Citations sur Une soeur à séduire (11)
Je peux presque sentir la tension sexuelle qui émane à la fois de Romane et de moi… Elle porte sa main à sa gorge comme si c’est aussi difficile pour elle que pour moi… Puis, pris d’une pulsion subite, sans détourner mon regard, j’ôte le premier bouton de ma chemise, le second… Elle entrouvre les lèvres, comme si elle manque soudain d’air, alors je retire les autres.
Elle est mignonne, pas aussi sculpturale ni sublime que les filles qui gravitent autour de moi d’habitude, mais elle a un petit truc en plus qui m’a fait bander lorsqu’elle est apparue dans l’entrée à moitié nue, sa peau joliment dorée, ses seins menaçant de déborder du haut de son bikini. Elle a un ventre légèrement rebondi, des cuisses un peu épaisses et des hanches plutôt larges, mais si son corps n’est pas celui d’un mannequin, son visage est ravissant, entouré par une crinière rousse. Sa bouche pulpeuse et rosée se pince souvent en une moue désapprobatrice, ses yeux sont d’une jolie teinte cannelle qui s’assombrit sous l’effet de la colère et le tout offre un spectacle intéressant.
Il y a tant de personnes auprès de qui je vais devoir me faire pardonner et la liste est longue. Je secoue la tête et mes pensées reviennent vers Romane. Cette fille est dans le collimateur de Thiago. Ce dernier me l’a dit le matin même, quand il l’a aperçue, avançant seule comme une âme en peine.
As-tu déjà vu une lionne lorsqu’on s’en prend à ses petits ? Elle sort les crocs et les griffes ! grondé-je. Imagine comment ma mère réagira en apprenant que j’ai été agressée et que tu t’es contenté de regarder la scène comme si tu étais au spectacle.
Je n’ai pas d’amie parce que mes frères me suffisaient et j’avais vite compris que si une fille souhaitait devenir proche de moi, c’était surtout pour côtoyer les frangins. À présent, je n’ai plus personne…
De plus, je suis jeune et si je me considère pourtant comme mature, au fond de moi, j’ignore si je serais assez forte pour m’éloigner de ma famille. Toutefois, j’ai cru pouvoir compter sur Romain, j’ai bêtement pensé qu’il viendrait ici, avec moi. Au lieu de ça, il m’a laissée, de même que mes autres frères, et je me sens perdue sans eux.
J’ai dix-huit ans, et de nouveau l’impression d’être en seconde avec devant moi un prof ayant un effet soporifique, un cours pratiquement identique à celui de terminale et des élèves ayant une mentalité de gamins.
Après quatre garçons, avoir une fille avait été une bénédiction pour nos parents qui m’avaient traitée en véritable princesse… mais ils ne furent pas les seuls. Valérian, Valentin et Valéry me couvèrent comme trois mères poules ayant un seul et unique poussin… Puis, plus nous vieillissions, plus ils devenaient protecteurs…
"Les mots que je suis sur le point de prononcer vont changer ma vie, la sienne aussi, mais je suis prêt. Elle est ma rouquine, ma compagne, elle est à moi."
Chapitre 1 :
Romane
«… Ainsi, l’ami de Thiago s’appelle Kane…
— Alors, que fait-on ? me demande-t-il en affichant un sourire moqueur que je lui renvoie aussi vite.
— Tout d’abord, susurré-je, il te faut sortir de cette demeure afin qu’on se rende dans la tienne.
Je l’invite à me suivre jusqu’au hall d’entrée puis ouvre la porte. Il se retrouve sur le perron tandis que je reste là, les bras croisés, le cœur battant à tout rompre.
— Et maintenant ? poursuit-il en haussant les sourcils.
Un sourire amusé est toujours accroché à ses lèvres et la colère enfle en moi.
— À présent, tu rentres chez toi et tu te démerdes, susurré-je.
Il cligne des yeux une fois, deux fois, et son visage se ferme derechef.
— Pardon ? s’enquiert-il d’une voix glaciale.
— Tout à l’heure, j’avais besoin d’aide lorsque ton connard de copain a voulu m’intimider. Or, je ne t’ai pas vu bouger le petit doigt ne serait-ce que pour me relever, alors, toi et ta chaudière, allez au diable ! … »