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Critique de pilyen


La quatrième de couverture du roman dit : " ... vertigineux jeu de miroir". En tant normal, en lecteur assez critique et surtout un peu au fait des stratégies commerciales des éditeurs, c'est le genre d'adjectif laudateur qui me fait, au mieux sourire, au pire rejeter le livre, pressentant une prose hystérique camouflant un ouvrage ambitieux mais (au choix) difficile ou raté. J'ai lu "Celle que vous croyez" et je le dis haut et fort : C'est réellement VERTIGINEUX !
Sans doute, vous lirez, entendrez des commentaires sur le livre, vantant l'extraordinaire modernité de l'histoire prenant à bras le corps les relations virtuelles qu'offrent la toile, Facebook en particulier. Oui, on peut résumer ce roman à une histoire de jalousie et du jeu dangereux de se créer de toute pièce un personnage autre derrière son écran. Mais "Celle que vous croyez " est beaucoup plus que cela. C'est l'oeuvre vibrante d'une auteure au sommet de sa création. Plonger dans ce roman est une expérience rare et absolument jubilatoire.
Cela débute par un prologue sans ponctuation. Houlà, me direz-vous, encore un truc bien intello ! Pas du tout ! C'est sûr que cela peut rebuter de prime abord, mais tout de suite, vous êtes saisi par ce texte qui démarre calmement, banalement mais où petit à petit la femme qui parle sombre dans la folie. En un peu plus de deux pages, Camille Laurens frappe le lecteur au plexus solaire et le laisse KO !
Avec un tel début, on se dit qu'il va falloir que la suite soit à la hauteur.... et elle l'est ! La partie suivante est un entretien avec le psy qui suit la femme du prologue. La presque cinquantaine, encore belle, on devine qu'elle a pété les plombs suite à un amour qui aurait mal tourné avec un homme peut être plus jeune. le texte, genre monologue, est un deuxième uppercut. Alors que l'histoire se met en place, (oui il y a une vraie histoire, de plus en plus passionnante, qui vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière ligne.), l'auteure en profite pour faire un état des lieux des femmes et de leur désirs à l'approche de la cinquantaine. C'est un véritable plaidoyer féministe, que dis-je, humaniste sur cette violence sourde faite aux femmes occidentales, surtout vieillissantes, qui même si leur sort peut paraître enviable à des millions d'autres de part le monde, reste d'une intolérable cruauté. Les phrases s'entremêlent, s'entrechoquent. On voudrait en retenir la plupart, on en récolte quelques unes ( "L'indifférence ( aux femmes dès la quarantaine) est un autre genre de burqa... une autre façon pour les hommes de disposer seuls du désir." )... Deuxième uppercut.
Mais on continue, bien sûr ... Et là, changement de ton, changement de genre aussi, nous passons à une partie plus littéraire, une nouvelle inventée par la femme du début, écrite lors d'un atelier littéraire encadré par une romancière prénommée Camille... Finie la violence du début, voici venu le temps de la réflexion, du jeu littéraire, du poids des mots, de cette autre virtualité qu'est aussi l'écriture...
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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