis de toujours. Mais la guerre est cruelle, les amis meurent les uns après les autres et Célestin est défiguré.
Sa mémoire virevolte passe des tranchées au lit de Mathilde, son épouse, les contextes se croisent, se mélangent tels des cauchemars qui prennent le pas sur la réalité.
Et c'est un peu le souci de cette BD. L'onirisme ne permet pas vraiment de s'attacher au personnage principal et, si nous sommes terrifiés par l'horreur de ce qui se passe dans les tranchées, les souvenirs de Célestins et ses questionnements n'ont pas réussi à m'émouvoir de la même façon.
Commenter  J’apprécie          130
Voici un album riche en émotions.
Rappelle-toi ces belles années, aux éditions Soleil, signé Julien Langlais, au scénario, dessin, couleur... Bref, il a tout fait, et tout très bien fait.
J'adore son graphisme qui restitue parfaitement l'atmosphère de l'histoire.
Rappelle-toi..., c'est l'histoire de Celestin, un jeune père de famille qui part à la guerre.
Comme ses compatriotes, il pense qu'il rentrera bientôt.
Il ignore, lui aussi, l'enfer qui l'attend.
Langlais nous emmène au côté de ces combattants de la première heure.
Le train qui les emmène.
Les tranchées.
La violence des combats.
Les copains qui tombent et puis, soudain, la vie qui bascule.
Quand Celestin s'éveille, c'est l'incompréhension.
Il sent bien que quelque chose ne va pas.
Son cerveau s'emballe.
Lui, qui regrette de ne pas avoir su dire au revoir à Mathilde, sa chère épouse, va se remémorer ces belles années auprès d'elle.
La reverra-t-il un jour ?
On sent que le sujet passionne l'auteur qui sait retranscrire, avec empathie, le drame que vit cet homme que rien n'avait préparé à ce qui l'attendait.
Un voyage entre rêves et cauchemars d'où le lecteur sort bouleversé.
Une réussite, par un auteur plein de promesses.
Commenter  J’apprécie          130
Ce bel album consacré à la guerre de 14-18 a tout de suite attiré mon attention. C'est une période qui m'intéresse et, comme j'avais participé (dans une autre vie) au projet de mon collègue professeur d'histoire, j'ai lu énormément d'ouvrages retraçant cette terrible époque.
La couverture met l'accent sur une effrayante épreuve, dont on ne parle pas tellement, à mon avis : la séparation des familles, les femmes qui voient partir leur mari. Quelque chose que je ne pourrais pas supporter, je pense.
Au centre, les mains des deux époux se dénouent, entourées des clichés en noir et blanc que les poilus devaient conserver dans leur poche ou leur portefeuille. Elles sont pliées, roussies par le feu, écornées.
Le titre m'évoque la phrase tirée d'une lettre, écrite à la plume, par le héros à son épouse. C'est déjà émouvant. Grâce à la plaque qu'il arbore au poignet, nous savons que le soldat se nomme Célestin Desbois, mais je suis dubitative quant à la date, qui me semble incohérente, vu que, si Célestin est né en 1909, il n'a que cinq ans en 14.
De toute façon, dès qu'on ouvre le volume, on la retrouve, cette plaque, seule, cette fois, sur la page de titre, ce qui laisse imaginer que Célestin est mort à la guerre.
L'histoire commence au moment où les soldats embarquent dans les trains qui les emmènent au front.
Mais rapidement, les époques se mélangent : on est projeté dans les tranchées, dans un hôpital de campagne où on ampute à la scie, dans le village paisible, mais, si on observe son reflet dans l'étang, on se dit qu'il sera bientôt détruit. Présent et passé s'entremêlent. Je suppose que nous sommes invités dans les rêves du personnage. Dans ses cauchemars, plutôt. Qu'il est blessé. Qu'il va mourir.
Certaines images sont insoutenables. Des corps éventrés laissent échapper leurs entrailles. Des visages sont détruits, les os apparents, les mâchoires dénudées, les orbites vides. Et le sang, le sang qui gicle, qui coule, qui forme des mares.
Julien Langlais s'est occupé de tout. C'est lui qui a écrit le scénario, dessiné les vignettes, pris en charge les couleurs, qui contribuent largement à l'atmosphère de l'histoire. de très gros plans se succèdent, allant même parfois jusqu'à un combattant qui se reflète dans un iris.
Si les tons sont assez pâles, les scènes de combats mêlent l'orange des flammes, le rouge des blessures , le gris des fumées. Viennent s'intercaler quelques moments paisibles dans des teintes pastel vert, bleu, rose. C'est un verre partagé entre amis sous le feuillage, c'est la photo du couple avec son bébé, c'est un épisode de liesse à la fin des épreuves. Ils sont peu nombreux, étouffés par les hurlements, le battement lancinant des cloches, les obus qui éclatent. Et, en fil rouge, comme un leitmotiv, les portraits noir et blanc que les hommes ont emportés avec eux, qu'on retrouve dans leurs vêtements, auxquels ils jettent un dernier coup d'oeil avant de partir à l'assaut, que le vent leur arrache lorsqu'ils sont tombés.
Une très belle réalisation qui m'a beaucoup plu, bien que je ne sois pas certaine de mon interprétation.
Commenter  J’apprécie          70
"Reviens-moi vite"... Ce sont les derniers mots prononcés par Mathilde sur le quai de la gare. On est en 1918, Célestin part à la guerre et va y vivre ce qu'il ne pouvait même pas imaginer. Les amis morts au combat, le sang,... Puis l'obus qui tombe, et c'est le noir.

