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Critique de lulu8723


Sylvie le Bihan. Les sacrifiés.

Séville, au printemps 1925, Juan Ortega, âgé de quinze ans, un gitan, quitte sa famille et part, recruté par Ignacio Sanchez Meijas, un célèbre torero pour devenir le cuisinier de la famille à Madrid. de 1925 à 2000, nous allons suivre les pérégrinations de ce héros. Ignacio va faire du petit gitan son homme à tout faire, son valet, son confident. Et il l'entraînera dans son sillage, de Séville, à Madrid, à New York, et même à Paris, le jeune homme va traverser les années folles et partager la vie de ce couple. En effet, Ignacio entretient une liaison avec la belle Encarnacio Lopez Julvez, dite La Argentina, danseuse de flamenco et artiste : elle joue dans des pièces de théâtre, écrite par Federico GARCIA LORCA. Mais en Espagne, l'arrivée du franquisme va bouleverser la planète entière et à l'aube de la seconde guerre mondiale, la guerre civile fera d'eux des réfugiés, qui ne devront leur salut qu'à leur exil en France.

Juan, est fou amoureux de Encarnacion, la maîtresse de son mentor et protecteur, mais cette dernière l'ignore, ou feint de l'ignorer. S'enivrant au cours des soirées folles, il fait fi de l'amour que Carmen, la soeur de la passionara éprouve pour lui. Arrivé en France, après le décès de son protecteur, Juan va s'installer aux fourneaux du restaurant « Catalan », sis 25, rue des Grands Augustins, à Paris. C'est là, qu'en mars 2000, il narre toute son existence à Robert Loisel, celui qui lui a confié la gérance du restaurant, et qui, aujourd'hui, 29 mars 2000, est à l'abandon.

Ces êtres écartelés entre leurs traditions, leurs rencontres amoureuses, les soirées livresques au sein d'une communauté de peintres, poètes, écrivains refont le monde. Et pendant ce temps, le fascisme pointe son nez. Chacun y va de son opinion. C'est avec dextérité que Sylvie le BIHAN dresse un portrait plus vrai que nature de Féderico GARCIA LORCA. Ce récit nous retrace le parcours de cet auteur, fusillé par les troupes du général FRANCO. L'errance de ces hommes et femmes qui ont cru à la liberté, et qui sont morts le long des routes de exil, ou au cours de guérilla sont-ils les « sacrifiés » ou est ce qu'il s'agit des taureaux qui luttent, à la vie, à la mort dans l'arène, face à celui qui porte l'habit de lumière ?

Cette vaste chronique, tant familiale que sociétale rétablit l'histoire tragique de la chute de la république espagnole et de la reconquête du pouvoir par le Général FRANCO. Il faudra de longues années au peuple avant de regagner cette liberté, tant convoitée et qui leur a échappée, fautes d'entraides, faute de moyens. Une belle page d'histoire. Et Sylvie le BIHAN nous dresse un beau portrait du grand poète, abattu par les troupes de FRANCO, livré par ses voisins. Quelle honte. Ce sera le point de départ de la célèbre toile de PICASSO , « Guernica ». de plus tout au long de son récit, elle nous fait partager la vie des nombreux poètes, peintres , écrivains, qui gravitent auprès de Frederico GARCIA LORCA. Merci Sylvie pour cette belle saga. Je recommande vivement ce roman, qui nous dépeint, de façon réaliste une sombre période.
(28/03/2023).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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