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Critique de Meygisan


Ce n'est pas compliqué, j'adore la version du mythe de Jason de Blandine le Callet. En quelque sorte, elle en termine avec la légende et montre une vision possible de ce qu'aurait pû être la réalité à l'origine de la légende. Car toute légende a un fond de vérité! Elle prend des éléments de la légende et les discrédite en l'espace d'un dialogue, ramenant inlassablement l'histoire à la réalité, celle de son personnage central, Médée. Et elle opère de la manière la concernant. Car à travers les activités sombres auxquelles va se livrer Médée, elle rejoint la légende mais dans une vision plus réaliste. Elle nous permet de passer outre le voile du mythe et nous propose sa version, plus touchante, plus humaniste, plus cohérente, plus féministe. Elle nous montre comment Médée, par amour, va commetre le pire des crimes, et ainsi Blandine le Callet accorde son personnage avec le mythe. Au passage, elle décrit un monde grec machiste, tourné vers la guerre et le pouvoir, et n'ayant aucune autre considération pour la gente féminine que les simples fonctions d'épouses et reproductrices. Mais elle le fait avec finesse, ne condamnant pas pour autant la légende qui sert de support à sa propre histoire. Mais on sent bien les élans féministes de l'auteure derrière les quelques dialogues entre Médée et son "bien aimé". Et ce n'est pas pour me déplaire, bien au contraire.
Du coup le Callet approfondit son personage féminin et donne une ampleur à son récit, ainsi qu'une gravité dans les conséquences des actes de Médée, ne faisant surtout pas d'elle un personnage innocent, naïf ou victime. Certes victime elle l'est, mais elle est bien consciente de tous ses actes et les assument pleinement. Médée devient ainsi un personnage passionnant, qui évolue au fil de l'histoire et l'alimente.
Un dernier mot concernant les graphismes particuliers mais qui assoient définitivement l'aspect sombre du récit. Il n'y a jamais de couleurs chatoyantes seulement des teintes pratiquement monochromes qui donnent à l'ensemble une ambiance presque méditerranéenne palpable.
Le trait de Nancy Pena est particulier. Ici vous ne trouverez ni bimbos ni apollon bodybuildé. Les corps comme les visages sont réalistes et l'on ne peut que saluer le boulot de Pena sur ce plan là.
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