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Critique de Zazette97


"Blast" est une série en 4 tomes, publiés entre novembre 2009 et mars 2014 et réalisés par le dessinateur français Manu Larcenet, notamment connu pour la série "Le combat ordinaire".

Polza Mancini, ancien critique gastronomique de 38 ans, est placé en garde à vue pour l'agression de Carole Ondinot.
Interrogé par deux inspecteurs, l'homme revient sur les dernières heures de son père et sur cette fameuse nuit durant laquelle il connut son premier "blast" qui prend les traits d'une statue Moaï.


Exaltation. Transe. Révélation d'un monde sans morale.
Libre pour la première fois, Polza s'est affranchi du monde des hommes, des responsabilités, des liens affectifs pour se retirer dans le monde sauvage, entre isolement et contemplation.


J'ai profité de la sortie du dernier opus pour découvrir la série cul sec...Et on peut dire que j'ai plutôt été secouée par cette lecture. Dérangeante ? (In)humaine ?
Au premier degré, "Blast" pourrait se résumer au gros délire toxico-éthylique d'un obèse en mal de vivre.
En réalité, "Blast" est d'une profondeur inattendue. Sur le mode de la confession, le lecteur suit les errances d'un homme au physique ingrat (dont il s'amuse et qu'il cultive) en proie à des pulsions (auto) destructrices : un homme qui a choisi le suicide à petit feu et s'en donne les moyens. Pas de retour en arrière possible.
Marginal et hors normes, Polza symbolise tout ce que la société refuse de voir.

La série "Blast" porte en elle la violence sous toutes ses formes (la transition entre les deux premiers tomes et les deux derniers est assez saisissante !), celle infligée à soi-même (l'obésité morbide de Polza et son problème au foie ne l'empêchent pas de se remplir à l'excès dès qu'il peut) et aux autres.
Seuls ses moments de communion avec la nature et ses éléments ainsi que ses épisodes de blast - représentés par des dessins d'enfants colorés - rompent pour un temps seulement avec la noirceur ambiante.
N'allez pas croire qu'étant ivre et shooté la plupart du temps, Polza ne soit qu'un illuminé incapable de raisonnement logique ou d'une certaine sensibilité poétique.
Au contraire, il m'a surprise bien des fois dans ma naïveté. J'ai eu un certain mal à mettre le doigt sur ce qui m'avait tant déroutée dans cette série mais j'ai fini par trouver.
Certaines réflexions, pourtant à contre-courant et placées dans un contexte malsain, ont fait mouche en moi alors que je n'adhérais pas du tout à qui il était, ce qui était plutôt perturbant...
En résumé, "Blast" ne se lit pas, il se vit.
Et je n'ose même pas imaginer dans quel état d'esprit s'est plongé Larcenet pour en arriver à un tel résultat...

A découvrir si ce n'est pas encore fait et si l'on ne craint pas la nausée ou la dépression (ou les deux)...
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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