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Critique de fanfanouche24


Une « retrouvaille » très forte… réalisée une seconde fois avec autant d'enthousiasme que d'émotion , qu'à sa première lecture….!

Un livre que j'ai lu en 2003, avec moult intérêt... Un sujet qui m'interpelle toujours !!... J'ai d'ailleurs un travail d'écriture débuté depuis plusieurs années sur une thématique très proche... Je tombe justement sur la belle critique de pyrouette... alors que je fais une relecture de ces quinze destins féminins... courageux et créatifs... qui ne peuvent que tous « nous secouer » et nous interpeler de plein fouet , dans nos sociétés relativement « superficielles » et consuméristes…!
Quinze témoignages ponctués, avec bonheur, d'extraits de poèmes d'Emily Dickinson, poétesse que Françoise Lapeyre semble vivement apprécier...

L'extrait que je choisis de joindre ci-dessous exprime toute la complexité de la Solitude : cette compagne exigeante pour soi, pour l'acte de création…toutefois demeure la nécessité des échanges et des richesses d'autrui…pour appartenir et participer à la communauté humaine ! Il faut trouver l'équilibre entre ces deux extrêmes…Parmi les solitudes, celle des religieuses erémétiques…semblent les plus âpres.

« Judith---
Dans cet aboutissement, la campagne n'est peut-être pour rien, mais l'isolement n'est pas étranger à l'indispensable concentration sur la recherche des matières et des formes. C'est à la solitude, au vide autour d'elle, qu'elle doit d'atteindre ces moments d'élan, elle dit d'effusion. " Là, dans l'atelier, j'oublie tout, je ne vois pas le temps passer, je peux commencer à peindre dans la journée et me retrouver encore là à trois heures du matin. Il y a comme une excitation, une ivresse, le désir d'aller plus loin, comme dans l'aventure." Pour autant Judith ne se dit pas solitaire, la création, pense-elle, a besoin de l'expérience des autres, de confrontations à d'autres univers. Elle se ménage tout le repli qu'elle peut, convoque le silence, mais prévient les amis quand elle se retire pour être sûre de les retrouver au bout de la retraite. » (p. 40)

Quinze destins féminins singuliers qui ont en commun un courage immense, une exigence existentielle, et une détermination sans faille pour assumer leur existence, même semée d'épreuves…et de précarités
diverses !
Françoise Lapeyre , dans la postface, nous explique sa démarche quant à cet ouvrage, ses rencontres avec ces femmes, qui n'étaient pas sur les réseaux sociaux. Il a fallu donc plus de temps et d'astuces pour rassembler ces témoignages…On la remercie de sa ténacité qui nous permet de lire cet ouvrage bouleversant et très riche d'enseignements et d'émotions…

« Postface- --Une solitude à soi-
Elles avaient beaucoup à dire pour raconter des parcours uniques, qu'ils soient romanesques, dramatiques, agités ou simples. Pour réagir, aussi, à l'image de la femme seule, à distance du monde, dont elles savent qu'elle intrigue. La campagne abrite une catégorie bien identifiée de femmes seules et isolées : les cultivatrices devenues veuves et restées à la ferme. Mais elles, rares et dispersées, venues des villes, du divorce, du célibat, de métiers urbains, de la création artistique, de la religion, se présentent, et se représentent, comme des individualités.
Leur identité, c'est d'accumuler les écarts : elles ne sont ni dans le couple, ni dans le « cuisine/courses/ménage/enfants », ni dans les liens professionnels, ni dans les villes. Leur mode de vie éveille la curiosité, surtout, pour inspirer des interprétations dramatisantes et des mises en cause en termes d'échec ou de torts. Qu'ont-elles donc fait pour être seules ? Contrairement à l'histoire sociale des peurs, des goûts, des émotions, celle de la solitude n'a pas été écrite, si bien que la société peine à se dégager des associations banales telles que solitude et peur, solitude et marginalité, solitude et individualisme, solitude et mélancolie. (…)
Ce sont , d'abord, des femmes d'une grande force morale, car l'isolement l'exige comme il l'entretient. (p. 180)

Ouvrage qui offre un grand nombre de visages à cette Solitude qui effraye et console parfois… tant d'entre nous : entre « Solitude nécessaire », cette autre, brutale, qui survient brusquement à l'aune d'un accident de vie, Une autre solitude, réparatrice, permettant reconstruction et renaissance, et la solitude si particulière des ermites…Ces solitudes qui nous font partager ces 15 portraits extraordinaires, vaillants de femmes aux personnalités bien trempées !...

Paralèllement, en faisant des recherches complémentaires sur l'auteure, j'a pris connaissance d' un autre texte existant sur une femme qui a croisé la vie du Grand Hugo…, Léonie d'Aunet, ; là aussi, une femme d'un grand caractère, dont la vie devint très difficile après sa relation passionnée au poète. En contrepoint, elle devint une journaliste de talent… Une curiosité …qui s'ajoute pour une lecture très prochaine…. !
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