E.R.O.S. (Vicious Games)

« Eros plante son regard sombre dans le mien et le reste du monde disparaît. Mon souffle devient court et le sien caresse mes lèvres. Il n’est qu’à quelques centimètres de moi.
– C’est juste que… dis-je péniblement.
Il pose sa main sur ma cuisse nue – satanée jupe trop courte – et mon rythme cardiaque s’affole. Des picotements recouvrent ma peau et j’ai soudain très chaud.
– Je n’arrête pas de repenser à l’autre soir, sur ton canapé, me dit-il.
Oh. Mon. Dieu…
– Moi aussi, réponds-je avec difficulté. »

Chapitre 2 :
Lucia
«… Eros se relève et mes yeux s’arrêtent un instant sur la bosse de son pantalon. Il s’en aperçoit et sourit machiavéliquement.
– Pas de regret, tu es sûre ?
Je sens mes joues s’empourprer instantanément.
– Oui, dis-je en hochant la tête sans le regarder dans les yeux.
– Très bien, comme tu voudras Giulia. Mais sache une chose, souffle-t-il en se penchant vers moi, je n’ai pas dit mon dernier mot.
Je ferme les yeux, tentant de prendre sur moi pour ne pas lui sauter au cou, alors que son parfum chatouille à nouveau mes narines. Puis j’entends le bruit de la porte qui se referme et je consens à rouvrir les yeux.
Je suis à nouveau seule et le silence s’abat sur moi. J’éclate alors en sanglots, de nerfs, de colère, de frustration et de honte. ...»

Chapitre 2 :
Lucia
«… Je souris timidement, me lève du tabouret et me retourne pour partir, quand brusquement, je suis arrêtée dans mon élan. Mon front vient de heurter quelque chose de dur et de chaud.
– Giulia De Luca ! s’exclame une voix grave.
Je me fige sur place et mon sang se glace alors qu’une panique terrible s’empare de moi. Un parfum musqué vole jusqu’à mes narines et un frisson me traverse.
Oh, non… Dites-moi que ce n’est pas vrai.
Tétanisée, je relève lentement la tête vers mon interlocuteur et tombe nez à nez avec la dernière personne au monde que je pensais et espérais recroiser un jour.
Merde, merde, merde. Triple buse de crotte de bique !
Mon cœur manque un battement, puis s’élance au galop. Ses yeux noirs me percutent de plein fouet et j’en perds la parole. Je recule d’un pas en le dévisageant, la bouche grande ouverte et silencieuse. Ses sourcils se froncent et un large sourire s’étire sur ses lèvres.
– Moretti, réussis-je à articuler.
Putain, c’est impossible.
– Eros, repris-je, pétrifiée.
Un long et désagréable frisson me parcourt l’échine en même temps qu’une goutte de sueur glacée dégouline le long de ma colonne vertébrale. ...»