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Critique de Nicolino


À l'heure où j'écris ces lignes, Miossec vient d'annuler sa tournée prévue aux premiers mois de 2024, sa santé n'est pas au mieux. C'est d'autant plus triste que la scène est évoquée à plusieurs reprises dans ce « Miossec-Boire et Simplifier, la grande boucle », et qu'il aime vraiment jouer en public, offrir de nouvelles chansons ou remodeler les anciennes avec ses changements réguliers de musiciens.
Ce livre retranscrit quelques heures d'entretiens étalées sur deux ans ; 80 pages c'est court, et pourtant, Grégoire Laville a une telle connaissance, une telle aisance à force d'interviewer Miossec depuis de nombreuses années, que chaque question tombe comme il faut et amène une réponse précise, nette. Même s'il y a parfois des silences, ou plutôt des fins de phrases que le chanteur semble garder pour lui-même.

Cet entretien tourne beaucoup autour de « Boire », inutile d'y chercher les autres albums, à part le dernier, « Simplifier », seuls deux ou trois sont évoqués en passant.
Ils reviennent sur la lente gestation de « Boire », le gouffre ouvert devant lui parce qu'il n'a plus un rond à ce moment-là, comment tout s'anime à Brest et autour grâce au bouche à oreilles, et s'emballe avec JD Beauvallet des Inrockuptibles qu'on retrouve ici comme préfacier. En comparaison, la naissance du très beau « Simplifier » se fait dans des conditions bien plus sereines, même si, là encore, c'est dans une sorte de dénuement, de solitude volontaire.

Grégoire Laville revient régulièrement sur les influences plus ou moins directes, littéraires, géographiques comme musicales : les chansons populaires brestoises, Nick Drake (surprenant ici), son intérêt pour Pascal Comelade, etc.
La Bretagne est une évidence mais c'est surtout Brest qui irrigue les chansons de Miossec, avec fierté et avidité.
Quant aux écrivains, si on les a lu, les poèmes de Georges Perros (qu'il a adapté), les romans et articles d'Henri Calet et les nouvelles de Raymond Carver, ne sont pas vraiment des surprises. Ils ont tous les quatre en commun une honnêteté crue et une écriture faussement dépouillée et finement travaillée.

J'aurais bien aimé un livre plus volumineux, mais Miossec ne se livre pas si aisément, il y a de la timidité, de l'humilité. Ce que Dominique A et G. Laville ont publié ensemble en 2020 était probablement impensable.
Enfin, si jamais l'envie les prenait de faire plus long...
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