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Critique de Nastie92


Pierre Lassus est psychothérapeute. Dans cet essai, il nous offre une plongée dans le monde des criminels. Non pas par voyeurisme malsain, mais pour essayer de comprendre l'origine de leur comportement déviant. Et son verdict est sans appel : "Il n'existe pas de criminels ayant eu une enfance heureuse."
Pour étayer sa théorie, Pierre Lassus l'illustre de très nombreux exemples.
Dans une première partie intitulée "Criminels", il retrace l'enfance d'un grand nombre de criminels, qu'il classe en deux catégories : les "criminels ordinaires", tels Ted Bundy ou Guy Georges et les "criminels d'état" comme Adolf Hitler ou Ivan le Terrible.
Dans chacun des portraits, il analyse l'enfance du sujet, et ce qu'il nous raconte est toujours saisissant.
La seconde partie est intitulée "le déni et le soin".
Le déni c'est, nous dit-il, ce triple refus de voir la réalité : de la part du coupable (ça se comprend !), de la victime (trop sidérée pour admettre l'ampleur de ce qui lui arrive), mais aussi des observateurs (les actes commis sont souvent si barbares qu'on ne peut accepter l'idée qu'ils aient été commis par un être humain).
Dans les dernières pages, Pierre Lassus évoque les soins, mais avant tout la prévention.
Il plaide de manière fort convaincante la cause des enfants, qui selon lui doivent à tout prix être protégés des adultes, lorsqu'ils sont défaillants, fussent-ils leurs parents. Des parents à qui il va jusqu'à refuser ce titre de "parents", ne leur accordant que l'appellation de "géniteurs".
Pierre Lassus se place sans ambiguïté du côté des enfants : "On pourrait alors en finir avec ce maintien imposé des liens entre les parents criminels et les enfants victimes, avec ces visites "médiatisées" de la petite violée à son "papa" incarcéré, avec ces rencontres en terrain "neutre" et sous le regard supposé vigilant d'intervenants sociaux (il faut quand même bien empêcher des passages à l'acte dans le cadre de l'institution sociale) entre des petits apeurés et leurs ex-tortionnaires. Toutes ces pratiques n'ont en fait d'autres justification que le "droit" des parents, et elles ignorent résolument le "droit" des enfants à être protégés, à grandir en paix, loin des menaces et des manipulations perverses. "
Un essai assez complet, qui ouvre de nombreuses pistes de réflexion. Une lecture que j'ai trouvée très enrichissante.
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