Célestin se réveille sur un lit dans les odeurs de tripaille et de pus... Et la vie ne sera plus jamais comme avant. Des cauchemars à en devenir fou, des visions d'horreur qui le hantent...

Cet album est le projet de fin d'études de Julien Langlais à l'Académie de BD Delcourt. Ce tout premier livre est donc le fruit de trois années de travail, de recherches et de réécriture.

Et de dessin bien sûr ! Et il faut bien reconnaître que Julien Langlais a quelque chose de particulier dans son trait réaliste et surtout dans la mise en couleurs que j'ai trouvé très réussie.

Julien Langlais nous propose un beau premier album à la puissance dramatique évidente. Encore un jeune artiste à surveiller !
Commenter  J’apprécie          40
Quels souvenirs de nous-mêmes souhaitons-nous laisser à nos proches ?

1914. France. Célestin Desbois s'en va en guerre avec ses amis, en espérant revoir vite sa femme Mathilde et son fils Marcel. Mais la Grande guerre s'éternise et la grande faucheuse frappe aussi bien dans les tranchées allemandes que françaises. La mort en perpétuel champ de vision, les remords, la chair profondément meurtrie : c'est dans ce contexte que Célestin devra faire un terrible choix…

Une première BD réussie pour Julien Langlais, jeune diplômé de l'Académie de Bande Dessinée Delcourt.

La narration engagée, la tension palpable, le calvaire des blessés : tout cela concourt à nous mettre en immersion totale dans le quotidien glaçant des soldats livrés à eux-mêmes et des gueules cassées. L'album décrit bien l'impact de la guerre sur les proches désemparés face aux traumatismes/cauchemars des mobilisés. Sont aussi fustigés les « ânes dirigeant des lions » aka les politiques et officiers dépassés par la tournure du conflit.

Julien Langlais entremêle le présent de Célestin avec ses souvenirs sur le champ de bataille et sa vie d'avant-guerre : une fois qu'on s'y habitue, on réalise qu'il utilise ce procédé afin de nous faire comprendre la décision que prendra Célestin à la fin.

Concernant le graphisme, on sent l'important travail de recherche du scénariste pour coller à la réalité de l'époque, notamment en ce qui concerne les objets, vêtements, décors.

