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Citations sur On a tous dans le coeur une petite fille oubliée (16)

Le bonheur est bruyant, la douleur est silencieuse, le bonheur éclate en bulles qui volent et se déposent sur les autres, comme des graines qui ne demandent qu’à se développer, à « contaminer », le malheur s’agglomère autour de sa victime, l’emmure en elle-même : on se ferme, on se recroqueville, on le garde au creux de soi, bien serré, de peur qu’il sème probablement.
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Quand on parvient au stade où l'on arrive à parler de ce qui fait souffrir, c'est que l'on va déjà un peu mieux car la souffrance profonde a du mal à se dire tant elle étouffe le cœur, étreint la gorge, tranche tout contact avec autrui : c'est une violence intime et silencieuse, la mal-être véritable ne s'articule pas, il grogne, gronde à l'intérieur de soi (...).
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Anne pense que Médée, l’héroïne hors du commun, qui transgresse, qui choque et provoque terreur et pitié aussi, Médée créée par les mythes antiques, par l’excès voulu par le spectacle, eh bien Médée peut exister, Médée n’est pas un fantasme invraisemblable. Les histoires de sang, de violence, d’actes impensables, de folie meurtrière, n’appartiennent pas qu’à l’Antiquité, à la littérature et aux êtres issus de lignées de rois et de reines ou de dieux et de déesses. Les tragédies grecques sont dans les journaux d’aujourd’hui, dans les faits-divers contemporains. Et sans la beauté de l’écriture qui sublime l’acte indicible, ne reste que les événements, bruts, nus, sans l’habit des mots purs, imagés, qui ramènent à la cruauté ordinaire et au sordide du quotidien de gens souvent sans envergure, qui ont sombré sans vraiment avoir lutté, accablés sous le poids d’une vie perçue comme un destin ; leur fatalité prend la forme d’une dépendance toxique, à l’alcool, à un conjoint violent, qui enferme, prive de libre-arbitre, dont on ne peut se défaire que par un acte irréversible qui condamne à perpétuité celle qui l’a commis, une victime. Tuer, ou se tuer, à cause d’une addiction, d’une souffrance sans fin, d’un sentiment d’impuissance, à cause du labyrinthe sans fil, parce que c’est déjà une violence de sentir qu’on ne peut pas agir, parce qu’on finit toujours par répondre à la violence par la violence. Couper les liens qui scient la peau, qui brûlent de manière intolérable, couper en tranchant, en tranchant le fil de la destinée, avec un couteau, un révolver, n’importe quoi qui aidera à échapper à l’être ou à la chose qui fait du mal, et qui aidera à respirer, juste un moment, avant la fin du monde. Il n’est pire bourreau que celui qui a été victime.
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INCIPIT

Il m'arrive ce qui pouvait m'arriver de pire : un enfant...
Ce sont les mots qu'Anne a envie de crier à la terre entière, et elle n'a personne à qui les dire. Même à la mer, la confidente, qu'elle est venue retrouver ce matin, elle n'a pas envie de les crier, même au ciel qui peut tout entendre, même à la mouette esseulée là-bas, qui paraît si fragile sur ses pattes fines et qui pourrait comprendre, qui avance plus sûrement qu'elle, s'arrête parfois et tend la tête, peut-être vers un signe lointain, ou invisible, venu de l'avenir. Même à l'écho, elle ne veut rien crier. Cela soulage, pourtant de vomir sa douleur, d'en recouvrir l'immensité du monde, de cracher sur le paysage à qui elle en veut d'être différent ce matin. Tout lui semble hostile, ligué contre elle, laid et repeint avec les couleurs de la rage et du désespoir.
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C'est la sculpture qu'elle a entendue l'appeler le plus fort, c'est la voie qu'elle a décidé d'approfondir. Jusqu'à trouver son style, son univers, et installer un atelier dans ce village d'artisans.
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Cette absence même d'envie de "procréer" révélait bien des carences encore présentes en termes de joie de vivre, par rapport à une "norme" humaine, elle révélait bien qu'elle ne souhaitait pas voir la vie continuer, se reproduire, à travers des générations qui perdureraient un peu grâce à elle. c'était une sorte de refus de la vie.
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La parole ne fait pas disparaître toutes les plaies mais elle met un peu de baume.
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On pense toujours que ceux qui ont déjà traversé de lourdes épreuves seront les plus aguerris à en surmonter d'autres. On ne se dit jamais que les épreuves usent un corps, une âme, que d'avoir trop lutté peut amener à se laisser couler face à l'épreuve de trop.
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Est-ce que chaque chose, chaque être, ne cache pas toujours un secret bien enfoui, ramené à la lumière du jour, comme la mer ?
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Anne croyait avoir laissé sur le bord de la route cette petite fille qui a peur sa mère, de La mère, mais cette petite fille entrée par effraction en elle réveille l'autre petite fille, celle qu'elle croyait ne plus être et qu'elle est toujours. On a tous dans le cœur une petite fille oubliée. Elle était seulement endormie et elle hurle à nouveau.
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