Citations sur Jail me, tome 2 : Please (12)
Mon corps exprime tout son hédonisme et se cabre sous ses caresses. Les lèvres d’Oliver se font fiévreuses, ses doigts experts de mon plaisir.
Je n’ai plus faim. Enfin si, mais je préfère crever de faim plutôt que d’accepter quelque chose venant de lui, mon tortionnaire. J’avoue que c’était quand même bien tenté de sa part de m’amadouer par le ventre. Pas de doute, le manant connaît mes faiblesses. Je papillonne des yeux pour dissimuler les larmes qui recommencent à brûler mes yeux.
J’ai beau être en piteux état, mes hormones continuent leur incantation de l’amour. Oliver qui doit s’être fait à l’idée de partager sa vie avec une muette me vole un baiser passionné. Mon esprit disjoncte et je me laisse embarquer dans le monde de mon blondinet, toujours empli de sensualité et de plaisirs. Sa bouche se fait possessive, ses mains aventureuses. Mon bassin vient se coller instinctivement contre l’épicentre de son désir. Oliver gémit sur mes lèvres avant d’emprisonner l’une de mes fesses dans sa large paume. Mon corps est indéniablement à lui et il semble vouloir se l’approprier dès notre réveil. Mes frottements contre sa braguette produisent bien trop vite leur effet.
Dès que je ferme les yeux, je ne vois que ses yeux verts, son sourire lumineux, sa chevelure ensoleillée. Alors je préfère garder les paupières bien ouvertes, le regard perdu sur la tapisserie fleurie de cette chambre. J’aimerais extirper Oliver Braxton de mon esprit au moins quelques instants pour me permettre de reprendre vie.
Je la connais mieux que personne. Elle a beau faire la brave, elle est terrorisée et elle a besoin de moi à ses côtés. Je suis le seul à pouvoir l’aider à traverser toute cette merde.
Je sens quelque chose se glisser dans ma main. Je reste là sans réaction tandis que l’infirmière sort de ma chambre. Sous la pulpe de mes doigts, le toucher du papier me fait frémir. Je relève le pli à la hauteur de mes yeux. Un petit mot plié en quatre. Comme les précédents, je ne l’ouvre pas et le laisser tomber sur le sol. Je ne veux plus le laisser m’atteindre même si ce ne sont que des mots.
Mon cœur se serre en l’écoutant parler d’Oliver. Le savoir souffrir m’est toujours aussi insupportable. Pourtant, c’est moi qui suis allongée dans ce lit médicalisé, le visage tuméfié, les os de mon poignet en morceaux. C’est moi qui suis brisée, pas lui. Je me referme comme une huitre. Après tout, qu’il ait mal un peu lui aussi. Mes membres deviennent mous et l’infirmière me manipule comme elle le ferait avec une poupée en chiffon.
Tomber amoureuse d’un condamné, rien ne pouvait arriver de pire à la jeune magistrate que j’étais. Et succomber à une star planétaire, rien de pire à la jeune femme inexpérimentée.
IL est là derrière cette porte et, paradoxalement, je lutte à chaque seconde pour ne pas me traîner jusqu’à lui et plonger mon visage dans son cou, frotter mes joues dans les paumes de ses mains, renifler son odeur comme un rail de cocaïne. Je le hais et pourtant je ne l’ai jamais autant aimé.
Il râle, il s’énerve. Il veut me voir. Moi, je ne le veux pas. Je ne peux pas. Ma vie en dépend. Rien que le souvenir de son visage provoque chez moi une douleur incommensurable.
Ce regard, je ne peux plus me le sortir de la tête. Celui du coupable qui se sent pris au piège, qui sait que la partie est perdue et qu’il va finir inévitablement par la case prison.