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Critique de Geolivres


Fabuleux récit historique écrit à la manière d'un roman qui retrace comme si on y était le dernier voyage du fleuron de la Cunard, le Lusitania, jusqu'à sa funeste rencontre avec le sous-marin allemand U-20 en mai 1915. L'auteur Erik Larson décrit avec forces détails la vie à bord du paquebot et du U-boot ainsi que leurs conditions de navigation respectives ; les amateurs d'histoires maritimes y trouveront leurs comptes avec des descriptions techniques de premier ordre. La progression de l'intrigue, qui n'en est pas une mais c'est tout comme, maintient en haleine jusqu'au croisement fatidique à quelques heures de l'arrivée à Liverpool, les derniers instants avant le drame étant particulièrement haletants tant par la qualité du récit que par les aléas qui survinrent et on est littéralement saisi par l'intensité dramatique au moment du tir de la torpille et de l'explosion qui s'en suivit. L'agonie du Lusitania, bien plus rapide que celle du Titanic est une longue litanie de drames personnels qui vous serrent le coeur tant on a l'impression de vivre l'événement. En 1912, l'antienne à la mode était que rien ne pourrait faire sombrer le fleuron de la White Star Line pas même un iceberg ! Trois ans plus tard, même assurance crasse mais pour le lévrier des mers de la Cunard ce coup-ci et vis-à-vis d'une torpille désormais. L'homme et ses certitudes, quel désastre parfois !
Les aspects politico-militaires rajoutent un écho encore plus effarant aux événements avec le suivi quasiment quotidien par les services d'écoute britanniques des pérégrinations du rôdeur des profondeurs à la quête de proies à engloutir. L'auteur nous fait naviguer d'un vaisseau à l'autre, d'un côté de l'Atlantique à l'autre, recréant ainsi une impression de simultanéité qui rajoute de l'intensité à son œuvre. L'attitude parfois trop passive, voire cynique, de l'Amirauté britannique, dont le chef était Winston Churchill, ne laisse pas d'interroger alors même que des indices auraient dû conduire à des mesures plus énergiques de protection. On connaissait l'épopée du Titanic mais celle du Lusitania fut tout aussi incroyablement dramatique. Erik Larson réussit le tour de force de nous relater un évènement déjà connu à la manière d'un roman à suspens, c'est du grand art, on en a le souffle coupé par l'émotion.
Seul petit bémol, la dernière partie du livre qui traite plutôt de l'évolution de la situation politique des États-Unis face à la guerre en Europe et où l'auteur semble considérer l'intervention navale américaine à partir de 1917 comme seule décisive car soutenant dès lors l'effort de la Royal Navy pour protéger les eaux britanniques, la participation terrestre en France n'étant même pas mentionnée.
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