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Critique de Lencreuse


Tel un écho à l'histoire populaire des Etats-Unis d'Howard Zinn, l'essai de Sylvie Laurent démythifie 1492, date fondatrice de l'histoire américaine. C'est à cette date que l'historienne Sylvie Laurent fait naître un monstre bicéphale : le capitalisme racial. Dans ce riche essai sont convoqués Karl Marx et Martin Luther King, Adam Smith et Tocqueville mais aussi la figure de Robinson Crusoé. En effet, pour étayer son implacable argumentaire - montrer comment la race (comme notion) s'est manifestée dans l'histoire comme une des infrastructures essentielles du capitalisme - Sylvie Laurent est allée plonger dans l'histoire, la sociologie, la philosophie et la littérature. C'est donc à un riche voyage dans un temps long de quatre siècles que nous invite l'historienne, illustrant comment le capitalisme - l'émancipation par l'accumulation de biens matériels sans limite via notamment l'exploitation des terres - va de pair avec la dépossession de ceux qui se trouvent sur ces terres, voire l'exploitation de leurs corps par le travail gratuit et donc les diverses formes d'esclavage. Karl Marx avait déjà approché ce « nouage », Martin Luther King également. Avec Capital et race. Histoire d'une hydre moderne, Sylvie Laurent rapproche inexorablement les deux penseurs.
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