Citations sur Sous le regard du loup (11)
On voyait bien que le monde venait de changer, que rien ne serait plus comme avant, que les "Trente Glorieuses" étaient déjà passées après avoir semé dans les têtes des idées de voyages lointains, dans les cuisines un frigo, dans les salons une télé que les plus riches regardaient en couleur, dans les garages une auto pour les promenades du dimanche et une mobylette pour les sorties pêche.
Je voudrais entendre ta voix. J'aime l'entendre. elle est belle, douce, apaisante. Sais-tu que la voix est le reflet de la qualité intérieure, au moins à l'égal du regard ?
sans l'amour de soi d'abord, l'amour de l'autre n'est pas possible, de tous les autres, de la vie, du monde ! Sans la connaissance de soi, cet amour de soi n'est qu'orgueilleuse illusion et volonté se domination. Faire l'effort de se connaître soi-même, c'est vouloir aller vers son environnement humain, animal, végétal, minéral sans le polluer, sans le dénaturer, en le respectant.
Aimer ce monde tel qu'il nous est offert, pas tel que nous voulons qu'il soit. " Ce loup est en nous ! avez-vous dit, en chacun de nous." Mais qu'il est donc difficile de le repérer, ce loup caché en soi. N"est-il pas nécessaire, pour l'atteindre, de s'observer sans complaisance, sans écharpe tricolore, sans soutane, sans macaron doré, sans uniforme, sans ambition sénatoriale, sans fonction sociale aveuglante ... à poil ....
On en est loin, de cet esprit fraternel, à des années-lumières, avec nos politiciens, leurs fonctionnaires et leurs porte-voix qui brandissent leur carte de presse sous le nez des provinciaux comme des malfrats leur kalachnikov dans une banque. On le retrouvera cet esprit si, et selement si, nous redécouvrons les valeurs première de notre République.
Ne pas croire ce que nous racontent ceux qui ont ou veulent le pouvoir. Ils se croient puissants, sont en réalité les plus faibles. Pauvres illusionnistes qui, par leurs gesticulations, leur verbiage, la peur qu'ils manipulent, les histoires qu'ils se racontent, et les berceuses qu'ils baragouinent, anesthésient leurs contemporains.
Les vacheries, je les laisse aux intéressés, et à ceux, de loin les plus nombreux, qui croient tout savoir et tout pouvoir !
Et, juchés sur des tracteurs trop monstrueux pour leurs vieilles granges, poussés par des banquiers plus âpres à la récolte de blé d'or que leurs clients de blé dur, les paysans des villages environnants et de partout faisaient bâtir à la chaîne des hangars de tôle ondulée dont la charme de ferraille égayait le paysage, des étables conçues pour des vaches sans cornes, et commençaient à pourrir la terre aux mixtures létales de Monsanto.
Mai 68 avait laissé des traces.
Les filles voulaient prendre la pilule et le large, les garçons prendre les filles, les parents prendre la part de ne rien voir du flagrant délire de rejetons que les vieux chargeaient désormais de tous les maux du monde.
Toujours, quand il faisait le chemin de la bergerie, il la revoyait, ses herbes à la main, dévaler la prairie vers le ruisseau d'où, à bout de souffle, elle remontait enfin, les bras fleuris d'un énorme bouquet de boutons-d'or.
"Bon Dieu, que le temps a passé vite !"