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Critique de Orazy


Merci tout d'abord aux éditions le Bélial' et à Babelio pour l'envoi de cette belle anthologie. Il y a longtemps que je voulais me pencher de plus près sur le cas Rich Larson après avoir lu deux de ses nouvelles sur Tor.com dont la très bonne "Meat and Salt and Sparks", retrouvée dans La Fabrique des Lendemains. La couverture assez laide du recueil anglophone Tomorrow Factory me repoussait à chaque fois ; celle de Pascal Blanché est sublime et les traductions souvent excellentes de P-P Durastanti m'ont convaincu.

Le recueil est plus gros que 'l'original' anglais. Il faut dire que l'auteur est prolifique avec déjà plus de 200 nouvelles et un roman à son actif, ainsi que divers recueils de poésie : pas mal pour un vingtenaire. Nos anthologistes ont fait le choix de proposer une sélection abondante nous immergeant tête et corps dans l'imaginaire et les mondes de Rich Larson, qui ne cesse de jeter entre eux des passerelles : on retrouve des éléments de décor (téléphoner devenu Skyper), des personnages, parfois des morceaux d'arcs narratifs. Et des thèmes, au premier rang desquels l'humain augmenté, du moins modifié, qui donne à la plupart des nouvelles un style cyber/bio-punk très fort voire extrême (lire la nouvelle "On le rend viral", glaçante).

Paradoxalement, cette obsession pour la technologisation des corps est caractéristique d'une SF assez classique dont Rich Larson ne renouvelle pas foncièrement les débats malgré une actualisation à la marge (l'introduction des drones par exemple). Je ne m'y attendais pas de la part d'un auteur aussi jeune présenté comme le chef de file d'une SF "post-eganienne". le recueil "The Island and other stories" de Peter Watts (paru en français chez le Bélial' en 2016 sous le titre Au-delà du gouffre), que j'ai lu en parallèle et dont certains écrits ont déjà vingt ans ou trente ans, me semble porter un regard plus neuf sur ces sujets.

Il reste que Rich Larson est très habile à créer des récits efficaces et marquants. Il emprunte énormément au cinéma, tant dans le fond (des nouvelles rappellent Alien, Moon, Tales from the Loop, etc.) que dans la forme (certaines scènes, très visuelles, sortent tout droit d'une production hollywoodienne). Mes nouvelles préférées : la première et la dernière du recueil, toutes deux situées en Afrique. le talent de l'auteur y apparaît en pleine lumière, et le sense of wonder y dispute au suspense et à l'émotion, comme dans les meilleurs Ken Liu ou Ted Chiang. À n'en pas douter, Rich Larson a encore de quoi nous émerveiller.


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