Son dessin à l'aspect vieilli et aux couleurs chaudes est très cinématographique. Il comporte beaucoup d'arrêts sur image et met l'accent sur le côté boucherie de la guerre (plaies), les émotions (les yeux mêlés d'effroi) et les attitudes (détresse, dépression, résilience).

Mention spéciale à la vignette de la planche page 15 si belle et si cruelle : sur terre, la ville paisible avant guerre et dans le reflet de l'eau, la ville ravagée post guerre.

Si vous avez aimé le film La chambre des officiers, vous apprécierez Rappelle-toi ces belles années !
Commenter  J’apprécie          30
Encore un magnifique album graphique qui illustre la Grande Guerre. On y suit Célestin lors de son départ au front, laissant derrière lui sa femme Mathilde et son fils Marcel en bas âge.

L'horreur de la guerre, les traumatismes, la vie dans les tranchées, les soldats qui ne reviennent jamais, ceux qui reviennent mutilés, traumatisés, l'auteur met en exergue ce que la guerre inflige et ce qu'elle enlève, détruit : des vies, des familles, des corps et même l'espoir!

Alors il ne reste que le souvenir de ces belles années, c'est ce que Célestin demande à sa femme, se remémorer les bons moments en souriant...
Commenter  J’apprécie          30
Cette première oeuvre de Julien Langlais a pour cadre la Grande Guerre. Encore un album de plus sur cette boucherie qu'elle fût me direz vous. Certes mais ici pas de polémiques politiques ou militaires, c'est le témoignage intime d'un poilu grièvement blessé et traumatisé, comme tant d'autres, que nous livre l'auteur. Transporté à l'arrière, entre le vie et la mort, il est assailli par les violentes images de ce qu'il a vécu sur le front et par celles, lumineuses, de sa vie d'avant. Il est également hanté par les fantômes des camarades qu'il n'a pas réussi à sauver et qui sont restés là-bas.
Nous nous retrouvons donc dans la peau de ce grand blessé, gueule cassée amputé d'une jambe. Il n'a plus aucune perspective hormis celle d'être un monstre et une charge pour sa jeune femme et son fils. S'entremêlent alors des séquences atroces, crues et sanguinolentes de batailles, les soins douloureux qu'il subit et les souvenirs heureux du temps passé. le tout avec un dessin réaliste où l'hémoglobine se suffit à elle-même pour nous rappeler l'horreur de cette guerre meurtrière. Dessin qui au demeurant est magnifique et maîtrisé.
C'est dès 1914 que Célestin Desbois est mobilisé. Comme beaucoup de ses amis ce jour-là, il quitte sa jeune femme Mathilde, sur le quai de la gare pour monter dans le wagon qui l'emmène sur le front. Durant tout le trajet il se met en retrait et contemple la photo faite avec Mathilde et leur nouveau-né, se promettant, à son retour de rattraper le temps perdu. Nous le retrouvons ensuite sur le front, la bataille gronde, autour de lui, il voit ses amis tomber sous les bombardements et les balles ennemies. C'est en tentant de ramener l'un d'entre eux vers l'arrière qu'il est fauché à son tour. Lors de son évacuation, alors qu'il est inconscient sur une civière, sa photo, usée d'avoir été tant manipulée, tombe dans la boue du champs de bataille. Il se réveille longtemps après sous la tente d'un hôpital de fortune amputé d'une jambe, sa mâchoire inférieure a disparu ainsi qu'une partie de sa langue, incapable de parler et de se nourrir. Il va alors être transféré dans un hôpital à l'arrière.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Soleil pour cet envoi. »
Commenter  J’apprécie          20
Je suis mitigé. L'époque de la Grande Guerre est très bien rendue à part quelques expressions empreintes de néologisme ("Du coup"...) Mais qu'est ce que l'histoire est noire ! de ce fait, le titre prometteur de "belles années" est mensonger. le vrai titre serait : "le traumatisme de Célestin". le dessin est très bien mais je suis resté sur ma faim.
Commenter  J’apprécie          20



Lecteurs (39) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5262 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}