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Critique de Flo_herisson


Au crépuscule de sa vie Juan vit seul à Paris, au-dessus du restaurant où, jeune réfugié espagnol, il a commencé à travailler comme cuisinier en 1937. Quand son meilleur ami bouquiniste lui offre, ému, un livre ancien en espagnol, à la vision de l'auteur, il est assailli par les souvenirs, terrassé par le chagrin à l'évocation de personnes si chères. Lui reviennent en mémoire les visage d'Ignacio, son maestro, le torero féru de lettres, celui de Federico, le poète andalou au destin tragique, et celui d'Encarnacion, la Argentinita qui au premier regard embrasa son coeur. L'espace d'une nuit il racontera ses jeunes années où à peine âgé de 15 ans, lui le jeune gitan découvrira l'exaltation de ces années d'avant guerre en Espagne, leur foisonnement intellectuel et artistique. Lui, toujours dans l'ombre et toujours transi d'amour. Il connaîtra les premières heures de la République, l'espoir immense qu'elle fera naître avant de plonger dans les heures sombres de la Guerre Civile qui a jamais ravira son insouciance et le plongera dans la gravité et la douleur.
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Ce roman c'est une histoire d'amour superbe, une histoire triste et poignante, une histoire impossible et inaltérable. Mais c'est surtout le roman de l'Espagne des années 20, bouillonnante et exaltée, un pays avec des rêves de liberté trop grands, trop dérangeants dans une Europe où le fascisme gagne, des rêves fracassés par une Guerre Civile effroyable et sanglante, sinistre répétition du conflit mondial à venir.
On y croise Garcia Lorca, Dali ou Picasso, on y croise Jean Moulin et les soldats de la « Nueve » qui libéra Paris, mais bien que très documenté et foisonnant de détails historiques, il est d'une fluidité remarquable et jamais on ne perd souffle romanesque.
C'est vibrant, c'est puissant et c'est passionnant!
Il a vibré d'une façon particulière pour moi car il a touché en plein coeur mes origines hispaniques. J'ai appris mille choses, j'y ai retrouvé avec délice cette culture qui m'est si chère et il m'a donné l'envie de me replonger dans le « romancero gitano » et « la casa de Bernarda Alba », d'écouter les chants profonds du flamenco et de m'envoler vers l'Andalousie. Mais il m'a surtout fait penser très fort à mes grands parents, ces sacrifiés eux aussi.
Merci @sylvielebihan.
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