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Citations sur La promesse (40)

Il n’a pas été déporté. Ai-je le droit à la parole ? Ma génération n’est même pas celle des survivants. Mais la suivante. Pourquoi souffrirais-je de la Shoah ? Quelle difficulté aurais-je à vivre avec une histoire si ancienne ? 16 % de la population française ne sait même pas que les camps ont existé. Et moi j’y pense tous les jours. Parfois j’en rêve. Comment exprimer cela, le faire comprendre, même à des proches ? Comment raconter le secret qui a accompagné mon enfance et mon adolescence ? Comment expliquer que parfois ce refus de parole me fait me sentir apatride et sans racines ? Que mon nom est un nom d’emprunt et que si je gratte en dessous il n’y a presque rien ?
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Treize ans, l'âge de la bat-mitsva, la cérémonie qui marque la majorité religieuse des filles chez les juifs. Après cette soirée, mon père n'a que très rarement évoqué son histoire avec moi. Ce soir-là, il m'avait donné une seconde identité en me dévoilant la tragédie de son enfance, en faisant revivre le petit garçon juif qu'il avait été, ses parents, son autre nom. Mais cette identité il me l'avait aussitôt reprise en me demandant de la taire, en m'interdisant d'en parler à qui que ce soit. Son passé restait un secret. Et il m'y avait fait entrer , me l'avait offert. Un cadeau étrange, insaisissable.
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Nous portons tout les trois un nom que nous n'aurions pas dû porter. À chacun de nous il a légué ce leurre, ce double-fond dissimulé sous notre apparente histoire sociale.
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J'ai choisi d'écrire cette histoire. J'en suis la dépositaire et sa mémoire retrouvée. Ces pages leur offrent une tombe, un lieu de recueillement.
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On ne vous demande rien que vous ne pouvez pas nous envoyer. L'essentiel est d'être bien portant au moment de la déportation. Il ne faut pas être épuisé avant et pour cela il faut avoir des colis bien faits.
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Quelle belle revanche sur la vie que de faire l'amour en haut de ses constructions (Blockhaus), dont l'intérieur ne s'ouvre que sur une toute petite fenêtre, spécialement conçue en son temps pour y positionner une mitrailleuse ou un canon.
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La promesse d'une liberté future qui assurerait notre survie.
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Il n'a pas été déporté. Ai-je le droit à la parole? Ma génération n'est même pas celle des survivants Mais la suivante. Pourquoi souffrirais-ie de la Shoah ? Quelle difficulté aurais-je à vivre avec une histoire si ancienne? 16 % de la population française ne sait même nas que les camps ont existé. Et moi j'y pense tous les ours, Parfois j'en rêve. Comment exprimer cela, le faire comprendre, même à des proches? Comment raconter le secret qui a accompagné mon enfance et mon ado lescence? Comment expliquer que parfois ce refus de parole me fait me sentir apatride et sans racines? que mon nom est un nom d'emprunt et que si je gratte en dessous il n'y a presque rien?

Quand Julien, à la naissance de notre première fille, revenant de la mairie où il était allé déclarer l'enfant, me confirma qu'elle ne portait que son nom, je me sentis bien. Mon beau-père, qui assistait à cette scène. ne comprit pas pourquoi nous ne lui avions pas donné nos deux patronymes.

"Tu as un beau nom pourtant », ajouta-t-il.
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Je pense à mon père également. À ces lettres qu'il n'a jamais lues. Qu'il n'aurait pas pu lire sans s'abîmer davantage. Je pense à la souffrance qui aurait été la sienne s'il l'avait fait. À son sentiment de culpabilité. Celle de leur avoir survécu. Et le manque d'eux qu'il aurait ressenti. Aux souvenirs qui seraient revenus, iné- vitablement. Des images fugaces, des odeurs, des bruits. Il ne l'aurait pas supporté. Il n'avait pas d'autre choix, pour vivre, que d'oublier d'où il venait. D'étouffer ses voix intérieures.

Moi non plus je n'ai pas le choix. Je dois redonner vie à ces mots oubliés. Et dire à mon père, même s'il n'est plus là pour l'entendre, combien ses parents se sont inquiétés pour lui. Ou'enfermés à Drancy ils se sont torturés, impuissants, à l'idée qu'il puisse subir leur sort. Et qu'ils ont confié à Pierre et à Madeleine la lourde tâche de le protéger, puis celle de les remplacer.
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Aujourd’hui j’en sais davantage que lui sur sa propre histoire. Je suis la mémoire de son enfance.
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